Face à l’afflux d’eaux usées dans le pays depuis Gaza, Israël s’insurge
Le Hamas avait parlé de "conséquences" après l'arrêt de l'entrée du carburant dans la bande de Gaza suite aux tirs de ballons incendiaires sur Israël

Les responsables israéliens ont mis en garde contre une catastrophe écologique dans le sud d’Israël après l’écoulement massif, sur le territoire, d’eaux usées en provenance de la bande de Gaza.
Les responsables ont affirmé que cet afflux était délibéré.
« Ces derniers jours, les Palestiniens de la bande [de Gaza] ont déclaré que s’il n’y avait pas de carburant pour les générateurs des usines d’assainissement de la bande, ces dernières ne fonctionneraient pas et toutes les eaux usées seraient répandues en Israël. Et ils ont apparemment mis cette menace à exécution », a dit un responsable selon le site Ynet.
Israël a restreint les importations de carburant à travers le poste-frontière de Kerem Shalom que l’Etat juif partage avec la bande au début du mois, alors que des vagues d’attaques aux ballons incendiaires ont entraîné des douzaines de départs de feu dans le sud du pays. La fermeture de la frontière a entraîné celle de la seule centrale électrique de Gaza, la semaine dernière.
Le Hamas a qualifié la fermeture de ce poste-frontière « d’action d’agression » et de crime dont l’Etat juif assumerait « toutes les conséquences et les répercussions ».
Il y a déjà, selon des estimations, des milliers de mètres-cubes d’eaux usées qui se sont infiltrées sur le territoire israélien, a noté le site d’information.
Les résidents du sud d’Israël, au nord de la bande de Gaza, ont fait savoir qu’il y avait une forte odeur d’égouts.
Les officiels israéliens craignent que, si les structures d’assainissement de Gaza ne reprennent pas leurs opérations, la situation ne se détériore davantage et que des milliers de mètres-cubes d’eaux usées ne s’écoulent dans la zone.

L’usine de traitement qui a cessé de prendre en charge les eaux usées dessert les communautés de Beit Lahiya et de Beit Hanoun, dans le nord de Gaza. Après l’arrêt des opérations, les eaux ont été dirigées vers le lit de la rivière Hanoun, qui traverse les frontières et qui est relié à la rivière Shikma, dans le sud de l’Etat juif.
Le conseil régional de Shaar Hanegev, aidé par l’Autorité israélienne de l’eau, avait édifié un barrage pour bloquer les eaux usées en provenance de l’enclave côtière, mais celui-ci a été dans l’incapacité de faire face au flux ces derniers jours, laissant l’eau entrer sur le territoire israélien.
Les eaux usées s’accumulent pendant la journée avant d’être libérées en totalité et en une seule fois pendant la nuit, surchargeant ainsi le barrage, a noté Ynet.
Une pompe à eaux usées, du côté israélien, a été également dans l’incapacité de faire face à l’abondance du flux.
Des camions munis de pompes ont été envoyés jeudi matin dans le secteur pour tenter de reprendre le contrôle de la situation, a précisé Ynet.
L’Autorité de l’eau a indiqué que « la quantité inhabituelle d’écoulement qui a été enregistrée récemment résulte d’activités ciblées de la part des responsables de la bande de Gaza, visant à polluer les rivières Hanoun et Shikma, dans le cadre de ce qui s’avère être un accident écologique d’une grande gravité ».
L’Autorité travaille sur une solution à long-terme à apporter à ce problème, une solution qui ne devrait s’achever que dans plusieurs mois.
Les tensions entre Israël et la bande de Gaza ont fortement augmenté ces dernières semaines. Des séries de multiples lancements de ballons incendiaires, depuis la bande, ont entraîné des douzaines de départs de feu dans le sud d’Israël et l’armée israélienne a procédé, en réponse, à des frappes de représailles nocturnes quasiment quotidiennes.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, les terroristes palestiniens de la bande ont tiré douze roquettes vers Israël dans un autre signe d’escalade majeur. Le système de défense antimissile du Dôme de fer a intercepté la majorité des projectiles mais une habitation de la ville de Sdérot a été endommagée.
Une autre roquette a été lancée vers le territoire de l’Etat juif vendredi soir, envoyant des milliers de personnes dans des abris antiaériens au moment où elles s’attablaient pour le dîner du Shabbat.
Mardi, les responsables à Gaza avaient annoncé que la seule centrale électrique du pays n’avait plus de carburant et qu’elle cessait ses opérations.
Les municipalités de Gaza avaient fait savoir, dans un communiqué conjoint qui avait été diffusé à ce moment-là, que l’eau ne serait fournie qu’irrégulièrement. Elles ont précisé qu’il y aurait des pannes dans les usines de traitement des eaux et que les déchets seraient mis à la mer.
Cette confrontation entre Israël et les groupes terroristes de Gaza, jeudi soir et vendredi matin, est survenue alors que l’Egypte tente de négocier une trêve entre les deux belligérants.
Un cessez-le-feu qui était en place depuis des années et qui avait été renouvelé à plusieurs reprises avait été renforcé par une aide financière versée par le Qatar à l’enclave côtière, à hauteur de millions de dollars. Mais des plaintes du groupe terroriste, qui accuse Israël de ne pas avoir respecté ses engagements dans le cadre de cette trêve, ont été accompagnées par des flambées de violences sporadiques sur la frontière.
L’écoulement massif des eaux usées depuis Gaza n’est pas un problème nouveau pour Israël.
Au mois de juin 2019, des informations avaient indiqué que l’Etat juif avait programmé de faire construire un système de canalisations pour prendre en charge les eaux usées de Gaza et pour les traiter du côté israélien, ces flux venant polluer les nappes phréatiques.
Des informations, à ce moment-là, avaient laissé entendre que le système de traitement s’était effondré en 2017 suite à la mauvaise gestion du territoire par le Hamas.