La jetée temporaire de Gaza endommagée par les intempéries ; livraisons suspendues
Le Pentagone déclare avoir besoin d'une semaine ou plus pour faire les travaux, la structure sera remorquée en Israël pour les réparations ; le port d'Ashdod continue à recevoir l'assistance par voie maritime
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
L’armée des États-Unis a suspendu ses livraisons maritimes d’aides américaines dans la bande de Gaza, a indiqué le Pentagone, mardi, après que la jetée temporaire construite à l’initiative de l’administration Biden a été endommagée suite à de mauvaises conditions météorologiques.
Une suspension qui survient moins de deux semaines après la mise en opération de la jetée dont l’assemblage a coûté 320 millions de dollars.
Il faudra largement plus d’une semaine avant que la jetée soit à nouveau utilisable, a fait savoir la porte-parole du Pentagone Sabrina Singh lors d’un point-presse avec les journalistes.
Les forces américaines auront d’abord besoin de récupérer un morceau de la jetée et quatre navires militaires qui s’étaient détachés du reste de la structure et qui se sont échoués sur les rives de Gaza et d’Israël, ces derniers jours, a expliqué Singh qui a ajouté que ce processus prendrait approximativement 48 heures.
Le tronc de la jetée en forme de T qui est resté ancré au rivage, à Gaza, devra être enlevé au cours des deux prochains jours avant d’être remorqué jusqu’au port d’Ashdod où il sera réparé par le Commandement central américain, après les dégâts causés par les intempéries.
« La reconstruction et la réparation de la jetée prendront au moins plus d’une semaine », a déclaré la porte-parole adjointe du Pentagone.
« Une fois la réparation et la reconstruction de la jetée terminées, le but est d’ancrer à nouveau la jetée temporaire sur la côte de Gaza et de reprendre la livraison d’aide humanitaire aux personnes qui en ont le plus besoin », a-t-elle ajouté.
Le projet a été très critiqué en raison de son coût élevé et de sa réussite limitée jusqu’à présent, mais Singh a insisté sur le fait qu’il avait été « très utile » pour livrer l’assistance à la population de Gaza, avec environ mille tonnes d’aide humanitaire à destination des civils.
Même si la jetée ne sera pas opérationnelle dans l’immédiat, le port d’Ashdod, en Israël, continuera à accueillir l’assistance transitant via la Méditerranée et il pourra le faire à une échelle plus élevée dans la mesure où il est plus grand et plus établi. L’aide entrera ensuite à Gaza par le biais de l’un des postes-frontières israéliens – des postes où passe actuellement la plus grande partie des poids-lourds qui transportent l’assistance.
La semaine dernière, les Nations unies avaient fait savoir que la jetée avait servi à distribuer des aides humanitaires à Gaza avec succès pour la toute première fois.
Les responsables américains espèrent que la jetée pourra faire entrer l’équivalent de 150 camions d’assistance à Gaza chaque jour, à terme. Ce qui représente une partie des 600 poids-lourds chargés de produits alimentaires, de compléments nutritionnels et autres approvisionnements qui, selon l’USAID, sont nécessaires au quotidien pour s’attaquer à la crise humanitaire causée par les sept mois de guerre opposant Israël au Hamas – une guerre qui avait été entraînée par l’assaut dévastateur qui avait été commis par le groupe terroriste dans le sud d’Israël, le 7 octobre. Les hommes armés avaient tué près de 1200 personnes, des civils en majorité, et ils avaient kidnappé 252 personnes, prises en otage dans la bande de Gaza.
L’offensive israélienne qui a suivi a causé une crise humanitaire dans l’enclave où une grande partie de la population est au bord de la famine, selon les associations de défense des droits de l’Homme et selon les Nations unies.
Le ministère de la Santé qui est placé sous l’autorité du Hamas, à Gaza, a indiqué que plus de 35 000 personnes avaient été tuées – même si seulement 24 000 corps ont été identifiés dans les hôpitaux jusqu’à présent – au sein de l’enclave à l’occasion de la campagne militaire israélienne. Ce bilan humain, qui est invérifiable, comprend les 15 000 terroristes environ qu’Israël affirme avoir abattus dans le cadre de la guerre. L’armée a aussi fait savoir qu’elle avait tué un millier de terroristes sur le sol israélien, le 7 octobre.
L’AFP a contribué à cet article.