Jérusalem : Les candidats à la mairie divisés sur leur présence à la Gay pride
Azaria, Berkovitch et Havilio défileront aux côtés de la communauté LGBT. Elkin et Lion devraient rester à l'écart ; Salman annonce qu'il annulera l'événement s'il est élu
Seuls trois des sept candidats à la mairie de Jérusalem ont prévu de se joindre à la Gay pride organisée jeudi au sein de la capitale. Pour sa part, un candidat laïc, peu connu, a même appelé à son annulation à l’avenir.
La députée Rachel Azaria, Ofer Berkovitch et Yosi Havilio ont tous déclaré qu’ils défileraient pour afficher leur soutien à la communauté LGBT. Le député Zeev Elkin et le maire-adjoint Moshe Lion ont indiqué qu’ils ne participeraient pas, précisant qu’ils n’étaient pas défavorables à l’événement.
Le candidat ultra-orthodoxe, le maire-adjoint Yossi Deitsch, qui est issu de la faction YaHadout HaTorah, n’a pas fait de commentaires sur sa présence lors de la marche lorsqu’il a été interrogé à ce sujet par le site Walla.
Pour sa part, le candidat laïc Avi Salman a répété jeudi sa promesse de faire annuler la parade s’il devait prendre la tête de la mairie, tout en affirmant ne pas être opposé aux défilés organisés dans les autres villes.
Berkovitch, chef de la faction Hitorerut, qui bénéficie du soutien de certains des habitants de la ville les plus libéraux, a indiqué qu’il participerait à la gay pride.
« Je marcherai aux côtés des membres de Hitorerut », a-t-il confié au site d’information Walla.
« Je déposerai également une gerbe là même où Shira Banki a été assassinée. Soyons clairs – Jérusalem doit permettre à toutes les communautés de vivre en son sein, d’y avoir sa place et de s’y sentir en sécurité ».
En 2015, Banki avait été mortellement poignardée et plusieurs personnes avaient été blessées par Yishai Schlissel, qui venait tout juste de sortir de prison où il avait purgé une peine de 10 ans pour une agression à l’arme blanche perpétrée lors d’une gay pride antérieure à Jérusalem.
La députée Azaria, issue du parti Koulanou, ancienne conseillère municipale libérale mais religieuse, a affirmé qu’elle serait au défilé pour montrer son soutien à la communauté gay religieuse.
Elle a expliqué s’être entretenue avec des femmes appartenant au groupe lesbien orthodoxe Bat-Kol sur les difficultés que doivent affronter les jeunes homosexuels religieux.
« Je travaillerai là-dessus et je discuterai avec eux sur les moyens de s’attaquer à ces difficultés à Jérusalem », a-t-elle commenté auprès de Walla, ajoutant qu’elle a d’ores et déjà oeuvré en faveur de la communauté gay religieuse depuis des années et qu’elle était déterminée à continuer de le faire à l’avenir.
Havilio, ancien conseiller juridique à la municipalité de Jérusalem, qui se présente sur une plate-forme pluraliste, a installé des affiches dans la municipalité annonçant sa présence à la gay pride.
Il a par ailleurs posté un appel sur Facebook, demandant à tous les habitants de la ville à venir « pour l’égalité des droits de tous les membres de la communauté et contre toutes les expressions de discrimination et de haine – et en mémoire de Shira Banki, assassinée lors du défilé il y a trois ans ».
Elkin a indiqué à Walla qu’il n’avait pas l’intention de se rendre à la marche. « Je n’y suis jamais allé dans le passé et cela ne changera pas si je suis élu », a-t-elle dit. « Mon bureau sera ouvert à tous, notamment à la communauté homosexuelle de la ville », a-t-il ajouté.
Lion a déclaré la semaine dernière dans une interview accordée au site d’information Ynet qu’il n’assisterait pas à la parade, notant qu’il soutient pleinement le droit « de tous à exprimer son opinion ». Il a juré que s’il devenait maire, la gay pride continuerait à se tenir.
Avi Salman, qui se présente sous une étiquette laïque, n’a pas seulement expliqué qu’il n’assisterait pas au défilé mais il a également fait part de son intention d’annuler la parade s’il devait être élu.
Il a déclaré à la radio militaire entretenir de très bonnes relations avec la communauté LGBTQ et ne pas être opposé à ce type d’événement à Tel Aviv et dans d’autres villes, mais avoir le sentiment qu’une gay pride à Jérusalem est inappropriée. Il a clamé être en possession d’une enquête qui révélerait que 90 % des résidents de la ville – hors communauté ultra-orthodoxe – seraient opposés à la gay pride.
Le maire de Jérusalem Nir Barkat, qui ne se présente pas à sa réélection, n’est jamais venu au défilé au cours de son mandat. Il avait expliqué ne pas vouloir froisser la population ultra-orthodoxe de la ville.
Environ 2 500 agents des forces de l’ordre sont déployés pour assurer la sécurité de la gay pride, notamment des gendarmes de la police des frontières et des agents en civil. Comme c’est le cas depuis l’attaque au couteau mortelle qui a été commise en 2015, la police restreindra les points d’entrée à la marche et elle effectuera des contrôles de sécurité.
Plusieurs rues proches de l’itinéraire emprunté par les fêtards seront fermées à la circulation automobile dès 15 heures.
L’année dernière, environ 22 000 personnes avaient défilé lors de la parade, selon les estimations de la police. 1 000 agents y avaient assuré la sécurité.