France : arrêt des matchs après des chants et banderoles homophobes ?
"Quelque soit le lieu de son expression, l’homophobie, comme l'antisémitisme et le racisme, est une discrimination qui ne doit pas être tolérée", a déclaré Francis Kalifat
Ce mardi, lors d’une interview sur France Info, Noël Le Graët, président de la Fédération française de football (FFF), a réitéré son opposition aux interruptions de match suite à des chants et banderoles homophobes dans les stades, comme cela s’est produit à plusieurs reprises ces dernières semaines, en Ligue 1 et Ligue 2. Tout en précisant qu’il « ferait arrêter un match pour des cris racistes ». Décrié, il a depuis obtenu le soutien de l’entraineur Didier Deschamps.
« Quelque soit le lieu de son expression, l’homophobie, comme l’antisémitisme et le racisme, est une discrimination qui ne doit pas être tolérée », a lui réagi sur Twitter Francis Kalifat, président du CRIF.
« Il n’y a pas de hiérarchie entre les haines et chacune doit être combattue selon ses spécificités propres », a-t-il ajouté.
« Je considère que tous les acteurs du sport, dans le football et ailleurs, doivent s’engager sans équivoque dans cette démarche qui nécessite peut-être de la pédagogie, sans doute des sanctions, mais sûrement un dialogue constructif entre tous. Par respect. Parce que la valeur cardinale du sport, c’est la tolérance », a quant à elle estimé sur Facebook Roxana Maracineanu, ministre des Sports.
« Nous condamnons cette volonté de la FFF de ne plus arrêter les matchs de football pour chants homophobes », a déclaré l’association SOS Homophobie sur Twitter.
« On ne transige pas avec l’homophobie. C’est l’homophobie qui nuit à l’image du football, pas le fait de condamner les propos et comportements homophobes dans les stades, » a commenté l’association nationale de lutte contre les LGBTphobies.
Des propos auxquels a adhéré ce matin Frédéric Potier, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT. Sur France Info, il a « appelé les arbitres à continuer courageusement » d’arrêter les matchs en cas de comportements homophobes et a jugé la réaction du président de la Fédération française de foot de « pas à la hauteur ».
Quelque soit le lieu de son expression, l’#homophobie, comme l'antisémitisme et le racisme, est une discrimination qui ne doit pas être tolérée.
Il n'y a pas de hiérarchie entre les haines et chacune doit être combattue selon ses spécificités propres. @FFF @DILCRAH @SOShomophobie— Francis Kalifat (@FrancisKalifat) September 10, 2019