Le PDG de Goldman Sachs et Steinitz critiquent le retrait américain de l’accord de Paris
Lloyd Blankfein est la plus importante personnalité de Wall Street à s’être ’exprimée contre la décision de Trump de sortir de l’accord pour lutter contre le changement climatique
Le ministre israélien de l’Energie et le PDG de la banque Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, ont rejoint les critiques qui ont condamné la décision du président Donald Trump de quitter l’accord sur le climat de Paris.
Le ministre Yuval Steinitz a critiqué la décision de manière implicite. « Même s’il y a seulement 50 % des chances que le changement climatique et le réchauffement global relèvent de la responsabilité des hommes, nous devons réduire ce risque », a-t-il écrit sur Facebook, ajoutant que la décision de Trump ne changera pas les plans d’Israël destinés à réduire l’utilisation des carburants fossiles.
Blankfein, un Juif new-yorkais, est devenu jeudi la personnalité la plus importante de Wall Street à s’exprimer publiquement contre la décision de Trump de sortir les Etats-Unis de l’accord capital et mondial de 2015 qui vise à combattre le changement climatique, a annoncé le New York Post.
Dans son premier tweet, Blankfein a écrit : « La décision d’aujourd’hui est un revers pour l’envivonnement et pour le position de leader des Etats-Unis dans le monde. #ParisAgreement »
Le soutien de Blankfein pour l’accord climatique semble faire écho à celui de Gary Cohn, l’ancien président de Goldman qui a quitté ce poste pour devenir conseiller économique de Trump.
A la fin du mois dernier, Cohn, qui est également juif et perçu comme étant plus modéré que des conservateurs comme Steve Bannon, a déclaré que la position de Trump sur le traité de Paris « évoluait ».
Blankfein s’est déjà exprimé contre les politiques du président.
En janvier, Blankfein a fustigé l’interdiction de Trump de laisser entrer sur le territoire des Etats-Unis les citoyens de sept pays musulmans, déclarant dans un message vocal laissé sur tous les téléphones des employés de Goldman que ce n’était pas « une politique que nous soutenons ».
Trump a contesté les théories affirmant que le changement climatique est causé par l’activité humaine et a déclaré que son administration commencerait à négocier soit pour revenir dans l’accord de Paris soit pour obtenir un nouvel accord « sur des bases qui sont justes pour les Etats-Unis, ses entreprises, ses travailleurs, son peuple et ses contribuables ».
Il s’est plaint en particulier des conditions de la Chine dans l’accord non contraignant.
Des dirigeants internationaux, y compris le pape, avaient demandé à Trump de ne pas poursuivre sa promesse de campagne électorale d’abandonner l’accord, et ils ont regretté sa décision, a annoncé Reuters.
Le chancelière allemande Angela Merkel, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre italien Paolo Gentiloni ont dit dans un rare communiqué commun que l’accord ne pourrait pas être renégocié et ils incitaient leurs partenaires à renforcer leurs efforts pour lutter contre le changement climatique. Ils ont promis de faire plus pour aider les pays en voie de développement à s’adapter.
« Si la décision américaine est décourageante, nous restons inspirés par la dynamique croissante dans le monde qui cherche à combattre le changement climatique et la transition vers des économies croissantes propres », a déclaré le Premier ministre Justin Trudeau.
La Syrie et le Nicaragua sont les seuls pays qui ne particpent pas à l’accord.
Les dirigeants du parti républicain au Congrès ont soutenu Trump. Le chef de la majorité au Sénat Mitch McConnell a applaudi Trump « pour avoir réglé un autre coup majeur qui avait été porté par l’administration Obama contre la production et les emplois dans le domaine de l’énergie ».
Les Démocrates ont, de leur côté, fustigé la décision du président.
Chuck Schumer, le chef des Démocrates au Sénat, a qualifié la décision de « l’une des pires décisions politiques prises au 21ème siècle à cause du dommage énorme à notre économie, notre environnement et notre position géopolitique ».
Le sénateur Bernie Sanders, qui voulait obtenir la nomination présidentielle démocrate l’année dernière, a déclaré : « Au moment où le changement climatique provoque déjà des désastres dans le monde, nous n’avons pas le droit moral de nous détourner des efforts pour préserver cette planète pour les générations futures ».
Les Etats-Unis s’étaient engagés à réduire les émissions de 26 à 28 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2025. Les Etats-Unis comptent pour plus de 15% des émissions mondiales totales de gaz à effet de serre, deuxième seulement derrière la Chine.
Presque tous les spécialistes scientifiques climatiques affirment que les émissions de gaz piègent la chaleur dans l’atmosphère et ont entraîné le réchauffement de la planète, l’augmentation du niveau des eaux, les sécheresses et des violentes tempêtes plus fréquentes.