Le Danemark solidaire de la France dans la crise des caricatures de Mahomet
Le chef de la diplomatie danoise a jugé "critiquable" le comportement d'Erdogan qui accuse Macron "d'islamophobie" pour avoir défendu le droit de caricaturer le prophète Mahomet
Le Danemark, où la publication de caricatures du prophète Mahomet en 2005 avait été l’origine d’une crise planétaire aujourd’hui ravivée par la décapitation en pleine rue d’un enseignant français qui a montré les dessins, s’est dit mercredi solidaire de la France, cible de violentes critiques notamment de la Turquie.
« Le Danemark est solidaire de la France », a déclaré le chef de la diplomatie danoise Jeppe Kofod à la télévision TV2.
« La liberté d’expression est une valeur fondamentale dans une démocratie », a-t-il dit.
Le ministre a jugé « critiquable » le comportement de Recep Tayyip Erdogan, qui accuse Emmanuel Macron « d’islamophobie » pour avoir défendu le droit de caricaturer le prophète Mahomet lors d’un hommage à l’enseignant français Samuel Paty décapité pour avoir montré des dessins en classe. Le chef de l’État turc a par ailleurs mis en cause la « santé mentale » de son homologue français.
Dans le monde musulman, la position française a suscité de nombreuses manifestations de plusieurs dizaines de milliers de personnes et des appels au boycott.
En France, l’hebdomadaire Charlie Hebdo a caricaturé mercredi en Une M. Erdogan, qui a alors menacé de prendre des mesures diplomatiques contre Paris et a rejeté des « tentatives de déstabilisation ».
Ce journal satirique avait publié les caricatures en 2006 comme d’autres journaux européens pour défendre la liberté de la presse, après que leur publication par un quotidien danois avait provoqué la colère de nombreux musulmans dans le monde.
Charlie Hebdo a par la suite été la cible en 2015 d’un attentat jihadiste qui avait fait 12 morts dont des journalistes et caricaturistes du journal.
L’islam, dans son interprétation stricte, interdit toute représentation du prophète Mahomet.