Des questions de la guerre du Kippour restent ouvertes
« Vous avez l'obligation de nous poser les questions difficiles, les questions embarrassantes » a fait savoir Rivlin
A la cérémonie commémorative de l’Etat pour les soldats tombés au mont Herzl, les dirigeants israéliens ont exhorté le public à tirer les leçons de la guerre du Kippour.
41 ans après le déclenchement de cette guerre, qui a plongé Israël dans ce qui fut considéré comme une bataille pour sa survie et a donné naissance à une décennie d’introspection, le président Reuven Rivlin a déclaré que les dirigeants n’avaient pas besoin d’attendre une nouvelle crise pour un examen de conscience.
« Les dirigeants israéliens doivent être constamment exposés à des questions » a déclaré Rivlin lors d’une cérémonie officielle au mont Herzl. « Nous ne sommes pas obligés d’attendre un temps de guerre ou une opération. Il y a une sagesse dans cette enquête de longue durée, dans l’indépendance des responsables, dans les institutions de contrôle, les médias, la Knesset et la vigilance de la population en général ».
« Vous avez l’obligation de nous poser à nous, les dirigeants de l’Etat, les questions difficiles, les questions embarrassantes », faisant référence à la croyance erronée parmi les dirigeants de Tsahal avant la guerre du Kippour que la Syrie et l’Egypte n’attaqueraient pas après leur défaite rapide en 1967, lors de la guerre des Six-Jours.
Les forces syriennes et égyptiennes avaient pris Israël au dépourvu le 10 octobre 1973 – le jour du Yom Kippour – avec une attaque surprise sur deux fronts. Après les gains initiaux des armées arabes, Israël a pu endiguer leur progression, au prix de 2 600 pertes.
La fin des hostilités a été suivie par une commission pour examiner pourquoi Israël n’avait pas su prévoir la guerre, blâmant des renseignements erronés et une croyance excessive de la mauvaise volonté des pays arabes à se battre.
Le ministre de la Défense Moshe Yaalon, s’exprimant également au mont Herzl, a qualifié la guerre de « sonnette d’alarme » pour sa génération.
« Nous avons vu avec Bordure protectrice que cette génération est mieux à même de comprendre l’ampleur de la responsabilité, comme David Ben Gurion l’avait décrit et prédit : « Le secret de la victoire n’est pas dans les armes, mais dans l’esprit humain ».
« Il est de notre responsabilité de diriger l’Etat d’Israël avec la sécurité nécessaire, et de le faire de manière responsable et judicieuse, avec sagesse et intelligence », a ajouté Yaalon.
Rivlin, Yaalon, et le chef d’état-major de Tsahal Benny Gantz, ainsi que les Grands Rabbins d’Israël participaient à la cérémonie au Mont Herzl, qui avait commencé dimanche en fin de matinée.
Plus tôt dans la journée, Rivlin avait également contribué à désamorcer une polémique après que Yad Labanim, une ONG qui représente les familles endeuillées des soldats tombés au combat, ait regretté qu’aucun des responsables gouvernementaux n’ait accepté ses invitations à assister à des cérémonies non-étatiques à travers Israël.
Rivlin a affirmé qu’il y assisterait si aucun autre représentant du gouvernement n’était présent.
Suite à la déclaration de Rivlin, le leader de l’opposition, Isaac Herzog, a affirmé qu’il assisterait à la cérémonie de Yad Labanim au cimetière de Kiryat Shaul à Tel Aviv, imité par le député Omer Bar Lev, qui a fait savoir qu’il se rendrait à un service à Haïfa.
Le député Moti Yogev a exprimé sa surprise que les responsables gouvernementaux déclinent les invitations, disant qu’il allait assister à chacune de celles où il serait convié.
Plus tôt, le président de Yad Labanim a fustigé les dirigeants d’ignorer ses propres services commémoratifs, selon la radio israélienne.
Ce n’était pas la première controverse liée à un service commémoratif de Yad Labanim pour la guerre du Kippour.
En octobre 2011, son président Eli Ben-Shem s’était emporté contre les ministres qui avaient manqué une cérémonie, bien que beaucoup avaient fait savoir qu’ils ne pouvaient être présents en raison d’un débat à la Knesset.