Des fonctionnaires du Foreign Office s’inquiètent des ventes d’armes britanniques à Israël
Dans un courrier, ils évoquent le nombre de victimes civiles à Gaza, les restrictions d'accès à l'aide internationale et les violences des partisans du mouvement pro-implantations israéliens en Cisjordanie

Plus de 300 fonctionnaires du Foreign Office ont écrit au ministre des Affaires étrangères David Lammy pour lui faire part de leur inquiétude sur les ventes d’armes du Royaume-Uni à Israël dans le contexte de la guerre à Gaza, rapporte mardi la BBC.
Dans ce courrier daté du 16 mai, ces fonctionnaires s’interrogent sur l’éventuelle « complicité » du Royaume-Uni avec la guerre menée par Israël dans le territoire palestinien. Le conflit entre l’État juif et le Hamas a éclaté le 7 octobre 2023, date à laquelle quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut des communautés du sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités, utilisant notamment les violences sexuelles comme arme à grande échelle.
54 otages se trouvent encore à Gaza, dont au moins sont 32 morts, selon les autorités israéliennes.
« En juillet 2024, des membres du personnel ont exprimé leur inquiétude face aux violations du droit international humanitaire par Israël et à la possible complicité du gouvernement britannique. Depuis, le mépris d’Israël pour le droit international est devenu plus flagrant », écrivent ces fonctionnaires dans ce courrier, selon des extraits cités par la BBC.
Ils évoquent le nombre de victimes civiles dans la bande de Gaza, les restrictions d’accès à l’aide internationale et les violences des partisans du mouvement pro-implantations israéliens en Cisjordanie.
Le gouvernement travailliste de Keir Starmer a suspendu en septembre 2024 une trentaine de licences d’exportation d’armes à Israël, en évoquant un « risque » qu’elles soient utilisées en violation du droit international à Gaza. Londres a également sanctionné des extrémistes juifs en Cisjordanie mais continue de livrer des composants pour les avions de combat F-35.
Dans une réponse au courrier, les deux plus hauts fonctionnaires du Foreign Office, Oliver Robbins et Nick Dyer, rappellent les divers moyens à disposition du personnel du ministère pour faire remonter leurs inquiétudes, et soulignent qu’en « dernier recours », ils peuvent démissionner.
« Le principe au cœur de la fonction publique britannique est que nous nous engageons à mettre en œuvre les politiques du gouvernement sans réserve, dans les limites imposées par la loi et le Code de la fonction publique », ajoutent-ils.
Cette réponse, qui a choqué en interne selon la BBC, intervient au moment où les critiques se font plus pressantes sur le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu.
Les accusations de génocide et crimes de guerre contre Israël se multiplient de la part de la communauté internationale. Des accusations qui sont par ailleurs rejetées par Israël.
Contacté par l’AFP, un porte-parole du Foreign Office a indiqué que « depuis le premier jour, ce gouvernement applique rigoureusement le droit international en ce qui concerne la guerre à Gaza ».
Le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 50 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié et qui ne fait pas la distinction entre terroristes et civils, inclut les quelque 20 000 terroristes qu’Israël affirme avoir tués au combat et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.