HRW condamne la pendaison de trois « détenus politiques » en Egypte
Trois Egyptiens, membres de la confrérie de Frères musulmans ont été exécutés ; ils étaient accusés d'avoir tué le fils d'un juge et d'avoir formé "un groupe terroriste"
Human Rights Watch (HRW) a condamné la pendaison en Egypte de trois « détenus politiques » accusés d’avoir tué le fils d’un juge, en affirmant que leurs aveux avaient été obtenus sous la torture.
Trois Egyptiens ont été exécutés par pendaison jeudi à Alexandrie (nord), a indiqué à l’AFP une source de sécurité égyptienne. Ils étaient accusés d’avoir tué en 2014 le fils d’un juge et d’avoir formé « un groupe terroriste », selon cette source.
« Les aveux des trois accusés ont été obtenus sous la torture », affirme HRW dans un communiqué.
L’ONG dit se fonder sur une lettre transmise clandestinement par l’un des trois hommes à un groupe d’avocats, affirmant qu’ils ont été frappés et torturés à l’aide de chocs électriques durant leur détention.
Les trois hommes étaient membres de la confrérie de Frères musulmans et deux d’entre eux étaient des étudiants, affirme HRW qui rappelle son « opposition à la peine de mort en toute circonstance ».
« Les autorités égyptiennes ont commis une flagrante injustice en exécutant trois personnes, dont les aveux ont apparemment été extorqués sous la torture et les chocs électriques », a déploré dans le communiqué Michael Page, directeur adjoint du département Moyen-Orient et Afrique du Nord de HRW.
Il a appelé Le Caire à « imposer immédiatement un moratoire sur l’application de la peine de mort ».
Depuis la destitution en juillet 2013 du président islamiste Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, les autorités mènent une sanglante répression contre ses partisans. Toutes les activités de la confrérie ont été interdites.