Israël, Chypre, la Grèce et l’Italie unis pour un gazoduc en Europe
Le ministre de l'Energie a affirmé que l'accord, conclu après une étude de faisabilité de 100 M de dollars investis par l'UE, pourra aider à modérer l'influence arabe en Europe

La Grèce, l’Italie et Chypre ont conclu un accord avec Israël concernant l’installation d’un gazoduc qui connecterait les réserves de l’Etat juif aux trois pays, un projet majeur estimé à plus de 7 milliards de dollars qui fournira du gaz depuis l’est de la Méditerranée à l’Europe, alors que le continent cherche à diversifier son approvisionnement énergétique.
Selon la chaîne Hadashot TV, l’Union européenne (UE) a accepté d’investir 100 millions de dollars dans une étude de faisabilité pour le projet avant la conclusion de l’accord sur l’installation du plus long et du plus profond gazoduc sous-marin dans le monde.
Dans le cadre de l’accord, Israël et Chypre auront la préférence sur les autres pays en termes d’exportation du gaz vers le marché européen, selon le reportage.
Le projet de gazoduc « EastMed » devrait commencer à environ 170 kilomètres au large de la côte sud de Chypre et s’étendre sur 2 200 kilomètres jusqu’à Otranto, en Italie, via la Crète et la Grèce.
Le gazoduc pourra transporter 20 milliards de mètres-cubes de gaz par an. Les besoins en importation gazière en Europe devraient augmenter de 100 milliards de mètres-cubes par an d’ici 2030.

Les travaux devraient commencer dans quelques mois et s’achever dans un cinq maximum, a fait savoir Hadashot.
Le ministre de l’Energie Yuval Steinitz a commenté l’accord lors d’un entretien accordé à la chaîne, disant qu’il pourra peut-être réduire l’influence arabe en Europe.

dans les bureaux du Premier ministre à Jérusalem,le 29 octobre 2017. (Ohad Zwigenberg/Flash90)
« Depuis des décennies, nous déplorons l’influence arabe en Europe en raison du pétrole et du gaz. L’exportation de gaz en Europe va modérer cette influence dans une certaine mesure et elle sera un contre-poids à la puissance arabe », a-t-il commenté.
Au mois de décembre dernier, Steinitz a indiqué qu’une étude consacrée au projet avait montré que la liaison était faisable même si elle présente des défis techniques en raison des profondeurs impliquées et son coût estimé à 6,2 milliards de d’euros.
Autrefois glaciale, la relation d’Israël avec la Grève et Chypre s’est remarquablement améliorée ces dernières années, coïncidant avec la scission entre Israël et la Turquie, son adversaire régional.
Les trois pays organisent dorénavant des exercices conjoints militaires et de protection civile fréquents. Un exercice militaire aérien conjoint est également programmé qui comprendra Chypre, Israël, l’Egypte et d’autres pays européens dans le but de renforcer la stabilité à l’est de la méditerranée.
Au mois de mai, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait salué les liens croissants entre les trois pays en disant qu’ils construisaient une « alliance pour de bon », par le biais du commerce, du tourisme et d’initiatives prises dans le secteur de la santé.
« Nous sommes en train de construire une alliance formidable entre nos trois démocraties, une alliance pour de bon », avait-il expliqué. Il avait déclaré qu’il était « presque inconcevable que nos pays n’aient pas entretenu ce contact chaleureux, intime et direct » les années précédentes.
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a qualifié « d’emblématique » le projet, qui souligne, selon lui, la coopération entre les trois pays.