Knesset : Des parents d’otages soulèvent la volonté accrue de conclure un accord avec le Hamas
Au 2e jour de la "semaine de perturbations", les manifestants ont scandé qu'ils n'accepteront pas "un gouvernement imprudent", considérant Netanyahu coupable des échecs du 7 octobre
Les membres des familles d’otages présentes lors d’une série de réunions de commissions à la Knesset lundi ont fait part d’un fort sentiment de déception à l’égard du gouvernement, de son manque de leadership et de son absence de prise de décision, même parmi les membres des groupes de familles les plus à droite, qui ont jusqu’à présent moins critiqué le gouvernement.
« Nous avons entendu Tzvika Mor, qui est membre du Forum Tikva, qui n’a jamais voulu d’un accord sur les otages – il voulait seulement combattre le [groupe terroriste palestinien du] Hamas à Gaza – et il a dit ‘si nous ne pouvons pas combattre, alors concluons un accord' », a déclaré Udi Goren, petit cousin de Tal Chaimi, dont le corps a été enlevé au kibboutz Nir Yitzhak et emporté à Gaza le 7 octobre dernier.
« C’est un énorme compromis idéologique, mais c’est le sentiment que nous avons, à savoir qu’il n’y a pas de leadership, pas de courage, pas de vision. Nous n’entendons que ce qu’ils ne vont pas faire, pas ce qu’ils vont faire. »
Goren est l’un des membres des familles d’otages qui passe tous ses lundis à la Knesset, où il fait pression sur les députés et les ministres pour conclure un accord avec le groupe terroriste palestinien du Hamas afin d’obtenir la libération des otages détenus à Gaza. En tant que petit-cousin de Chaimi, il fait partie du Forum des familles des otages et disparus. Il a décrit les autres groupes présents à la Knesset, notamment le Forum Tikva, plus à droite, et le Forum Gvura, composé de parents endeuillés de soldats tués dans l’exercice de leurs fonctions au cours de la guerre actuelle à Gaza, qui ont préconisé la libération des otages par la pression militaire plutôt que par la diplomatie.
S’adressant au Times of Israel, Goren a décrit les différents intervenants comme « une expression pure et dure de la démocratie qui représente toutes les voix de la nation », et s’est souvenu du ton « très militant » de certains parents du Forum Gvura, dont l’un a hurlé à l’adresse de la mère d’un otage.
« Nous avons besoin de leadership. L’absence de prise de décision et le statu quo sont la pire chose qui puisse arriver », a affirmé Goren, photographe professionnel et organisateur de voyages, qui travaille avec le Forum des familles depuis la disparition de son cousin.
Un autre membre des familles d’otages, Yotam Cohen, a fait référence aux déclarations du député Eliyahu Revivo (Likud), selon lesquelles il n’y avait eu aucun résultat à Gaza et que le moment était peut-être venu d’organiser de nouvelles élections législatives.
« Nous voyons que les électeurs et peut-être la Knesset commencent à comprendre que la guerre ne ramènera pas les otages à la maison », a déclaré Cohen, dont le frère, Nimrod Cohen, a été pris en otage le 7 octobre à Nahal Oz.
Cohen et son père ont l’intention de rester à Jérusalem et de participer au grand rassemblement de lundi soir.
« Si le gouvernement ne peut pas ramener les otages à la maison, alors la nation descendra dans la rue », a déclaré Cohen.
« Tout le monde en a assez de cette situation merdique. S’ils ne font pas leur travail en tant que membres de la Knesset et en tant que fonctionnaires, nous serons là pour les ramener. »
Au même moment, des milliers de manifestants étaient rassemblés devant la Knesset pour réclamer des élections anticipées et un accord avec le Hamas pour obtenir la libération des otages détenus à Gaza.
Lors de ce rassemblement, un député de l’opposition a déclaré qu’il était possible de renverser le gouvernement.
Le député de l’opposition Moshe Tur-Paz (Yesh Atid) a déclaré au Times of Israel qu’il était venu soutenir les manifestants. « Nous devons nous rendre dans les urnes et changer de gouvernement. »
Interrogé sur la possibilité de faire tomber le gouvernement, le député centriste a répondu par l’affirmative.
At the anti-government demonstration outside the Knesset, MK Moshe Tur Paz of Yesh Atid says he came out to support the protesters and that “we have to go to elections and change the government.” pic.twitter.com/ulgz82XAEH
— Sam Sokol (@SamuelSokol) June 17, 2024
Après la manifestation, au cours de laquelle le chef nouvellement élu du parti Avoda, Yaïr Golan, devait prendre la parole, les manifestants ont prévu de marcher jusqu’à la résidence du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Ce lundi était le deuxième jour d’une « semaine de perturbations » annoncée par divers groupes de protestataires.
« Non, nous n’accepterons pas un gouvernement imprudent », ont scandé les manifestants.
« Non au fascisme », ont-ils poursuivi. Après s’être échauffés, ils ont enchaîné avec un chant sur la « culpabilité » de Netanyahu pour les échecs du 7 octobre et sur la demande de nouvelles élections législatives.