Israël transfère partiellement à l’AP les revenus fiscaux bloqués depuis avril
L'Autorité palestinienne a indiqué mercredi dans un communiqué les pressions exercées à l'international alors qu'elle est au bord de l'effondrement
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Israël a transféré la somme de 435 millions de shekels à l’Autorité palestinienne (AP), une somme prélevée sur les revenus fiscaux à destination de Ramallah qui avaient été bloqués par l’État juif, ont confirmé les ministères des Finances israélien et de l’AP.
Bezalel Smotrich, à la tête du Trésor israélien, a accepté ce transfert partiel correspondant aux trois derniers mois de recettes fiscales encaissées par l’État juif pour le compte de Ramallah. Il a aussi donné son feu vert à la prolongation d’un accord de correspondance bancaire entre les banques israéliennes et palestiniennes pour une période de quatre mois supplémentaires.
Des initiatives qui sont entrées dans le cadre d’un compromis consenti par Smotrich – qui, en échange, a obtenu l’approbation, lors de la réunion du cabinet de sécurité de la semaine dernière, d’une série de mesures visant à élargir la présence israélienne en Cisjordanie (un projet cher au ministre d’extrême-droite) et visant à sanctionner l’AP pour le soutien qu’elle apporte aux dossiers actuellement ouverts à l’encontre d’Israël à la Cour internationale de justice et à la Cour pénale internationale, en plus de la reconnaissance d’un État palestinien par trois pays européens.
Israël collecte des taxes sur les produits qui traversent Israël avant d’entrer en Cisjordanie, des taxes qui sont prélevées au profit de l’AP. Les Accords d’Oslo exigent que le transfert des fonds s’effectue mensuellement.
Ces recettes fiscales constituent environ 70 % des revenus annuels de l’AP et le blocage de cet argent a placé Ramallah au bord de l’effondrement. Ses employés n’ont ainsi touché qu’approximativement la moitié de leur salaire depuis plusieurs mois.
Depuis le massacre qui a été commis par le Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre, Israël a refusé de remettre la part de revenus fiscaux qui est utilisée par l’AP pour payer les services et les employés à Gaza, affirmant que les fonds étaient susceptibles d’être saisis par le Hamas. Ils représentent environ 40 % des transferts mensuels.
Israël déduit également les frais d’électricité, d’eau et le coût des traitements médicaux qui sont suivis par les Palestiniens dans les hôpitaux israéliens de la somme, ainsi que l’équivalent des allocations qui sont versées par Ramallah aux Palestiniens condamnés pour terrorisme et aux familles des terroristes qui ont été abattus par les forces de sécurité israéliennes.
Même au vu de ces déductions, les responsables palestiniens déclarent que les montants transférés sont bien inférieurs à celui des taxes qui sont collectées, chaque mois, en leur nom.
L’AP a indiqué mercredi dans un communiqué consacré à sa réunion de cabinet que ses contacts et les pressions exercées à l’international avaient amené Israël à effectuer ce transfert partiel de l’argent. Elle tenterait actuellement de récupérer plus de six milliards de shekels de recettes fiscales afin de pouvoir répondre à ses obligations financières.