« Le Hamas ne représente pas la voix des Palestiniens », affirme la Ligue islamique mondiale
Mohammed Al-Issa a souligné que a cause palestinienne ne doit "pas servir de prétexte ou d'agendas politiques" et rappelle que les Juifs ne peuvent être tenus pour responsables de la politique israélienne

La tragédie humaine à Gaza est de « la responsabilité du gouvernement israélien et non de son peuple ou des juifs dans le monde », a souligné mardi Mohammed Al-Issa, le secrétaire général de la Ligue islamique mondiale, lors d’un passage à Paris.
« Il n’y aura pas de solution possible sans la constitution de deux Etats et un grand nombre de juifs soutiennent cette solution », a également estimé ce religieux saoudien lors d’une rencontre avec des journalistes de l’association de la presse diplomatique française, durant lequel ses propos étaient traduits de l’arabe en français.
La Ligue islamique mondiale est un organisme considéré comme le bras diplomatique de l’Arabie saoudite.
« La tragédie palestinienne touche tous les cœurs sensibles », a-t-il poursuivi.
La cause palestinienne ne doit « pas servir de prétexte ou d’agendas politiques », a-t-il également dit, et il a rappelé que la Ligue avait condamné « les atrocités » commises par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023, mais que celles-ci ne pouvaient justifier ce qui se déroule à Gaza.
« Nous sommes en faveur de l’établissement de deux Etats car c’est en rapport avec la paix au même titre que la Ligue appelle à mettre fin à la guerre entre l’Ukraine et la Russie », a-t-il expliqué.
« Les religions peuvent avoir un impact très positif, très fort sur la paix », a poursuivi le secrétaire général. Il a aussi longuement insisté sur le fait que la Ligue souhaitait renforcer « le bon discernement des musulmans » et « lutter contre les pensées extrémistes ».
Interrogé sur la future gouvernance à Gaza, il a répondu: « Tout sauf le Hamas. Je l’affirme haut et fort, le Hamas ne représente pas la voix des Palestiniens ».
« Il paraît évident que ce sera au peuple palestinien de choisir » ceux qui vont les gouverner, a-t-il également dit.
Sur le déplacement forcé des Palestiniens de la bande de Gaza évoqué par le président Donald Trump, il a souligné ne pouvoir se résoudre à ce qui serait une « catastrophe humanitaire » et appelé la communauté internationale à rester unie pour faire respecter le droit international.
Enfin, malgré les divergences de vue entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite, il a estimé que les relations américano-saoudiennes restaient « fortes ».
« Il n’y aura aucun événement politique qui pourra remettre en cause cette relation » qui remonte à plus de 80 ans, a-t-il estimé.