Israël construit de nouveaux abris anti-aériens dans le nord du pays
Face à la menace du Hezbollah, des dizaines de pièces blindées sont en cours de construction à Shlomi, à la frontière avec le Liban
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Le ministère de la Défense a annoncé, mardi, qu’il avait lancé des travaux de renforcement dans des dizaines d’habitations situées dans les communautés israéliennes proches de la frontière libanaise – ces logements qui courent le plus de risques d’être frappés par un tir de roquette lors d’un futur conflit avec le groupe terroriste du Hezbollah.
Ces travaux, entrepris dans le cadre de l’initiative « Bouclier du nord », ont officiellement débuté au mois d’octobre quand la Division du génie et de la construction, aux côtés du Commandement intérieur de Tsahal, ont commencé à installer de nouveaux abris antiaériens dans les habitations de la ville de Kfar Yuval, qui se trouve au nord-est de Kiryat Shmona.
Dans les prochains mois, des dizaines d’abris antiaériens seront construits dans les maisons de Shlomi, une localité du nord du pays. Construites dans les années 1970, elles ne comprenaient pas de pièce blindée, a expliqué le ministère.
De plus, le ministère a publié un appel d’offres concernant la construction de 110 abris antiaériens à Misgav Am et il s’arrête à en publier d’autres pour les villes de Margaliot et de Manara dans les semaines à venir.
Le ministère a indiqué qu’il était « en phase de planification architecturale » concernant la construction d’abris antiaériens dans 12 autres localités, un plan qui concerne au total un millier d’habitations environ.
Enfin, le ministère a l’intention de mener à bien son projet Bouclier du nord dans 21 communautés situées à étroite proximité avec la frontière libanaise (l’initiative Bouclier du nord ne doit pas être confondue avec l’opération qui porte le même nom, durant laquelle les militaires avaient découvert un certain nombre de tunnels d’attaque qui avaient été creusés par le Hezbollah sur le territoire israélien).
Ce plan de renforcement fait suite à des années de promesses d’amélioration des abris antiaériens dans les communautés du nord, dont les rapports successifs pointaient régulièrement l’absence, malgré le haut degré de probabilité qu’elles soient frappées par des tirs de barrage du Hezbollah.
Un rapport du contrôleur de l’État, en 2020, avait établi que presque 30 % des citoyens israéliens n’avaient pas accès à un abri antiaérien à proximité de chez eux – dont 250 000 personnes qui vivent à proximité des frontières avec la bande de Gaza et avec le Liban.
Le ministère de la Défense renforce également actuellement les bâtiments accueillant les crèches dans les communautés israéliennes proches de la frontière avec Gaza.
Selon certains experts sécuritaires du pays, Israël compte trop sur ses capacités offensives et défensives actives – comme sur le Dôme de fer et ses autres systèmes de défense antimissile – pour neutraliser rapidement les menaces au lieu de construire des fortifications matérielles et de se préparer à faire face aux attaques de manière plus sûre.
Le mois dernier, le Commandement intérieur a simulé une frappe d’ampleur au cours de laquelle les villes israéliennes seraient bombardées par 1 500 roquettes quotidiennes, avec 80 sites endommagés et environ 300 victimes, pendant une flambée de violences de plusieurs jours opposant l’État juif au Hezbollah.
Le groupe terroriste est depuis longtemps l’adversaire le plus significatif de Tsahal, et il disposerait d’un arsenal d’environ 150 000 roquettes et missiles susceptibles de s’abattre partout en Israël.