Israël en guerre - Jour 344

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Le rappeur Macklemore crée un hymne à l’occupation anti-israélienne à Columbia

Avec son titre « Hind's Hall », l'artiste déjà taxé d'antisémitisme parle de "génocide" et d'"apartheid" d’Israël, dit que "la Nakba n'est pas finie". Ses droits d’auteur iront à l'UNRWA

Macklemore lors du festival de musique South by Southwest, le 17 mars 2023, à Austin, au Texas. (Photo de Jack Plunkett/Invision/AP)
Macklemore lors du festival de musique South by Southwest, le 17 mars 2023, à Austin, au Texas. (Photo de Jack Plunkett/Invision/AP)

JTA — Une semaine après l’expulsion et l’arrestation de manifestants pro-palestiniens et anti-Israël qui occupaient un bâtiment de l’université Columbia, le rappeur Macklemore leur a fait cadeau d’un hymne.

Le morceau de près de trois minutes, sorti lundi, s’intitule « Hind’s Hall », du nom que les manifestants ont donné à Hamilton Hall, le bâtiment occupé, en l’honneur d’une jeune Palestinienne morte à Gaza pendant la guerre qui fait rage entre Israël et le Hamas.

Le titre et sa vidéo, un mélange d’extraits d’émissions d’information sur Gaza et les campus universitaires, ont touché leur cible, avec plus de 16 millions de vues sur Twitter dès le mardi après-midi et des centaines de commentaires élogieux sur Instagram.

La chanson rend hommage aux manifestations étudiantes, dont elle reprend les codes et principaux messages : Macklemore accuse Israël d’« apartheid » et dit que sa guerre contre le Hamas à Gaza est un « génocide », défend l’appel des étudiants au désinvestissement d’Israël et nie que les manifestations aient un caractère antisémite. Il laisse par ailleurs entendre qu’Israël est un pays suprémaciste blanc, en affirmant « Le suprémacisme blanc est enfin en train d’exploser, aux cris de ‘Libérez la Palestine’, et ce, jusqu’à ce qu’ils soient enfin chez eux ».

La chanson dit que la guerre, qui a commencé lorsque l’organisation terroriste du Hamas a brutalement attaqué le sud d’Israël le 7 octobre dernier, en tuant 1 200 personnes et en faisant 252 otages, est une forme de continuation de la Nakba, terme palestinien pour désigner les déplacements massifs de populations qui ont accompagné la guerre d’indépendance d’Israël en 1948. Elle évoque par ailleurs la participation de Juifs aux manifestations.

« Nous voyons clair, en dépit de leurs mensonges, quand ils disent que c’est antisémite d’être anti-sioniste », dit la chanson. « J’ai vu des frères et sœurs juifs là-bas, solidaires, en train de crier ‘Palestine libre’ avec les autres, de s’organiser, de désapprendre et finalement de couper les liens avec un État forcé de recourir à un système d’apartheid pour préserver une histoire violente d’occupation. Cela se répète depuis 75 ans. La Nakba n’a jamais pris fin, le colonisateur a menti. »

Les détracteurs de ces campements – du président américain Joe Biden aux présidents d’universités, en passant par les étudiants et dirigeants d’organisations juives – dénoncent l’antisémitisme constaté lors des manifestations et les cas d’étudiants juifs harcelés.

Nombre de ces critiques, à commencer par les autorités israéliennes, nient qu’Israël soit en train de commettre un génocide et rejettent l’idée qu’Israël – dont une grande partie de la population est composée de descendants de victimes de la Shoah et de réfugiés du Moyen-Orient ou d’Afrique du Nord – est un pays suprémaciste blanc.

La chanson parle par ailleurs d’un engagement à ne pas voter pour Biden lors de l’élection présidentielle de novembre prochain en raison du soutien qu’il témoigne à Israël.

Il contient également une référence à la querelle publique entre les rappeurs Kendrick Lamar et Drake, qui est juif. « Je veux un cessez-le-feu, une réponse de Drake », rappe Macklemore. (Drake fait partie des centaines d’artistes à avoir appelé au cessez-le-feu dès la fin octobre ; la chanson condamne d’autres acteurs de l’industrie de la musique auxquels elle reproche leur silence.)

Surtout connu pour son tube de 2012 « Thrift Shop », Macklemore écrit souvent pour des causes progressistes, comme il l’a fait en s’opposant à Donald Trump et en soutenant les manifestations de Black Lives Matter. Il s’est également prononcé en faveur des Palestiniens depuis le 7 octobre. L’an dernier, il avait lu sur scène un poème pro-palestinien qui s’adressait à ses « frères et sœurs juifs » et disait : « La ‘Palestine libre’ est aussi le gage de votre sécurité. »

De son vrai nom Benjamin Haggerty, Macklemore a été taxé d’antisémitisme : en 2014, il s’est présenté à un spectacle affublé d’une fausse barbe et d’une perruque et d’un faux nez crochu.

Critiqué pour cela, il a nié toute intention antisémite, tout en reconnaissant par voie de communiqué « que le déguisement pouvait, dans un contexte de stéréotype, être attribué à une caricature juive. Je suis là pour dire que ce n’était absolument pas mon intention, et malheureusement à l’époque, je n’avais pas anticipé que ce déguisement serait perçu de cette manière. Je présente mes sincères excuses à ceux que j’ai pu offenser. »

Macklemore dans la tenue incriminée (Capture d’écran YouTube)

Macklemore est sorti diplômé, en 2009, de l’Evergreen State College de Washington, établissement connu depuis longtemps pour son activisme anti-Israël et s’est engagé, ce mois-ci, auprès des manifestants à envisager de retirer tous ses intérêts d’Israël.

Macklemore a déclaré sur les réseaux sociaux qu’une fois son titre téléchargé sur les plateformes de streaming, la totalité des droits d’auteur seraient reversés à l’UNRWA, l’agence d’aide aux Palestiniens controversée qui a fait l’objet de critiques et de coupes budgétaires en raison des liens de son personnel avec l’attaque du 7 octobre.

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