Les juifs d’Argentine demandent des garanties après l’afflux de réfugiés syriens
Pour Ariel Cohen Sabban, dirigeant de la communauté, même si “l’intention est très bonne […], la réalité peut être compliquée”

BUENOS AIRES, Argentine – Les dirigeants juifs d’Argentine ont appelé les autorités du pays à fournir des garanties de sécurité alors que le pays se prépare à recevoir 3 000 réfugiés syriens.
Les réfugiés entreront dans le pays dans le cadre d’un accord avec l’Union européenne.
Les détails finaux du programme n’ont pas été rendus public, mais suite aux récentes attaques commises par des réfugiés dans des pays d’Europe, l’association représentant la communauté juive argentine, la DAIA (Délégation des associations juives d’Argentine), a exprimé ses préoccupations. Les dirigeants de la DAIA ont rencontré les autorités de sécurité argentines pour discuter du besoin de la communauté de garanties sécuritaires.
« Mon grand-père est venu de Damas, en Syrie. Le pays a ouvert les bras aux immigrants. Nous sommes d’accord avec un idéal humanitaire », a déclaré à JTA Ariel Cohen Sabban, président de la DAIA. « L’intention est très bonne mais la réalité peut être compliquée. Il est important de la prendre très attentivement en compte pour éviter des carences en sécurité et des complications. »

Cohen Sabban a rencontré dimanche la ministre argentine des problèmes de sécurité.
Mardi, pendant une conférence de presse au bureau du gouvernement, la Maison rose, il a été demandé au Chef de cabinet des ministres d’Argentine Marcos Pena si le gouvernement continuerait son projet de recevoir des réfugiés. Sa réponse a fait référence aux attentats à Buenos Aires contre le Centre juif AMIA en 1994 et l’ambassade israélienne en 1992.
« Nous continuerons notre tradition de recevoir des immigrants. Mille cinq cent sont déjà entrés [dans le pays] et, avec notre désir de davantage aider dans cette situation mondiale, nous avons besoin de discussions supplémentaires pour décider comment arriver à cela, a-t-il déclaré. Nous travaillons avec le Vatican, l’OAS, les Nations unies et l’Union européenne. »
« Mais nous ne ferons rien pour augmenter l’insécurité de notre pays. Nous savons que le terrorisme a déjà frappé deux fois notre pays, au Centre juif AMIA et à l’ambassade israélienne. Nous surveillons activement les menaces sécuritaires, particulièrement avec le bouleversement actuel du monde. Nous sommes très clairs dans notre position contre la violence et contre le terrorisme. »

Rogelio Frigerio, ministre de l’Intérieur, a ajouté que « notre bureau d’immigration fera une analyse très attentive des réfugiés qui entreront. »
Pena a rencontré le 10 juin à Washington, D.C., Susan Rice, conseillère à la sécurité nationale des Etats-Unis.
« Nous pensons que notre rôle devrait être d’aider pour cette urgence humanitaire de la manière dont le font les Etats-Unis, l’Union européenne et la communauté internationale », a déclaré Pena après la rencontre.
Le lendemain, Rice l’a remercié pour avoir accepté les 3 000 réfugiés, écrivant sur Twitter que « je félicite et remercie @marquitospena et tout le gouvernement argentin d’avoir manifesté le leadership d’accepter 3 000 réfugiés syriens. »
I commend & thank @marquitospena & the entire Argentine govt for demonstrating the leadership to accept 3000 Syrian refugees.
— Susan Rice -Archived (@AmbRice44) June 11, 2016
Depuis 2014, l’Argentine a mis en place un programme de visa humanitaire spécial pour les personnes touchées par la guerre civile syrienne. Ce programme comprend la réinstallation en coordination avec les organisations catholiques et arabes locales.
C’est vous qui le dites...