L’Egypte dévoile des « trésors » 3 fois millénaires dans la nécropole de Saqqara
L'Egypte espère que toutes ces découvertes et son nouveau musée redynamiseront le tourisme mis à mal par l'instabilité politique et par la pandémie de Covid-19
Les autorités égyptiennes ont dévoilé dimanche au public de nouveaux « trésors » archéologiques dans la nécropole de Saqqara, dont une cinquantaine de sarcophages du Nouvel Empire vieux de plus de 3 000 ans, une découverte qui « réécrit l’histoire » de cette période.
Ces nouvelles mises au jour dans la nécropole située au sud du Caire ont été effectuées près de la pyramide du roi Téti, premier pharaon de la VIe dynastie de l’Ancien Empire, par une équipe menée par le célèbre égyptologue égyptien Zahi Hawass.
« Cette découverte réécrit l’histoire de Saqqara et plus particulièrement l’histoire du Nouvel Empire, né il y a 3 000 ans », a assuré dimanche à l’AFP M. Hawass, avant d’ajouter que « 70 % (de cette nouvelle découverte) restent à explorer ».
Les sarcophages en bois, datant du Nouvel Empire (XVIe-XIe siècle avant l’ère commune), ont été retrouvés dans un puits funéraire, selon M. Hawass, qui précise qu’un sarcophage en pierre a également été retrouvé dans un autre puits.
« Nous avons découvert un total de 22 puits funéraires », a-t-il dit à l’AFP. Parmi les découvertes dans ces puits figure celle d’un « soldat à côté duquel reposait sa hache de guerre », a-t-il précisé.
En outre, l’égyptologue a ajouté que son équipe avait retrouvé « un papyrus d’environ 5 mètres de long contenant le chapitre 17 du livre des morts (…) des masques, des embarcations en bois, des jeux auxquels jouaient les anciens Egyptiens ».
Les deux jeux retrouvés étaient placés dans les tombes pour permettre aux défunts de jouer dans l’au-delà, selon l’archéologue.
M. Hawass estime qu’il s’agit d’une « découverte rare car la plupart des pièces retrouvées date du Nouvel Empire. A Saqqarah, c’est habituellement plutôt 500 avant J.-C. ».
Découvertes « majeures »
Plusieurs de ces objets, ainsi que des crânes et des ossements humains, ont été présentés dimanche à la presse, alors que les fouilles se poursuivaient sur le site.
Le ministère des Antiquités et du Tourisme avait révélé dès samedi soir dans un communiqué la teneur de ces découvertes, qu’il avait qualifiées de « majeures ».
Dans ce même communiqué, le ministère indiquait que « la mission a découvert le temple funéraire de la reine Nearit, épouse du roi Téti, déjà partiellement découvert ces dernières années ».
Le site de Saqqara, qui se trouve à un peu plus de quinze kilomètres au sud des célèbres pyramides du plateau de Guizeh, abrite la nécropole de Memphis, la capitale de l’Egypte ancienne.
Il est classé au patrimoine mondial de l’Unesco et est connu pour la célèbre pyramide à degrés du pharaon Djéser, la première de l’ère pharaonique.
Ce monument, construit vers 2 700 avant l’ère commune par l’architecte Imhotep, est considéré comme l’un des plus anciens à la surface du globe.
Les autorités espèrent inaugurer en 2021 le « Grand musée égyptien » près du plateau de Gizeh.
L’Egypte espère que toutes ces découvertes et son nouveau musée redynamiseront le tourisme mis à mal par l’instabilité politique et les attentats après la révolution de 2011 qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir, et par la pandémie de Covid-19.