L’aéroport Ben Gurion rétablit ses zones fumeurs ; la communauté médicale indignée
Le ministère de la Santé et les organisations de santé dénoncent cette décision ; l'Association israélienne du cancer avertissant que cela "ramènera Israël aux années 1950"

Près de trois ans après que l’Autorité aéroportuaire israélienne a déclaré l’ensemble de l’aéroport Ben Gurion zone non-fumeur, elle a fait marche arrière et a annoncé que l’aéroport autoriserait à l’avenir les fumeurs à se rendre dans une salle désignée près de la synagogue dans le terminal 3.
La décision de rétablir la zone fumeurs a été prise mardi après que le personnel de l’aéroport s’est plaint que certains voyageurs ignoraient l’interdiction de fumer dans le terminal et fumaient dans les toilettes, a rapporté la Douzième chaîne.
Des sources de l’Autorité ont déclaré qu’une autre zone fumeurs serait bientôt ouverte dans le terminal 1.
Le site d’information Ynet a rapporté que la décision de rouvrir les zones fumeurs était due à la demande croissante des passagers, et que trois autres zones fumeurs seraient ouvertes dans le mois à venir dans le terminal 3, entre la zone du duty free et les portes d’embarquement.
La Dr Sharon Alroy-Preis, responsable de la santé publique au ministère de la Santé, a déclaré que cette décision allait à l’encontre de l’objectif national de réduction du taux de tabagisme, qui a récemment augmenté pour atteindre 20 % après des décennies de déclin.
Environ 8 000 Israéliens meurent chaque année de maladies liées au tabagisme, dont 800 du tabagisme passif.

Cette « décision destructrice ramènera Israël aux années 1950, quand il était permis de fumer à l’arrière des bus et qu’il y avait des zones fumeurs dans les avions », a déclaré l’Association israélienne contre le cancer.
« Nous sommes plus intelligents aujourd’hui et avons pour objectif d’élever une génération d’enfants exempts de tabagisme actif et passif. N’avons-nous rien appris au cours des dernières décennies ? Alors que d’autres pays vont de l’avant et adoptent des lois interdisant de fumer et que les aéroports du monde entier ferment les zones et les salles réservées aux fumeurs, Israël fait un pas en arrière ».

L’Association médicale israélienne et l’Association des médecins de santé publique ont toutes deux souligné l’influence des fabricants de tabac et de nicotine et ont évoqué la possibilité que des considérations commerciales aient joué un rôle dans la décision d’autoriser à nouveau le tabagisme à l’aéroport.
Une préoccupation majeure est l’effet que le tabagisme à l’intérieur et autour du terminal aura sur les passants. Les effluves de la fumée de cigarette peuvent entraîner des troubles immédiats tels que des nausées, une irritation des yeux et une respiration difficile pour les personnes souffrant d’asthme. L’exposition à long terme peut entraîner des maladies cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux et des tumeurs malignes, entre autres.
Les cabines pour fumeurs ne sont pas hermétiquement fermées et la fumée peut s’en échapper.
L’autorité aéroportuaire a déclaré dans un communiqué : « L’aéroport Ben Gurion a été déclaré zone non-fumeurs. Un fumoir sera mis à la disposition des passagers dans le cadre de nos préparatifs en vue de l’afflux de passagers prévu pendant les jours de fête. Parallèlement, l’Autorité mènera bientôt un programme pilote visant à ouvrir des fumoirs pour les passagers dans les terminaux 1 et 3 ».