Les sionistes religieux sont de plus en plus critiques à l’égard des Haredim – étude
À peine plus de la moitié des sionistes religieux reconnaissent les contributions des ultra-orthodoxes à la société, ce qui représente une baisse par rapport à l'an dernier

Les Israéliens sionistes religieux sont de plus en plus critiques à l’égard des communautés ultra-orthodoxes et de leur déconnexion du reste de la nation, selon une enquête publiée mardi par le Truman Institute de l’Université hébraïque de Jérusalem.
Un peu plus de 900 personnes, constituant un échantillon représentatif de la population juive d’Israël, ont été interrogées dans le cadre de cette enquête, qui fait suite à une étude similaire menée en juillet 2024.
Les résultats montrent qu’un nombre croissant de Juifs religieux estiment qu’il est important que les Haredim partagent le fardeau du service militaire avec le reste de la nation. Parallèlement, ils sont moins nombreux à penser que la guerre à Gaza a mis en lumière les contributions des ultra-orthodoxes à la société en général.
« Il est important d’étudier ces tendances car la société ultra-orthodoxe devient de plus en plus cruciale en Israël, dans les décisions politiques et les processus internes concernant la guerre et le conflit », a déclaré par téléphone au Times of Israel le professeur Ifat Maoz, directeur du Truman Institute. « C’est pourquoi nous devons comprendre quelles sont leurs attitudes concernant leur participation à la société israélienne et à la guerre. »
L’enquête s’inscrit dans le cadre d’un projet plus vaste du Truman Center visant à mener davantage de recherches sur la société haredi.
Les Israéliens sionistes religieux s’enrôlent pleinement dans l’armée et ont tendance à être surreprésentés dans les unités de combat.
Les jeunes hommes haredi inscrits dans les yeshivot ultra-orthodoxes ont bénéficié d’exemptions générales du service militaire obligatoire pendant des décennies, une pratique que la Cour suprême a déclarée illégale en juin dernier.
Depuis lors, Israël est aux prises avec une profonde crise sociale et politique, les partis politiques ultra-orthodoxes refusant catégoriquement tout compromis visant à commencer à incorporer au moins une partie des jeunes haredi.
Dans le même temps, le reste du pays est de plus en plus frustré par leur refus catégorique de partager le fardeau du service, alors même que la nation mène la plus longue guerre de son histoire.

Lorsqu’on leur a demandé s’ils étaient d’accord avec l’affirmation « Dans le contexte de la guerre, l’importance d’une répartition égale des charges et du recrutement des Haredim dans l’armée augmente », 77,7 % des répondants religieux ont répondu par l’affirmative, contre 68,6 % en juillet de l’année dernière.
Dans le même temps, les répondants religieux étaient moins enclins à exprimer leur appréciation de la contribution des Haredim au pays. Seuls 52,9 % sont d’accord avec l’affirmation « La guerre a mis l’accent sur le partenariat et la contribution de la société haredi à la société israélienne », contre 65,1 % en juillet, tandis que le pourcentage de ceux qui ne sont pas d’accord est passé de 35 % à 47,2 %.
Dans les deux cas, les résultats les plus récents ont réduit l’écart entre les répondants religieux et le public juif en général, dont 81,5 % étaient d’accord avec la première affirmation et 43,1 % avec la seconde.

« La communauté religieuse avait l’habitude de considérer les ultra-orthodoxes comme des alliés, il est donc intéressant de noter cette tendance », a déclaré Maoz.
La chercheuse a également déclaré qu’il était important de noter la façon dont les répondants ultra-orthodoxes ont réagi aux questions.
Près de 86 % d’entre eux étaient d’accord avec la déclaration louant la contribution des Haredim à la société.
« Il existe un écart important entre la façon dont les ultra-orthodoxes se perçoivent et la façon dont le reste de la société les perçoit, mais je pense que ces données montrent qu’ils veulent contribuer à la société et qu’ils apprécient le fait de faire partie de la nation », a estimé Maoz.
En outre, le pourcentage de Haredim qui soutiennent la conscription des ultra-orthodoxes dans l’armée est passé de 19 % en juillet à 24 % mais dans les faits ils ont été très peu nombreux à s’enrôler après avoir reçu leur tsav 8.
« Nous poursuivons notre analyse pour mieux comprendre l’importance de cette augmentation, mais à mon avis, elle montre que quelque chose se passe au sein de la communauté », a indiqué Maoz.