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Ilhan Omar qualifie la démolition du village bédouin de « nettoyage ethnique »

La démocrate progressiste qui vient d'être réélue dit que la destruction de ce village en Cisjordanie a violé la loi internationale et peut-être même le droit américain

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

La représentante Ilhan Omar du Minnesota lors d'un débat organisé au cours d'un événement de campagne à Clive, dans l'Iowa, le 31 janvier 2020 (Crédit : Marcio Jose Sanchez/AP)
La représentante Ilhan Omar du Minnesota lors d'un débat organisé au cours d'un événement de campagne à Clive, dans l'Iowa, le 31 janvier 2020 (Crédit : Marcio Jose Sanchez/AP)

NEW YORK — Ilhan Omar, membre du Congrès américain, a accusé jeudi Israël d’avoir violé la loi internationale et de procéder à un « nettoyage ethnique » suite à la démolition d’un village bédouin illégal en Cisjordanie cette semaine.

« C’est un crime grave – en violation directe de la loi internationale. Et si des équipements américains ont été utilisés, alors c’est aussi une violation du droit américain », a écrit Omar sur Twitter, soulignant que la loi fédérale interdit l’utilisation d’équipements militaires financés par les Américains lors de crimes de guerre.

Omar est l’une des critiques d’Israël les plus ferventes au Congrès et elle a fait publiquement part de son soutien au mouvement BDS (Boycott, Divestment and Sanctions).

Elle a aussi appelé les Etats-Unis à conditionner les aides octroyées à l’Etat juif sur la base des politiques du pays mises en œuvre à l’égard des Palestiniens.

Le gouvernement israélien avait refusé à Omar – ainsi qu’à Rashida Tlaib, membre du Congrès du Michigan d’origine palestinienne – l’entrée sur son territoire en raison de leur soutien à BDS, l’année dernière.

Omar vient de remporter une victoire sous forme de raz-de-marée lors des élections de mardi, qui lui a permis de remporter un deuxième mandat à la chambre, en tant que représentante du 5e district du Minnesota.

Avec son tweet de jeudi, Omar est devenue la première membre du Congrès à critiquer la démolition déjà dénoncée par les Nations unies et par l’Union européenne.

« C’est une communauté entière qui est dorénavant sans-abri et qui va probablement connaître un traumatisme qui ne disparaîtra jamais », a écrit Omar. « Les Etats-Unis d’Amérique ne doivent pas financer un nettoyage ethnique. Nulle part ».

La démolition, mardi, de Khirbet Husma a rendu sans-abris 73 Palestiniens environ, dont 41 enfants.

Des Bédouins palestiniens après la démolition de leurs tentes par les soldats israéliens dans un secteur situé à l’est du village de Tubas, en Cisjordanie, le 3 novembre 2020. (Crédit : JAAFAR ASHTIYEH / AFP)

Selon la liaison militaire israélienne avec les Palestiniens (COGAT), l’armée a détruit des structures qui avaient été illégalement érigées dans une zone de tir. Khirbet Husma est l’une des 38 communautés bédouines se trouvant sur des terres utilisées par l’armée pour des exercices, a noté l’ONU.

Israël avait déclaré le secteur « zone de tir » en 1972, selon des documents judiciaires. Les résidents bédouins de Humsa avaient fait appel devant la Haute-cour israélienne pour faire annuler la destruction imminente de leur camp. En 2019, les magistrats avaient rejeté l’appel, jugeant que les bergers n’avaient pas le droit de rester.

Si la loi israélienne interdit l’expulsion de résidents permanents dans une zone de tir, la Haute-cour avait statué que les habitants de Khirbet Husma ne répondaient pas à ce critère.

Les résidents de Khirbet Humsa, pour leur part, avaient rejeté la décision du tribunal, affirmant par ailleurs au Times of Israel qu’ils avaient vécu là depuis toujours.

La vallée du Jourdain est en Zone C, et placée en conséquence – selon les Accords d’Oslo de 1995 – sous contrôle sécuritaire et civil israélien. Selon les accords, c’est Israël qui est responsable de la planification et de la construction sur ce territoire. Les autorités israéliennes démolissent régulièrement des structures palestiniennes dans la Zone C qui, à leurs yeux, ont été construites illégalement.

Un Bédouin palestinien avec son âne devant sa tente détruite après la démolition d’un campement par les soldats israéliens dans un secteur situé à l’est du village de Tubas, en Cisjordanie, le 3 novembre 2020. (Crédit : JAAFAR ASHTIYEH / AFP)

Les Palestiniens affirment, de leur côté, que les Israéliens ne leur accordent pas de permis de construire. Selon l’organisation de défense des droits de l’Homme Bimkom, 98,6 % des requêtes soumises par les Palestiniens en termes de permis de construire ont été rejetées entre 2016 et 2018.

Selon BTselem, un groupe de défense des droits de l’Homme controversé, ce sont 798 Palestiniens de Cisjordanie qui sont devenus des sans-abris après des démolitions menées par les Israéliens en 2020 – c’est le nombre de plus élevé depuis que le groupe a commencé à rassembler des données.

Ces démolitions à Khirbet Husma ont été condamnées par l’ONU et par l’Union européenne qui ont indiqué que de telles initiatives « entravaient la mise en œuvre d’une solution à deux Etats ».

Aaron Boxerman a contribué à cet article.

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