Hodaya et Tair David, 26 et 23 ans : Les deux sœurs, main dans la main jusqu’au bout
Elles ont été assassinées lors du festival de musique Supernova, le 7 octobre dernier
Les sœurs David, Hodaya, 26 ans, et Tair, 23 ans, originaires de Beit Dagan, ont été assassinées par des terroristes du Hamas lors du festival de musique Supernova le 7 octobre.
Leur père, Uri, a déclaré avoir passé 30 minutes au téléphone avec elles, tôt samedi matin. Dès qu’il a entendu des coups de feu, il leur a dit de s’allonger au sol et de se concentrer sur leur respiration en se tenant la main. À un moment, la ligne s’est coupée et il n’a plus jamais eu de nouvelles.
Une semaine durant, il a désespérément cherché des informations jusqu’à ce que deux policiers se présentent chez lui pour lui annoncer la mauvaise nouvelle. Leur ADN avait permis d’identifier les corps et de confirmer leur mort, a-t-il dit, mais ni lui ni d’autres membres de la famille n’ont été autorisés à voir les corps : « Ils m’ont dit qu’il valait mieux que je garde le souvenir que j’en avais », a-t-il déclaré aux journalistes.
Les sœurs ont été inhumées à Beit Dagan le 14 octobre dernier.
Elles laissent derrière elles leurs parents, Uri et Edna, leur sœur Liza et leur frère Eden.
Hodaya, professeure de pilates, qui allait bientôt avoir 27 ans, comptait fêter son anniversaire dans le désert du Sinaï. Tair venait de commencer ses études et travaillait encore comme serveuse.
Lors de leurs obsèques, leur sœur Liza a déclaré : « Je vous dis à toutes les deux à quel point j’étais fière de vous quand chacune a trouvé sa voie dans la vie. Je voulais vivre tout cela avec vous et célébrer chaque tournant de la vie, mais des monstres ont piétiné ces rêves. Comment nos vies ont-elles pu basculer à ce point ? Ce n’est pas juste que votre vie ait été écourtée. »
Sur Instagram, Liza a dit de Tair qu’elle était « comme son nom, une enfant de lumière, avec un sourire qui se voyait à des kilomètres à la ronde et une présence incroyable. Tu mettais tellement de joie dans cette maison : maman disait toujours que tu t’étais élevée toute seule, tellement tu étais facile à vivre. Il n’y avait pas plus sociable, tu t’entendais bien avec tout le monde, partout. Avec toi, tout était léger, ce qui ne t’empêchait pas d’avoir une grande maturité quand il fallait… Tu étais celle qui posait les choses et calmait les plus agités. »
À propos de Hodaya, Liza a écrit : « Où que tu ailles, tu attirais tout le monde comme un aimant : tu étais haute en couleurs, tu savais qui tu étais et ce que tu valais. Tu ne faisais pas de compromis… Tu t’inquiétais et tu te souciais tellement de maman et papa que tu les appelais tous les jours pour leur demander : ‘As-tu mangé ? As-tu bu ?’ Tu avais de grands rêves, que tu commençais à peine à réaliser. »
Leur cousine, Yosi Tal, a écrit sur Internet que les deux sœurs « aimaient voyager et croquer la vie à pleines dents, toujours ensemble, avec des souvenirs impérissables. Elles avaient en commun leur amour de la découverte et des voyages et leur soif de connaitre de nouvelles cultures. Elles adoraient leurs proches et rencontrer de nouvelles personnes. »
Lors de leurs obsèques, leur père Uri a dit, plein de regrets : « Vous êtes parties au plus beau moment de votre vie. Ces dernières semaines, ces derniers mois, chacune d’entre vous avait réussi à décider par elle-même ce qu’elle voulait faire de sa vie. Maman et moi avons vu à quel point vous étiez heureuses ». « Nous nous sentons coupables de ne pas en avoir fait assez pour vous sauver. Mais tout est entre les mains de Dieu. Je sais que vous êtes au paradis, parce que vous le méritez. »