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Erdan: interrogez les militants de gauche à l’aéroport mais pas sur la politique

Le ministre des Affaires stratégiques a déclaré que le Shin Bet a des raisons légitimes de penser que des militants juifs américains pourraient avoir un comportement violent

Le ministre de la Sécurité intérieure, Gilad Erdan, assiste à une commission des affaires internes à la Knesset le 2 juillet 2018. (Crédit : Hadas Parush / Flash90)
Le ministre de la Sécurité intérieure, Gilad Erdan, assiste à une commission des affaires internes à la Knesset le 2 juillet 2018. (Crédit : Hadas Parush / Flash90)

Le ministre des Affaires stratégiques, Gilad Erdan, a défendu vendredi les récents cas où des militants juifs de gauche avaient été arrêtés et interrogés par le service de sécurité du Shin Bet dans les aéroports et aux frontières, affirmant qu’il y a des préoccupations légitimes en matière de sécurité.

« Dans la plupart des cas, ce sont des militants qui ont été interrogés par le Shin Bet, pour des raisons justifiées, » a déclaré Erdan à la chaîne israélienne Hadashot après la diffusion d’un article sur la récente vague de détentions de Juifs américains critiques de la politique israélienne. Beaucoup d’entre eux ont été interrogés sur leurs opinions politiques au sujet du gouvernement israélien.

« Dans les cas de militants d’extrême-gauche, ils sont soupçonnés d’être impliqués dans des incidents violents ou des troubles à l’ordre public, et le Shin Bet, comme toutes les organisations de sécurité, les interroge pour comprendre leurs intentions », a déclaré Erdan, dont le ministère est en charge d’interdire la présence d’activistes du BDS en Israël. Le ministère des Affaires stratégiques doit aussi établir les listes des personnes connues pour avoir œuvré contre Israël. Gilad Erdan est également le ministre de la Sécurité publique.

Plusieurs personnes détenues ont été interrogées sur leur opinion à propos du gouvernement israélien et du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Erdan a reconnu que cela n’était pas approprié.

« Je conviens que certaines questions étaient, à mes yeux, inappropriées et qu’elles n’auraient pas dû être posées par une organisation de sécurité », a déclaré Erdan, soulignant les nouvelles directives en la matière publiées le mois dernier.

L’ancien chef du Shin Bet et ex-député travailliste Ami Ayalon a toutefois déclaré que les interrogatoires de l’agence de sécurité au sujet du gouvernement affaiblissaient la démocratie israélienne. Il a ajouté qu’une “ligne rouge” a été franchie et que la situation s’aventure sur “une pente qui n’est pas glissante, mais plutôt sur une descente très raide”.

La procureure générale adjointe, Dina Zilber, a déclaré que le Shin Bet ne poserait plus de questions aux détenus aux frontières sur leurs opinions politiques, et que les réglementations en vigueur seraient ré-expliquées aux responsables aux frontières.

La procureur générale adjointe Dina Zilber à la Knesset, le 31 janvier 2017. (Yonatan Sindel / Flash90)

« Il convient de préciser que l’interrogatoire du Shin Bet dans ces situations ne visait pas à entraver les activités de protestation [politique], mais à empêcher des actions violentes et illégales menées pour des motifs nationalistes ou en relation avec des groupes terroristes », a écrit Zilber dans une lettre à l’Association pour les droits civils en Israël, l’une des ONG qui s’est plaint de ces détentions. La procureur général a conduit une enquête à ce propos le mois dernier.

L’interrogatoire à la frontière était « basé sur des informations de renseignement qui suscitaient des inquiétudes et n’était pas lié à l’identité politique ou à l’affiliation du destinataire de la question », a déclaré Zilber, défendant les actions du Shin Bet.

Cependant, la lettre reconnaît que certains membres du Shin Bet et des autorités frontalières se sont comportés de manière non conforme aux restrictions légales et politiques imposées dans ce genre d’interrogatoire, y compris en ce qui concerne l’obligation de préciser aux détenus que cet entretien doit être volontaire, et que les questions sur les opinions politiques doivent être évitées.

Elle a aussi affirmé que ces procédures vont être revues et améliorées.

Les voyageurs font la queue au contrôle des passeports de l’aéroport international Ben Gurion en Israël. (Yossi Zamir / Flash90)

Dans une annexe à la lettre de Zilber, l’agence a déclaré qu’elle n’avait reçu aucun ordre de la part des dirigeants politiques sur le fait d’interroger « des militants d’extrême-gauche ou d’extrême-droite ».

Le Shin Bet a déclaré avoir refusé l’entrée en Israël de 17 étrangers identifiés comme affiliés à la gauche radicale depuis le début 2018, un chiffre identique pour la même période en 2017.

« Le Shin Bet est bien conscient du contexte dans lequel il travaille, et de la difficulté de chaque interrogatoire. Le Shin Bet envisage avec soin chaque entretien », a déclaré l’agence. « L’interrogatoire n’a pas pour but d’empêcher des activités de protestation légitimes », a-t-il ajouté.

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