Egypte : Le plastique interdit dans le gouvernorat touristique de la mer Rouge
Selon l'ONU, plus de 8 millions de tonnes de plastique finissent dans les océans, détruisant les espèces sauvages marines, les pêcheries et nuisant, in fine, au tourisme
Le gouvernorat de la Mer Rouge a interdit l’utilisation du plastique à usage unique, considéré comme destructeur de l’environnement maritime, a déclaré mercredi à l’AFP le gouverneur de cette importante région touristique de l’est de l’Egypte.
Il s’agit du premier gouvernorat en Egypte à prendre une telle mesure.
« Ce mois-ci, j’ai pris la décision d’interdire l’utilisation de plastique à partir du 1er juin », a indiqué à l’AFP le général Ahmed Abdallah, gouverneur de la région de la Mer Rouge.
Selon l’ONU, plus de 8 millions de tonnes de plastique finissent dans les océans, détruisant les espèces sauvages marines, les pêcheries et nuisant, in fine, au tourisme.
« Nous voulons limiter ce phénomène pour préserver notre environnement maritime », a ajouté M. Abdallah, insistant sur « la grande nocivité du plastique ».
Des sacs réutilisables seront « distribués aux familles », et les commerces auront l’obligation d’utiliser uniquement des « sacs en papier », a précisé le gouverneur.
Selon lui, le gouvernorat avait déjà lancé un projet expérimental d’interdiction du plastique à usage unique en 2009 et 2010. La crise politique provoquée par le soulèvement populaire de 2011 avait mis un terme à cette initiative.
Depuis 2011, le tourisme, secteur crucial de l’économie égyptienne, avait souffert du sentiment d’instabilité et d’insécurité. Le secteur connaît un rebond, avec 8,3 millions de visiteurs en 2017, selon les chiffres officiels. En 2010, l’Egypte avait accueilli 14,7 millions de touristes, selon ces chiffres.
Le gouvernorat de la Mer Rouge a multiplié les campagnes écologiques pour alimenter un tourisme largement dépendant de la qualité des eaux et de ses ressources maritimes, notamment les coraux.
L’ONG Hurghada Environmental Protection & Conservation Association (HEPCA), qui a proposé ce projet au gouvernorat, a salué cette décision.
« C’est une avancée considérable car les sacs en plastique causent des dommages très importants », a déclaré à l’AFP Heba Shawky, directrice générale de HEPCA.
Selon l’ONU, le plastique représente 80 % de tous les déchets présents dans les océans, générant un coût d’environ 8 milliards de dollars en dommages aux écosystèmes marins.
Plusieurs pays et régions dans le monde ont interdit les produits en plastique à usage unique. La semaine dernière, le Parlement européen a entériné une telle interdiction dans l’Union européenne, à partir de 2021.