Le mahJ va consacrer une rétrospective à Joann Sfar

En octobre prochain, sortira le douzième tome du Chat du Rabbin, intitulé « La Traversée de la mer Noire », bande dessinée publiée pour la première fois en 2002 et à laquelle Joann Sfar doit son succès.

Pour l’occasion, le Musée d’art et d’histoire du judaïsme (mahJ), situé au cœur de Paris, dévoilera 250 planches et dessins inédits, mais aussi des extraits de carnets et de films ainsi que des photographies.

À travers cette exposition, imaginée par Clémentine Deroudille et Thomas Ragon, le mahJ dit souhaiter montrer « la cohérence de son oeuvre » et faire le portrait d’un « artiste qui a mis une voix juive, culturelle plus que religieuse, au cœur de tous ses récits, puisant dans l’histoire du judaïsme nombre de ses sources d’inspiration et alertent ses lecteurs sur la montée de l’antisémitisme ».

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Né à Nice en 1971 dans une famille juive séfarade, Joann Sfar n’a effectivement jamais caché son attachement au judaïsme et à la culture juive. Que ce soit dans ses bandes dessinées – Le chat du Rabbin, Klezmer, La synagogue – ou dans ses romans – Le dernier juif d’Europe, Et dieu riait beaucoup – le dessinateur se fait le porte-parole d’une histoire juive marquée par une culture riche mais aussi par l’antisémitisme, un thème cher à l’auteur.

Le Chat du rabbin, de Joann Sfar. (Autorisation)

Artiste engagé, Sfar a en effet fait de la lutte contre l’antisémitisme une pierre angulaire de sa création. Dans son autobiographie dessinée La Synagogue, il revient sur sa jeunesse marquée par la lutte contre l’extrême-droite, ou plus récemment sur X (ex-Twitter) où il dénonçait les errements des partis politiques actuels sur l’antisémitisme, Sfar n’a jamais eu peur de recourir à l’ironie pour dénoncer la haine des juifs. « Souvenez-vous, d’un point de vue électoral, vous n’avez rien à gagner à combattre sincèrement l’antisémitisme donc surtout : NE CHANGEZ RIEN » écrivait-il dans sa Méthode de déni publiée le 20 août dernier sur les réseaux sociaux.

Mais l’exposition du mahJ ne se résumera pas aux origines juives de l’artiste : elle retracera tout son parcours, de ses années passées aux Beaux-Arts où il se lie d’amitié avec l’auteur du tout aussi célèbre Arabe du futur, Riad Sattouf, à ses expériences au sein de différents ateliers prestigieux.

On pourra aussi y découvrir sa fascination pour le fantastique et la magie avec des extraits du Minuscule Mousquetaire ou du Grand Vampire, sa passion pour la musique à travers ses dessins sur Gainsbourg ou la musique klezmer, ou encore son intérêt pour la vie du peintre Julius Pincas (1885-1930) à travers son personnage de Pascin.

Joann Sfar. La vie dessinée. Du 12 octobre au 12 mai 2024 au mahJ.