Israël en guerre - Jour 368

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L’école d’un village de Cisjordanie détruite après les menaces d’extrémistes juifs

La destruction de plusieurs structures édifiées à Khirbet Zanuta a eu lieu après des actes de harcèlement des partisans du mouvement pro-implantation qui avaient entraîné l'exode des résidents ; l'école avait été financée par l'UE

Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

Une école détruite, qui avait été financée par l'UE et par d'autres gouvernements étrangers, dans le village palestinien abandonné de Khirbet Zanuta, le 4 décembre 2023. (Crédit : Southern Mount Hebron Activists group)
Une école détruite, qui avait été financée par l'UE et par d'autres gouvernements étrangers, dans le village palestinien abandonné de Khirbet Zanuta, le 4 décembre 2023. (Crédit : Southern Mount Hebron Activists group)

Une école financée par l’Union européenne et environ dix habitations d’un village du sud des collines de Hébron, en Cisjordanie, ont été détruits par des individus qui n’ont pas été identifiés. Les démolitions, qui auraient eu lieu au cours des quatre derniers jours, ont été découvertes lundi.

Des images filmées lundi à Khirbet Zanuta, un hameau palestinien, par des activistes luttant contre les violences commises par les partisans du mouvement pro-implantation montrent les murs de la façade de l’école défoncés, apparemment à l’aide d’un bulldozer, et les habitations rudimentaires complètement rasées.

Des étoiles de David ont été peintes à la bombe sur les ruines de l’école.

Khirbet Zanuta, qui était un village qui, dans le passé, accueillait 250 résidents, avait été abandonné à la fin du mois d’octobre, ses occupants faisant état de harcèlement et de violences persistantes de la part des résidents d’implantation depuis les atrocités commises par le Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre.

Le village se trouve dans la Zone C de Cisjordanie – où Israël assure le contrôle civil et militaire. Il est difficile de dire qui a démoli les structures édifiées sur le site en raison de l’abandon récent du village.

Mais les habitants qui se sont rendus à Khirbet Zanuta, mercredi dernier, envisageant de peut-être revenir y vivre, ont affirmé avoir été menacé par les résidents d’implantation. Ces derniers les avaient mis en garde, les sommant de ne pas réintégrer le hameau.

Un bâtiment du conseil du village démoli dans le hameau palestinien abandonné de Khirbet Zanuta, financé en partie par l’UE ainsi que par d’autres gouvernements étrangers, le 4 décembre 2024. (Autorisation : Groupe Southern Mount Hebron Activists)

Selon Quamar Mishirqi-Assad, l’avocate qui représente les villageois dans les procédures judiciaires qui ont été intentées, les partisans du mouvement pro-implantation qui ont été à l’origine de ces menaces sont arrivés à Zanuta dans un pick-up blanc depuis l’avant-poste illégal de la ferme de Meitarim – un avant-poste dont les résidents sont connus depuis longtemps pour leurs actes de violence et de harcèlement à l’encontre des résidents palestiniens, affirment les activistes.

Mishirqi-Assad a écrit au commandant de la police du district de Hébron et au bureau juridique de Tsahal, jeudi, leur demandant d’agir pour protéger les biens des Palestiniens à Khirbet Zanuta et d’ouvrir une enquête sur les résidents d’avant-postes qui ont proféré les menaces.

Elle a indiqué qu’elle avait transmis, dans ses courriers, le numéro de la plaque d’immatriculation du pick-up et un lien vers une vidéo, filmée mercredi, où les résidents de l’avant-poste menacent les villageois, le visage clairement visible. Elle a noté ne pas avoir reçu de réponse.

Une salle de classe dans une école abandonnée du Village de Zanutah, abandonné par ses habitants, qui avait été construite par le Département de Protection civile et d’aide humanitaire de l’Union européenne, le 9 novembre 2023. (Crédit : Jeremy Sharon)

L’école et le reste des bâtiments du village étaient intacts, mercredi, le jour des menaces – mais lorsque les activistes sont retournés lundi dans le hameau, ils ont découvert les décombres.

Une plaque installée sur l’école démolie faisait savoir qu’elle avait été financée par le département de Protection civile et d’aide humanitaire de la Commission européenne. La Commission européenne est l’organe exécutif de l’Union européenne. Parmi les autres contributeurs au projet, la Belgique, le Royaume-Uni, la France, l’Irlande, le Luxembourg, l’Espagne et la Suède.

Un porte-parole de la police pour le district de Judée, dans le sud de la Cisjordanie, a indiqué qu’un individu palestinien avait averti les forces de l’ordre de l’incident et qu’il lui avait été répondu d’aller porter plainte au commissariat local.

La majorité des structures, à Khirbet Zanuta, ont été promises à la démolition depuis 2007 dans la mesure où elles ont été édifiées sans permis de construire, un plan-directeur n’ayant jamais été approuvé pour le village par l’Administration civile, en charge de la planification et de la construction dans la Zone C de Cisjordanie.

En 2018, l’Administration civile avait détruit une école à Khirbet Zanuta – une école qui avait été, là aussi, construite avec l’aide de l’Union européenne.

L’Administration civile, qui procède aux démolitions des bâtiments illégaux en Cisjordanie, a précisé lundi n’avoir mené à bien aucune ordonnance de démolition dans le secteur depuis jeudi dernier.

Pour Mishirqi-Assad, cette destruction des habitations et de l’école, dans le hameau, reflète l’incapacité des autorités israéliennes à protéger de manière appropriée les Palestiniens de la Zone C face aux violences des partisans du mouvement pro-implantation.

Des étoiles de David peintes à la bombe sur une école, financée par l’Union européenne, qui a été démolie à Khirbet Zanuta, un village palestinien abandonné, le 4 décembre 2023. (Capture d’écran d’une vidéo du groupe Southern Mount Hebron Activists)

« Après les menaces faites par les résidents d’implantation la semaine dernière aux résidents de Zanuta – ils leur avaient leur avait dit qu’ils viendraient faire ‘la fête’ aux villageois si ces derniers revenaient dans leur village – les résidents d’implantation ont mis leur menace à exécution », a dit Mishirqi-Assad.

« Cela reflète l’abandon continu, par Israël, de la sécurité des résidents palestiniens du territoire et de leurs biens « , a-t-elle ajouté.

Les actes de violence et de harcèlement commis par les résidents d’implantation extrémistes ont grimpé en flèche depuis le massacre du 7 octobre et depuis le début de la guerre, et environ 1 000 Palestiniens de communautés de bergers ont été déplacés en conséquence.

Un porte-parole de la Commission européenne n’avait pas répondu à notre demande de commentaire au moment de la rédaction de cet article.

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