Les usines contenant des matières dangereuses ne sont pas préparées aux séismes
Un tiers des usines jugées à risque n’ont pas terminé le processus d’évaluation, selon le ministère de l'Environnement ; seul un inspecteur désigné peut délivrer les autorisations
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Les usines utilisant des matières dangereuses ne sont pas résistantes aux tremblements de terre, a averti lundi le ministère de l’Environnement.
Dans un communiqué, le ministère a précisé qu’il n’y avait qu’un seul inspecteur pour assurer le contrôle de la mise en place de programmes spéciaux de préparation aux tremblements de terre dans ces usines.
Les demandes faites auprès d’organismes tels que le ministère des Finances, l’Autorité nationale de gestion des urgences et la commission de pilotage interministérielle pour la préparation aux tremblements de terre afin d’obtenir des fonds pour employer davantage d’inspecteurs n’ont pas abouti, ajoute le communiqué.
Le manque d’effectifs a été évoqué dans les rapports des contrôleurs d’État, a-t-il ajouté.
Une décision gouvernementale approuvée en 2010 demandait aux ministères et aux autres organismes concernés une préparation aux tremblements de terre, confiant au ministère de l’Environnement la responsabilité d’élaborer des instructions pour les usines contenant des matières dangereuses et de procéder à des inspections et à des contrôles.
Suite à cela, le ministère a dressé une carte des usines présentant un risque élevé et a ordonné à 149 d’entre elles de tester leur capacité de résistance en cas de tremblement de terre.
99 d’entre elles ont achevé le processus et pris les mesures jugées nécessaires, à la satisfaction du ministère, tandis que 50 autres en sont à différentes étapes du processus, selon le communiqué.
Les conditions varient d’une centrale à l’autre, notamment la géologie locale, le type de bâtiments sur le site, la nature des matières dangereuses stockées et la proximité immédiate de quartiers résidentiels.
Le ministère a averti « qu’en raison de la localisation de l’État d’Israël le long du rift syro-africain, l’ensemble du territoire du pays peut être défini comme une zone sismogène susceptible d’être endommagée en cas de tremblement de terre ».
Selon Ron Aviv, professeur d’études sismiques à l’université Ben Gurion du Neguev, les zones particulièrement exposées aux tremblements de terre comprennent la baie de Haïfa, la ville de Ramle, dans le centre du pays, et la zone proche du rift syro-africain qui longe le flanc oriental d’Israël.
La baie de Haïfa – vulnérable à l’activité sismique en raison d’une faille qui longe les contreforts du Carmel – abrite des usines pétrochimiques et d’autres industries lourdes.
En décembre 2016, un énorme incendie survenu dans les installations des raffineries de pétrole et de pétrochimie du Bazan Group a propagé des nuages noirs toxiques au-dessus de la baie de Haïfa pendant plusieurs heures et il a fallu plus d’une journée pour en venir à bout.
La cimenterie Nesher est implantée à Ramle, site à risque en raison de conditions géologiques spécifiques.
Le site industriel de Ramat Hovav, dans le désert du Neguev, dans le sud d’Israël, est situé à seulement 80 kilomètres de la mer Morte, qui se trouve juste au-dessus de la faille tectonique syro-africaine.
Le site accueille plusieurs usines chimiques et traite une grande partie des déchets dangereux du pays.