Les hommes des cavernes savaient où placer au mieux le foyer – chercheurs
Les chercheurs du Département d'archéologie et des cultures antiques proche-orientales de l'université de Tel Aviv ont étudié la grotte de Lazaret, dans le sud-est de la France
Une nouvelle étude de l’université de Tel Aviv a découvert que les premiers humains qui vivaient dans des grottes savaient placer le foyer à l’endroit optimal – là où les habitants pourraient le plus profiter de la chaleur, tout en se préservant au mieux des fumées.
Les chercheurs du Département d’archéologie et des cultures antiques proche-orientales ont utilisé des technologies avancées pour étudier la grotte de Lazaret, dans le sud-est de la France, où vivaient des êtres humains il y a 170 000 ou 150 000 ans.
Utilisant des milliers de capteurs et des modèles de simulation informatique, les chercheurs ont examiné les endroits potentiels pour optimiser un foyer dans la grotte. Des études précédentes avaient indiqué que l’arrière de la grotte était l’endroit privilégié pour allumer le feu, laissant la fumée s’élever au plafond et circuler. Mais les scientifiques ont été surpris de découvrir qu’à travers plusieurs couches archéologiques, le foyer avait été en fait placé dans un autre espace.
« Nous avons essayé de comprendre pourquoi les occupants avaient choisi cet endroit plutôt qu’un autre et si la dispersion des fumées entrait significativement en compte dans la division spatiale de la grotte en termes de zones d’activité, » a commenté mardi Yafit Kedat, co-auteur de l’étude.

« Nous avons découvert que la densité moyenne de fumée, sur la base de la mesure du nombre de particules par unité spatiale, est finalement minimale quand le foyer est installé à l’arrière de la grotte – tout comme l’avait prédit notre modèle. Mais nous avons aussi découvert que dans cette situation, la zone avec la moins importante densité de fumée, la mieux adaptée pour une activité prolongée, est relativement distante du foyer lui-même. »
En fait, il s’est avéré que le foyer était installé dans une zone de 25 mètres-carrés qui assurait un équilibre optimal, permettant d’utiliser au maximum le feu pour la chaleur, pour la cuisine et pour les activités sociales, tout en conservant l’exposition à la fumée au niveau minimum.
Des conclusions qui reflètent « l’ingénuité, l’expérience, et des actes planifiés ainsi qu’une conscience des dommages à la santé entraînés par l’exposition à la fumée », a dit le co-auteur de l’étude, le professeur Ran Barkai.