Les fervents partisans israéliens du président américain Donald Trump ont tendance à le féliciter principalement pour sa politique intransigeante au Moyen Orient : il a renoncé à l’accord nucléaire avec l’Iran, bloqué les résolutions de l’ONU condamnant Israël et même donné à Jérusalem un filet de sécurité politique pour la construction d’implantation.
Cependant, l’annonce, mercredi, du retrait des forces américaines de Syrie constitue l’un des coups les plus durs pour Israël sur le front nord.
En une seule décision, l’administration Trump a abandonné deux alliés : Israël et les Kurdes.
Pour ne rien manquer de l'actu,
recevez la Une du Jour sur votre mail
En vous inscrivant, vous acceptez les
conditions d'utilisation
Le ministre des Transports, Yisraël Katz, a déclaré jeudi matin à la radio israélienne que cette décision représentait un coup dur pour les Kurdes, mais que, heureusement, « nous ne sommes pas Kurdes ».
Mais le coup est déjà assez dur.
Le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 10 octobre 2018. (SAUL LOEB/AFP)
Les forces américaines opérant dans la région nord-est de la Syrie, en particulier près d’Al-Bukamal, à la frontière irakienne, constituaient un tampon ultime entre l’Iran et la mer Méditerranée.
L’Iran est également présent en Irak et au Liban, bien sûr. Le tampon américain d’Al-Bukamal interrompait la connexion entre les deux.
Le départ des forces américaines préfigure la construction d’une « autoroute » qui offrira une route directe aux Iraniens et aux milices chiites entre Téhéran et Beyrouth. Comme l’a expliqué un diplomate arabe de haut rang au Times of Israel, ce projet permettra au commandant des Gardiens de la révolution iraniens Qassem Soleimani de se rendre directement de Téhéran aux bureaux du dirigeant du Hezbollah Hassan Nasrallah à Dahiya, Beyrouth.
Soleimani n’est qu’un exemple parmi d’autres du danger potentiel inhérent à la décision du président américain, qui fait l’admiration des milieux de droite israéliens. La nouvelle autoroute sera également disponible pour le transport de missiles, d’armes avancées et de milices chiites.
Il est vrai qu’Israël a les moyens de se défendre et agira probablement pour le faire, mais le potentiel de guerre entre Jérusalem et Téhéran ou entre l’Etat juif et les mandataires de la République islamique atteindra de nouveaux niveaux.
Le général de division Yahya Rahim Safavi, commandant en chef des Gardiens de la Révolution islamique (IRGC) d’Iran (à gauche), salue le cheikh Naim Qassem, secrétaire général adjoint du Hezbollah libanais, lors d’une cérémonie religieuse à Téhéran, Iran, le 18 août 2007. (AP Photo/Hasan Sarbakhshian)
Et si quelqu’un s’attend à ce que le président russe Vladimir Poutine fasse quelque chose à ce sujet, il sera déçu.
Au-delà d’Israël, il est impossible d’ignorer l’avenir de la région kurde de Syrie (et en Turquie également). Les États-Unis ont abandonné ceux qui étaient leurs alliés les plus importants dans la guerre contre l’État islamique.
À un moment donné, les Kurdes ont été la seule force qui a réussi à arrêter l’organisation terroriste islamiste.
Après les pertes subies par les armées irakienne et syrienne aux mains du groupe terroriste d’Etat islamique, les forces kurdes du YPG ont enduré des batailles acharnées, combattu jusqu’à leur dernière goutte de sang et réussi à arrêter l’organisation terroriste sur plusieurs fronts (notamment dans la ville syrienne de Kobané).
Il est difficile de trouver des combattants (hommes et femmes) plus héroïques que les Kurdes qui ont agi au nom des droits de l’homme et des droits des femmes. Ce sont des héros, et surtout des héroïnes, qui se sont sacrifiés pour l’humanité.
Trump, qui apparemment, « comprend le Moyen Orient », les abandonne et les trahit, ouvrant la voie non seulement à une présence iranienne dans la région mais aussi à un massacre sans précédent des Kurdes.
Israël est important pour vous…
... alors c’est le moment d'agir. Le Times of Israel est attaché à l’existence d’un Israël juif et démocratique, et le journalisme indépendant est l’une des meilleures garanties de ces valeurs démocratiques. Si, pour vous aussi, ces valeurs ont de l’importance, alors aidez-nous en rejoignant la communauté du Times of Israël.
Oui, Israël est important pour moi
Oui, Israël est important pour moi
Déjà membre ? Connectez-vous pour ne plus voir ce message
Vous êtes un de nos fidèles lecteurs
Nous sommes ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël le mois dernier.
C'est pour cette raison que nous avons créé le Times of Israel, il y a de cela onze ans (neuf ans pour la version française) : offrir à des lecteurs avertis comme vous une information unique sur Israël et le monde juif.
Nous avons aujourd’hui une faveur à vous demander. Contrairement à d'autres organes de presse, notre site Internet est accessible à tous. Mais le travail de journalisme que nous faisons a un prix, aussi nous demandons aux lecteurs attachés à notre travail de nous soutenir en rejoignant la communauté du ToI.
Avec le montant de votre choix, vous pouvez nous aider à fournir un journalisme de qualité tout en bénéficiant d’une lecture du Times of Israël sans publicités.
Merci à vous,
David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel
Rejoindre la communauté du Times of Israël
Rejoindre la communauté du Times of Israël
Déjà membre ? Connectez-vous pour ne plus voir ce message