Le pétrole tatonne, incertitudes autour de la situation au Moyen-Orient
Le marché "tente d'équilibrer" les tendances, entre d'une part un risque d'embrasement entre Israël et l'Iran et d'autre part un travail diplomatique international pour une désescalade
Les cours du pétrole hésitent vendredi, après une semaine particulièrement volatile, attentifs aux négociations pour un cessez-le-feu à Gaza, mais sans véritablement croire à une résolution diplomatique.
Vers 09H25 GMT (11H25 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, prend 0,39% à 74,67 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, gagne 0,46%, à 70,51 dollars.
Le pétrole est en proie « au syndrome du yo-yo, », selon Stephen Innes, analyste chez SPI Asset Management, ce qui s’explique par la forte « instabilité géopolitique » au Proche-Orient et la difficulté des investisseurs à déterminer la suite des évènements.
Le marché « tente d’équilibrer » les tendances, entre d’une part un risque d’embrasement entre Israël et l’Iran et d’autre part un travail diplomatique international pour une désescalade et des perspectives de demande d’or noir revues à la baisse par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui s’attend également à une production abondante en 2025.
Israël a annoncé jeudi l’envoi d’une délégation au Qatar pour négocier un accord sur Gaza impliquant une libération des otages, le Hamas se disant ouvert à des pourparlers sur un cessez-le-feu dans le territoire palestinien dévasté par plus d’un an de guerre.
Cependant, Israël poursuit son offensive au Liban: de nouvelles frappes ont visé la banlieue sud de Beyrouth dans la nuit de jeudi à vendredi et l’armée israélienne a annoncé vendredi l’interception d’un drone entré sur son territoire depuis la Syrie.
De plus, le marché attend la riposte israélienne à l’attaque des missiles de l’Iran menée le 1er octobre; celle-ci « pourrait n’avoir lieu qu’après les élections américaines », affirme Ole Hvalbye à l’AFP, analyste chez SEB.
L’Iran, qui fait partie des dix plus grands producteurs d’or noir au monde, a fourni 3,4 millions de barils par jour en août selon l’AIE, et les investisseurs craignent une rupture d’approvisionnement du brut iranien en cas d’escalade entre l’Etat juif et Téhéran.
Un cessez-le-feu et une solution politique rapide au Liban sont impératifs pour éviter un « embrasement généralisé », a averti vendredi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
« Tant qu’il n’y a pas de nouvel élément majeur », le Brent devrait rester « autour des 75 dollars », estime Ole Hvalbye.