Deux suprémacistes blancs US accusés d’incitation au meurtre et à la haine raciale
Visés par 15 chefs d'accusation, dont "crimes motivés par la haine et des attentats terroristes contre les personnes noires, migrantes, LGBT et juives", les trentenaires encourent jusqu'à 220 ans de prison
Deux militants suprémacistes blancs américains sont poursuivis pour incitation à des meurtres motivés par la haine raciale, à l’assassinat de responsables, et à des actes de sabotage d’infrastructures, ont annoncé lundi les autorités judiciaires américaines.
Dallas Humber, 34 ans, arrêtée vendredi en Californie (ouest) et Matthew Allison, 37 ans, arrêté le même jour dans l’Idaho (nord-ouest), devaient comparaître séparément pour la première fois lundi, selon les mêmes sources.
Selon l’acte d’accusation daté du 5 septembre et rendu public lundi, ils sont poursuivis en tant qu’animateurs depuis 2022 du groupe de discussion d’ultradroite « Terrorgram » sur la messagerie Telegram, qui véhicule un discours « accélérationniste ».
Cette mouvance qui s’est structurée aux Etats-Unis et a inspiré des auteurs d’attentats dans le monde, vise à précipiter une « guerre raciale » qu’elle juge inéluctable.
Dallas Humber et Matthew Allison sont poursuivis pour « avoir incité à des crimes motivés par la haine et des attentats terroristes contre les personnes noires, migrantes, LGBT et juives, à des attaques contre des infrastructures publiques et à cibler des responsables politiques », a énuméré lors d’une conférence de presse en ligne la ministre adjointe de la Justice, en charge des droits civiques, Kristen Clarke.
Parmi ces cibles figurent un sénateur américain, un juge et un procureur fédéraux, selon l’acte d’accusation.
La liste diffusée par les accusés « comprenait des cibles, leur nom, leur adresse et leur photo », a souligné le ministre adjoint américain de la Justice chargé de la Sécurité nationale, Matthew Olsen.
Il leur est également reproché d’avoir publié des instructions détaillées sur la manière de mener à bien ces attentats, notamment sur la fabrication d’explosifs.
Visés par 15 chefs d’accusation, ils encourent jusqu’à 220 ans de prison chacun, ont précisé les autorités judiciaires.
Les enquêteurs ont rattaché au moins deux attentats à l’étranger à leur activité sur « Terrorgram », dont l’un commis en Turquie en août par un jeune homme masqué, portant casque et gilet pare-balles, qui a blessé au moins cinq personnes, dont une grièvement, à coups de couteau dans le jardin d’une mosquée avant d’être appréhendé, filmé et diffusé en direct sur X par son auteur.
Un autre, dont les accusés ont revendiqué l’inspiration, a été commis en octobre 2022 par un jeune Slovaque de 19 ans qui a tué par balle deux clients dans un bar gay de Bratislava avant de se donner la mort.
Un troisième projet, visant des infrastructures électriques dans le New Jersey (nord-est), a été déjoué en juillet avec l’arrestation d’un suspect de 18 ans, déjà annoncée il y a deux mois par les autorités judiciaires.