Deux résidents de Tibériade inculpés pour avoir mené des missions pour l’Iran
Yoni Segal, 18 ans, et Nehoraï Omri Mizrahi, 20 ans, sont mis en examen pour avoir conspiré pour assassiner une personnalité israélienne de haut rang

Le parquet a déposé jeudi un acte d’accusation contre deux jeunes hommes de Tibériade. Ils sont accusés d’avoir mené des missions pour le compte de l’Iran, notamment un complot visant à assassiner une personnalité israélienne de haut rang.
Un autre espion présumé a été inculpé pour des faits similaires plus tard dans la journée. Il s’agit du dernier épisode en date d’une série d’incidents d’espionnage, alors que l’Iran intensifie ses efforts pour recruter des Israéliens comme agents rémunérés.
Selon l’acte d’accusation, Yoni Segal, 18 ans, et Nehoraï Omri Mizrahi, 20 ans, ont été en contact avec plusieurs agents iraniens pendant environ un mois, de la mi-mai jusqu’à leur arrestation le 15 juin.
Le premier agent les a contactés en se présentant comme un « gauchiste kaplaniste » et en leur confiant des tâches mineures : écrire « Bibi est un dictateur » sur des bouts de papier et des billets de banque, puis filmer le moment où ils brûlaient ces messages.
Les agents les ont ensuite employés pour recueillir des renseignements sur des centres commerciaux et des hôpitaux, en leur versant 1 000 shekels chacun pour filmer plusieurs lieux chaque jour.
Selon les procureurs, les deux hommes ont fourni des informations sur le nombre d’entrées de chaque bâtiment et sur le nombre d’agents de sécurité postés sur chaque site.
Ils ont été arrêtés alors qu’ils se préparaient apparemment à se rendre en Iran pour suivre un entraînement au tir en vue d’assassiner un haut responsable israélien dont l’identité n’a pas été révélée aux accusés.
La chaîne N12 avait précédemment rapporté que les agents cherchaient à tuer un scientifique israélien de haut rang.

Les responsables leur ont promis 200 000 shekels en cryptomonnaie, ainsi que leur réinstallation et celle de leur famille en Iran, s’ils menaient à bien l’assassinat.
Les deux hommes prévoyaient de rencontrer les agents en Turquie ou en Grèce, puis d’être conduits en Iran pour suivre un entraînement.
Segal a suggéré à l’un des agents iraniens, qui se faisait appeler « Dior », de quitter Israël par bateau pour Chypre ou la Grèce. Il a reçu 7 000 shekels de la part de l’agent à titre d’acompte pour ce voyage.
Selon les procureurs, les accusés savaient parfaitement qu’ils étaient en contact avec des agents iraniens.
Ce point a été contesté par l’ancien avocat de Segal, Fadi Hamdan, qui a affirmé dans une interview accordée à N12 que le jeune homme « ne savait pas qu’il s’agissait d’un agent iranien ».
Hamdan a précisé au Times of Israel, jeudi, qu’il ne représentait plus Segal.
Les deux prévenus ont été inculpés par le tribunal de district de Nazareth pour avoir entretenu des contacts avec un agent étranger et transmis des renseignements à l’ennemi.
Segal a également été accusé d’obstruction à la justice pour avoir effacé des messages qu’il avait échangés avec l’un des agents dans le but de dissimuler des preuves.
Plus tard dans la journée de jeudi, les procureurs de l’État ont également inculpé un autre espion présumé à la solde de l’Iran, Mark Morgain, 33 ans, originaire de l’implantation de Hamra, en Cisjordanie.
Selon l’acte d’accusation, un agent iranien a contacté Morgain en juin et lui a proposé une allocation journalière de 2 000 shekels en échange de l’exécution de ses ordres.
Même lorsque le prévenu a commencé à soupçonner que son interlocuteur était un agent iranien, il a délibérément choisi de ne pas chercher à en savoir plus, lui disant : « Cela n’a pas d’importance et je ne veux pas savoir » s’il travaillait pour un pays ennemi.
Au cours de sa collaboration avec son contact iranien, Morgain a accepté de transporter une grenade d’une cachette à une autre. Il s’est rendu à l’endroit indiqué, mais n’a pas trouvé l’explosif. Il a malgré cela été payé plusieurs centaines de dollars pour sa tentative ratée, selon les procureurs.
Le prévenu aurait également été chargé de filmer une vidéo d’une interception de missile pendant une guerre ouverte entre Israël et l’Iran et de l’envoyer à son commanditaire, selon la police.

Morgain a été inculpé par le tribunal de district de Beer Sheva pour avoir entretenu des contacts avec un agent étranger et pour avoir fourni des renseignements à l’ennemi. Il a également été poursuivi pour possession de drogues dangereuses non destinées à un usage personnel, après la découverte par la police de 800 grammes de stimulants illégaux à son domicile.
Jeudi, la police israélienne a par ailleurs annoncé l’arrestation d’un autre citoyen soupçonné d’espionnage au profit de l’Iran.
Ce résident de Beer Sheva, âgé de 25 ans, a été interpellé à l’aéroport Ben Gurion. Il est suspecté d’avoir été en contact avec un agent iranien.
Dans un communiqué, la police a indiqué que le Shin Bet avait fourni des renseignements ayant permis son arrestation et qu’un tribunal avait prolongé sa détention provisoire.
Au cours des deux dernières années, les services de renseignement iraniens ont intensifié leurs efforts pour recruter des Israéliens ordinaires comme espions en échange de paiements.
Dans la plupart des cas, les suspects ont commencé par exécuter de petites missions apparemment inoffensives, qui se sont progressivement transformées en infractions plus graves, telles que la collecte de renseignements sensibles et la participation à des complots d’assassinat.
La police a mis en garde les citoyens et résidents israéliens contre tout contact avec des agents étrangers et toute exécution de tâches pour leur compte, et a promis des poursuites judiciaires rigoureuses contre toute personne impliquée dans de telles activités.