L’Israélien NewMed va relier le champ gazier d’Aphrodite, au large de Chypre, à l’Égypte
Ce nouveau projet, qui doit encore être autorisé par les autorités chypriotes, devrait baisser les coûts et permettre de produire plus rapidement du gaz fossile
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
Les exploitants du champ de gaz naturel d’Aphrodite au large de Chypre, parmi lesquels la société israélienne NewMed Energy, ont annoncé mercredi demander l’autorisation du gouvernement chypriote pour construire un gazoduc sous-marin qui reliera le gisement à une installation de traitement et de production préexistante en Égypte.
La société israélienne NewMed Energy, anciennement Delek Drilling (qui fait partie du groupe Delek de Yitzhak Tshuva) détient 30 % des parts du gisement d’Aphrodite, dans les eaux chypriotes, et a déclaré avoir présenté au gouvernement chypriote un projet actualisé de développement du gisement, notamment en ce qui concerne le traitement et la production de gaz fossile.
Les exploitants d’Aphrodite se sont entretenus, lundi, avec le ministre chypriote de l’Énergie pour évoquer ce projet.
Les autres exploitants du gisement gazier d’Aphrodite, fort de quelque 124 milliards de mètres cubes de réserves de gaz, sont les géants américains de l’énergie Chevron et Shell, avec chacun une part de 35 %.
Chevron, qui est l’exploitant direct du gisement, estime que ce nouveau projet permettra de réduire les coûts de développement et de produire du gaz naturel plus rapidement que prévu grâce à des infrastructures préexistantes en Égypte.
Le premier projet de développement aurait supposé la construction d’une installation de production flottante à proximité du gisement d’Aphrodite.
Découvert en 2011, le gisement de gaz naturel d’Aphrodite est situé à environ 170 kilomètres au sud de Limassol, à Chypre, et à 30 kilomètres au nord-ouest du réservoir de gaz Leviathan d’Israël, l’une des plus grandes découvertes de gaz en eau profonde au monde.
Le coût total de ce projet, coût d’installation des pipelines pour les marchés cibles compris, est de l’ordre de 3,6 milliards de dollars.
Israël et l’Égypte sont devenus des exportateurs de gaz ces dernières années, suite à des découvertes majeures en mer, alors que l’Europe cherche le moyen de se libérer de sa dépendance au gaz russe.
En juin, Israël et l’Égypte ont signé un protocole d’accord avec l’Union européenne qui permettra à Israël d’exporter son gaz naturel vers l’UE pour la première fois.
Selon les termes de cet accord, le gaz israélien pourrait être fourni à l’UE via les usines égyptiennes de gaz naturel liquéfié (GNL).
« Les liens régionaux que nous avons forgés ouvrent des possibilités de collaborations régionales et mondiales et notamment de partage d’infrastructures, ce qui aidera à répondre à la demande de gaz naturel partout dans le monde », a déclaré Yossi Abu, PDG de NewMed Energy.
« Nous faisons des progrès importants dans le développement du gisement d’Aphrodite, conformément aux jalons posés dans le projet. »
Les exploitants ont l’intention de fournir du gaz naturel issu du gisement d’Aphrodite au marché chypriote et d’en exporter par gazoduc vers d’autres marchés, dont le marché égyptien et le marché mondial du GNL.
Les premières livraisons de gaz naturel issu du gisement d’Aphrodite sont attendues en 2027 au plus tôt, selon NewMed Energy.
En mai dernier, les exploitants du gisement ont annoncé le début du forage d’un puits d’évaluation au large de Chypre, qui devrait prendre trois mois environ. Le puits d’évaluation est foré pour confirmer les évaluations concernant la nature et la taille du gisement de gaz d’Aphrodite, actuellement estimé à 1,1 milliard de mètres cubes. Il devrait également servir de puits de production après l’achèvement du développement du gisement.