Les archives de Meir Shalev entrent dans les fonds de la Bibliothèque nationale
Comme le souhaitait l'auteur, une grande partie de ces archives ne seront visibles que dans 10 ans, d'autres dès 2025

La Bibliothèque nationale d’Israël vient de réceptionner les archives de l’icône littéraire et journaliste Meir Shalev, mais une grande partie de ce précieux fonds ne sera pas visible avant 10 ans, comme le souhaitait l’auteur.
Les archives du célèbre écrivain, qui comprennent son abondante correspondance avec d’autres écrivains et intellectuels, des brouillons de ses livres, des recherches et des conférences, sont arrivées à la bibliothèque en septembre et sont actuellement en cours de traitement, a indiqué lundi au Times of Israel Matan Barzilai, responsable des archives et des collections spéciales à la Bibliothèque nationale d’Israël.
Mais les fans de cet auteur des plus appréciés pourraient bien être déçus, car Barzilai a également confirmé que la bibliothèque respecterait la demande de la famille – également formulée par l’auteur avant sa mort – à savoir différer la mise en accès public d’une grande partie des archives de 10 ans au maximum. Certains éléments seront en revanche mis à la disposition du public dès 2025.
Figurant au panthéon des auteurs israéliens les plus fameux, Shalev a écrit sept romans, huit livres de non-fiction et 14 livres pour enfants, traduits dans 30 langues, a indiqué la bibliothèque par voie de communiqué lundi.
Il a également écrit une chronique hebdomadaire dans Yedioth Ahronoth pendant trente ans.
Lors de la signature de l’accord avec la Bibliothèque, en août dernier, le fils de Shalev, Michael, a noté que le fait de « dire au revoir à ces documents et papiers était à la fois intime et compliqué, mais aussi une merveilleuse façon de prolonger le lien avec mon père – par le biais de la Bibliothèque nationale, qui célèbre les mots, l’écriture et la créativité », peut-on lire dans le communiqué.

Oren Weinberg, directeur de la Bibliothèque nationale d’Israël, a déclaré : « Même lorsque nous recueillons les archives des auteurs, qu’elles sont cataloguées et rendues accessibles numériquement, en totalité ou en partie, nous n’oublions jamais les familles qui nous ont permis de détenir ces pages et ces souvenirs. »
Shalev est décédé en 2023 à l’âge de 74 ans à l’issue d’un combat contre le cancer. Il avait commencé à écrire des romans à l’âge de 40 ans avec « La Montagne Bleue » (« Roman Russi » en hébreu) au sujet des pionniers de la vallée de Jezréel, en 1988.
Son emploi magistral de l’hébreu a permis de donner vie à des thèmes récurrents – associations bibliques et concepts mythiques – et de mettre en avant des femmes aux vies complexes, véritables sources de pouvoir derrière les hommes.
Shalev avait commencé par être publié avec ses livres pour enfants et son ouvrage « Bible Now », dans lequel il donnait sa vision des épisodes bibliques.
En 2020, Shalev avait déclaré au Times of Israel que l’envie d’écrire des livres pour enfants lui était venue de ses souvenirs de jeune lecteur passionné, auquel chaque livre offrait un monde de magie et une occasion de s’évader de la réalité.
« Aucun roman pour adultes, si bon soit-il, ne m’a ému ou passionné comme un bon livre pour enfants, quand j’avais 5/6 ans », avait déclaré Shalev, qui ne tarissait pas d’éloge à propos de la traduction de Huckleberry Finn en hébreu biblique.
« Un livre est l’œuvre d’un auteur et d’un lecteur, et il y a cette magie dans les histoires pour enfants. »

Shalev est né en 1948 dans la communauté agricole de Nahalal, le tout premier moshav du pays, fils de Yitzhak, poète de son état, et de Batya Shalev, qui finiront par s’installer dans le quartier de Kiryat Moshe, à Jérusalem, et plus tard encore dans la communauté de Ginosar, près de la mer de Galilée.
A sa mort, il vivait au Moshav Alonei Aba, à 15 minutes de route de Nahalal, à l’emplacement d’une ancienne communauté de Templiers allemands plus connue sous le nom de Waldheim, que Shalev a évoquée dans son roman « Fontanelle », en 2022.