Karnei Shomron pleure l’Israélo-américain Amichaï Oster, 24 ans, tombé au combat
Réserviste, il était dans l'Utah le 7 octobre mais s'est empressé de rejoindre son unité, a dit sa mère lors de son enterrement ; "il est mort en faisant ce qu'il était venu faire"
KARNEI SHOMRON – Amichaï Yisrael Yehoshua Oster était en vacances à Salt Lake City, dans l’Utah, lorsqu’il a appris que le groupe terroriste palestinien du Hamas avait lancé un assaut sur le sol israélien, le 7 octobre.
Alors les terroristes du Hamas se déchaînaient dans le sud d’Israël, tuant 1 200 personnes et prenant plus de 240 otages, le sergent de première classe (réserviste) israélo-américain de 24 ans s’est immédiatement mis en route pour rentrer chez lui, a raconté sa mère lors de ses funérailles, mardi après-midi, au cimetière militaire de Karnei Shomron.
Debout sous un ciel voilé dans une vallée de Cisjordanie bordée d’arbres, Marcy Oster a souligné que son fils avait été « déterminé à servir son pays ».
Amichaï n’était pas tenu de servir, a expliqué plus tard sa sœur lors de son propre éloge funèbre. Il avait été prié d’attendre, mais il s’était porté volontaire pour participer immédiatement au combat.
Alors que la famille d’Amichaï était assise, épaule contre épaule, avec les membres blessés de son unité devant sa tombe fraîchement creusée, une foule de centaines de personnes éplorées tentait de digérer la perte d’un jeune homme qui venait à peine de commencer le périple de sa vie. Un mince arc-en-ciel est apparu au moment où son père a jeté de la terre pour commencer à recouvrir le cercueil.
« Récemment, alors qu’il était en permission pour deux jours, je lui ai dit que je me sentais responsable du fait qu’il se battait dans une guerre et qu’il n’avait pas pris la décision de faire son alyah, que nous l’avions prise pour lui », s’est souvenue sa mère Marcy, alors que les personnes présentes sanglotaient discrètement.
« Il y a réfléchi un instant et a répondu : ‘Maman, qu’est-ce qui te fait penser que si tu n’avais pas fait ton alyah, je ne serais jamais venu ici pour me battre pour notre pays ?' », a-t-elle raconté.
Marcy, journaliste chevronnée, a fait l’éloge funèbre de son fils, décrivant son vif intérêt pour tout un tas de sujets (« la musique, l’art, la science, la photographie, les animaux, les plantes et la décoration de gâteaux ») et la façon dont il aimait voyager dans tout le pays.
« Amichaï s’est bel et bien empressé de venir ici pour se battre pour son pays et pour nous tous », a-t-elle poursuivi.
« Il était ici pour faire exactement ce qu’il voulait faire. Il est mort en faisant ce qu’il était venu faire chez lui. Et maintenant, il restera à jamais figé dans vos mémoires comme un beau, courageux et attentionné jeune homme. Un héros discret », a-t-elle ajouté.
« Depuis qu’il était enfant, je ne me souviens pas d’avoir vu Amichai sans un sourire aux lèvres », a confié Eddy Resnick, un voisin, au Times of Israel.
« Et pourtant, je savais que c’était un jeune homme sérieux. Amichaï était discret, mais il excellait dans tous les domaines. Je ne peux pas décrire [ce que représente] la perte d’Amichai pour moi-même et pour la communauté. »
Alors que le hazan – chantre – militaire entamait l’ultime prière « El Maleh Rachamim », une fine pluie s’est mise à tomber.