Liberman investi ministre de la Défense par le Parlement
Netanyahu et Bennett ont trouvé un compromis sur la réforme du cabinet de sécurité ; Sofa Landver approuvée pour le poste de ministre de l’Intégration
L’ultranationaliste Avigdor Liberman a été investi lundi par le Parlement israélien comme ministre de la Défense, un poste où il supervisera l’action dans les Territoires palestiniens et où il a promis de se montrer « raisonnable » après des années de rhétorique agressive.
Avidgor Liberman, le nouveau ministre de la Défense d’Israël, a présenté ses plans pour la paix à la Knesset, saluant un discours récent du président égyptien Abdel-Fattah el-Sissi qui incite les Israéliens et les Palestiniens à retourner aux négociations comme une « réelle opportunité ».
« Je soutiens deux états pour deux peuples », a déclaré Liberman, selon Walla.
« Je soutenais vraiment le discours de Bar-Ilan [de Netanyahu en 2009] ; le discours de Sissi était important et a créé une réelle opportunité et nous devons essayer de relever le défi. Même l’Initiative de paix arabe a des éléments positifs qui permettent le dialogue ».
La nomination du chef du parti Yisrael Beyteinu, ainsi que celle de Sofa Landver -membre du même parti- au poste de ministre de l’Intégration, a été approuvée par 55 voix (sur 120) contre 43 et une abstention, les autres députés n’ayant pas pris part au vote.
Le gouvernement a approuvé lundi matin à l’unanimité la nomination d’Avigdor Liberman comme ministre de la Défense dans le cadre du nouvel accord de coalition signé la semaine dernière avec le Likud, parti au pouvoir, et qui permettra aux cinq sièges du parti de rejoindre la coalition.
Sofa Landver, membre de Yisrael Beytenu, a également été approuvée pour le poste de ministre de l’Intégration des immigrants, et Tzahi Hanegbi (Likud) a été nommé ministre sans portefeuille, selon un communiqué du bureau du Premier ministre.
La confirmation a eu lieu après des négociations tardives qui ont permis de résoudre la crise de la coalition qui menaçait de renverser le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu après une demande de Naftali Bennett, président de HaBayit HaYehudi, pour réformer le mode de fonctionnement du cabinet de sécurité.
Bennett, membre de premier rang du cabinet, avait menacé de voter contre la nomination de Liberman au ministère de la Défense – torpillant ainsi l’accord de coalition entre le Likud et Yisrael Beytenu signé la semaine dernière – si sa demande pour améliorer le partage de renseignements au sein du cabinet de sécurité n’était pas acceptée.
Le chef de HaBayit HaYehudi voulait que Netanyahu nomme un attaché militaire au sensible cabinet interne de dix membres pour fournir aux ministres des mises à jour sécuritaires en temps réel, augmenter les visites d’enquête sur les bases et d’autres zones militaires, et faciliter l’accès aux informations classifiées.
Netanyahu a accepté dimanche une proposition du ministre de la Santé Yaakov Litzman (Yahadout HaTorah) que le chef par intérim du Conseil de sécurité nationale, le général (retraité) Yaakov Nagel, ou son adjoint, soit temporairement l’attaché militaire du cabinet.
Ce poste serait occupé de manière temporaire jusqu’à ce qu’une commission formée par Netanyahu ne trouve une solution permanente.
La menace de Bennett avait initialement entraîné la Knesset à déplacer un vote en plénière programmé pour lundi pour l’approbation de Liberman. Le vote a ensuite été reprogrammé.
Un vote de HaBayit HaYehudi contre le choix de Netanyahu au sensible poste de ministre de la Défense aurait saboté le nouvel accord de coalition, après des mois d’efforts du Premier ministre pour étendre sa majorité ténue à la Knesset.
Le Likud avait prévenu qu’un vote contre la nomination de Liberman aurait entraîné le licenciement immédiat des trois ministres de HaBayit HaYehudi – Bennett, ministre de l’Education, Ayelet Shaked, ministre de la Justice, et Uri Ariel, ministre de l’Agriculture – et probablement l’effondrement de la coalition.
La coalition actuelle de Netanyahu, de 61 sièges, a besoin des huit votes de HaBayit HaYehudi pour faire voter la nomination de Liberman dans une Knesset qui compte 120 sièges.
Netanyahu avait proposé vendredi de mettre en place une commission dirigée par l’ancien chef du Conseil de sécurité nationale, Yaakov Amidror, qui examinerait les moyens de réformer le cabinet de sécurité.