Levin : Oslo et le retrait de Gaza sont les principales causes du pogrom du 7 octobre
Le ministre de la Justice dit que les choix politiques depuis 1993 ont préparé le terrain pour l’attaque du Hamas et demande une enquête menée par une instance digne de confiance

Le ministre de la Justice, Yariv Levin, a affirmé vendredi, dans un entretien accordé au quotidien Makor Rishon que les accords d’Oslo de 1993 et le désengagement unilatéral de la bande de Gaza en 2005 constituaient, selon lui, les erreurs politiques fondamentales ayant conduit au pogrom du 7 octobre 2023.
« C’est la base de tout cela », a-t-il déclaré. « Mais bien sûr, les décisions prises au plus haut niveau pendant des années, y compris par le gouvernement actuel, ont également influé sur le résultat final. »
« Il ne fait aucun doute que, tout au long de ces années, tous ceux qui ont occupé des postes clés portent une part de responsabilité. Je pense également qu’il est nécessaire de mener ici une véritable enquête, mais confiée à une commission d’enquête ou à un enquêteur en qui chacun puisse avoir confiance », a-t-il ajouté, rejetant toute instance ayant le moindre lien avec les manifestations antigouvernementales « extrémistes » organisées rue Kaplan à Tel Aviv.
Cette analyse du ministre, l’artisan du plan de refonte radicale du système judiciaire en Israël qui avait provoqué un tollé au sein du pays – entraînant des fractures, qui selon les critiques, avaient dangereusement enhardi les ennemis d’Israël – survient alors que le gouvernement se refuse à assumer toute part de responsabilité dans le pogrom commis par le Hamas dans le sud du pays et qu’il s’oppose catégoriquement à la mise en place d’une commission d’enquête d’État. Dans un premier temps, la coalition avait déclaré que de telles investigations ne pouvaient pas être menées alors que le pays était en guerre. Ensuite, de hauts-responsables avaient clairement établi qu’ils craignaient une partialité de la part du panel à l’égard du gouvernement dans le cadre de son enquête.
Lors de l’attaque sanglante du 7 octobre 2023 , environ 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes placés sous la direction du Hamas avaient pris d’assaut des communautés du sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités, utilisant notamment les violences sexuelles comme arme à grande échelle.
Des commissions d’enquête nationales avaient été créées, dans le passé, pour examiner d’autres échecs militaires, notamment les événements de la guerre du Kippour en 1973 et le massacre de Sabra et Chatila qui avait eu lieu au Liban, en 1982.
Une commission d’enquête gouvernementale, dont les membres avaient été nommés par le gouvernement, avait été établie pour examiner les échecs de la deuxième guerre du Liban en 2006, même si elle avait été dotée de certains des pouvoirs des commissions d’État plus rigoureuses et indépendantes, avec notamment le pouvoir d’assigner des témoins à comparaître.