Degel HaTorah conteste l’accord avec le Likud, exige la reprise des pourparlers
La faction non-hassidique de Yahadout HaTorah estime que l'accord avec Agudat Yisrael ignore des questions cruciales et refuse que Goldknopf fasse partie du cabinet de sécurité
Une des deux factions du parti ultra-orthodoxe Yahadout HaTorah a demandé jeudi soir la réouverture des négociations avec le Likud du nouveau Premier ministre Benjamin Netanyahu, car elle n’est pas satisfaite par certains éléments de l’accord de coalition du Likud avec la deuxième faction du parti, Agudat Yisrael, rendus publics plus tôt dans la journée.
La faction non hassidique Degel HaTorah, dirigée par Moshe Gafni, numéro 2 du parti, compte trois députés à la Knesset actuelle, tandis que la faction orthodoxe Agudat Yisrael en compte quatre. Mais étant donné que le chef du parti Yitzhak Goldknopf d’Agudat Yisrael devrait devenir ministre du Logement et pourrait démissionner de la Knesset dans le cadre de la Loi norvégienne, Degel HaTorah pourrait bientôt avoir quatre députés, et la coalition entrante qui compte 64 membres risquerait de perdre sa majorité au sein de la Knesset de 120 membres sans elle.
Les trois députés actuels de Degel HaTorah et un autre ancien législateur, Yitzchak Pindrus – qui pourrait revenir à la Knesset si Goldknopf démissionne de son poste de député – ont écrit une lettre à Netanyahu, dans laquelle ils soulignent que si la faction a tenté de négocier en tant que bloc uni avec Agudat Yisrael, l’accord final ne tient pas compte des questions sur lesquelles elle était encore en pourparlers.
« Nous avons ‘découvert’ des annexes dans l’accord signé, parmi lesquelles figurent des éléments auxquels nous nous sommes opposés au cours des négociations, et même les rôles et l’appartenance à des organes auxquels nous avons jusqu’à présent évité de prendre part à la demande de nos rabbins », peut-on lire dans la lettre.
La faction a exprimé son opposition à l’accord visant à accorder à Goldknopf une place au sein du cabinet de sécurité, organe décisionnel clé, qui placerait le parti dans une position où il pourrait envoyer des personnes à la guerre. Le parti évite depuis des dizaines d’années d’occuper des fonctions ministérielles afin de ne pas être responsable des actions prises par les dirigeants laïques d’Israël.
Degel HaTorah a également déclaré que l’accord n’abordait pas suffisamment les exemptions de service militaire obligatoire pour les étudiants des yeshiva, la crise du logement dans le pays et les politiques relatives aux téléphones casher – des téléphones utilisés par les haredim qui sont dépourvus d’Internet, de radio, de messagerie et de vidéo. Degel HaTorah a également demandé des garanties sur les salaires des enseignants et du personnel des jardins d’enfants.
Suite à cette lettre, des responsables d’Agudat Yisrael ont été cités par la Douzième chaîne vendredi, affirmant que Goldknopf ne siégerait finalement pas au cabinet de sécurité. Cette affirmation a été, à son tour, démentie par des sources anonymes dans un reportage de la radio de l’armée.
Agudat Yisrael et Degel HaTorah se présentent sur une liste commune depuis 1992, hormis durant la période 2004-2006 où ils se sont séparés en raison d’un désaccord concernant la coopération avec la coalition, avant de se réunir à nouveau avant les élections suivantes.