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L’analogie avec les camps de concentration rejetée par le musée US de la Shoah

L'institution de Washington a répété son positionnement après une mauvaise retranscription des dires d'une historienne qui avait soutenu Ocasio-Cortez suite à ses propos polémiques

L'exposition "les Américains et la Shoah" au musée de commémoration de la Shoah de Washington, aux Etats-Unis, qui explore les décisions prises par le gouvernement, les médias, les artistes et les Américains en général en réponse au nazisme(Crédit : Musée de commémoration de la Shoah américain)
L'exposition "les Américains et la Shoah" au musée de commémoration de la Shoah de Washington, aux Etats-Unis, qui explore les décisions prises par le gouvernement, les médias, les artistes et les Américains en général en réponse au nazisme(Crédit : Musée de commémoration de la Shoah américain)

WASHINGTON (JTA) — Le musée de commémoration américain des Etats-Unis a réitéré son rejet des comparaisons faites avec la Shoah suite au débat entraîné par le terme de « camp de concentration », qui a été utilisé par la représentante démocrate de New-York Alexandria Ocasio-Cortez pour désigner les camps de détention des migrants mis en place par l’administration Trump, ce qui avait entraîné une polémique.

Le musée « rejette sans aucune ambiguïté les initiatives visant à créer des analogies entre la Shoah et d’autres événements, qu’ils soient historiques ou contemporains », a fait savoir le musée dans un communiqué.

« Ce positionnement a été clairement établi de manière répétée et sans équivoque dans le communiqué officiel transmis par le musée au sujet de cette affaire », a ajouté l’institution.

Ce communiqué offre également un lien permettant d’accéder à un autre, qui avait été émis au mois de décembre suite à une controverse similaire portant sur les mêmes camps de détention de migrants.

La semaine dernière, Ocasio-Cortez avait comparé ces camps d’incarcération des migrants, dressés à la frontière des Etats-Unis, aux camps de concentration, utilisant par ailleurs la phrase « Plus jamais ça ».

Après que les critiques ont dénoncé une invocation de la Shoah, elle a expliqué qu’elle ne voulait pas établir une comparaison entre les camps de détention et ceux qui étaient dirigés par les nazis, mais plutôt rappeler une définition du terme qui a pu être utilisée pour d’autres camps du même type – notamment ceux qui avaient servi à emprisonner des Américains d’origine japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale.

Alexandria Ocasio-Cortez, candidate au Congrès de New York, s’adresse aux sympathisants lors d’une collecte de fonds, le 2 août 2018, à Los Angeles. (AP Photo/Jae C. Hong)

Cette clarification n’avait pas convaincu l’ensemble de ses détracteurs et le déchaînement des critiques a continué.

Le communiqué transmis par le musée semble avoir été entraîné par un article paru sur le site World Israel News, qui a accusé une historienne du musée de la Shoah d’avoir adopté l’analogie entre les camps de détention pour migrants actuels et les camps de concentration mis en place par les nazis.

« Le musée affirme qu’une déclaration attribuée à une historienne qui travaille au sein du musée concernant les récents événements et la tentative d’établir une analogie entre la situation sur la frontière sud des Etats-Unis et les camps de concentration en Europe au cours des années 1930 et 1940 ne reflète pas le positionnement du musée », a noté le communiqué.

En fait, l’historienne, Becky Erbelding, avait évoqué des propos tenus sur Twitter par Ocasio-Cortez qui avaient défini les camps de concentration comme étant des lieux d’incarcération massive, tout en précisant explicitement qu’ils ne pouvaient être comparés à ce qui était arrivé pendant la Seconde Guerre mondiale.

L’article du World Israel News avait mal présenté les propos d’Ocasio-Cortez, en affirmant qu’ils invoquaient la Shoah. Dans une déclaration, Erbelding avait réclamé une correction de l’article et des excuses de la part de World Israel News et déclaré que « toute analogie avec la Shoah est paresseuse, distraite, dépourvue de toute sensibilité et incorrecte ».

« Je soutiens la position du musée sur l’évitement des analogies avec la Shoah », a-t-elle ajouté au cours d’un entretien avec JTA.

Pour sa part, le musée de la Shoah a expliqué à JTA qu’il s’en tenait à son communiqué et l’auteur de l’article paru sur World Israel News n’a pas répondu à notre demande de réaction.

Le site internet a depuis publié une clarification.

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