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L’UE demande la levée des restrictions israéliennes à Kerem Shalom vers Gaza

La fermeture quasi-totale du poste-frontière suite à la vague de cerfs-volants et de ballons incendiaires "aggrave davantage la situation économique déjà dure à Gaza", selon l'UE

Un camion chargé d'aide humanitaire turque entre dans la bande de Gaza par le poste-frontière de Kerem Shalom, le 4 juillet 2016. (Crédit : ministère de la Défense)
Un camion chargé d'aide humanitaire turque entre dans la bande de Gaza par le poste-frontière de Kerem Shalom, le 4 juillet 2016. (Crédit : ministère de la Défense)

L’Union européenne a fustigé l’Etat juif vendredi en raison de la fermeture quasi-totale du poste-frontière de Kerem Shalom vers Gaza.

C’est le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui a annoncé cette initiative qui a mis un terme aux importations des produits de Gaza vers Israël, n’autorisant que l’entrée d’aide humanitaire au sein de l’enclave côtière en réponse à la vague de cerfs-volants et de ballons incendiaires lancés ces dernières semaines depuis Gaza qui ont détruit des milliers d’hectares de forêt, de terres agricoles et de broussailles dans le sud d’Israël, causant de nombreux millions de shekels de dégâts.

Dans une déclaration brutale, le service d’action extérieure de l’UE a indiqué que l’Union « compte sur Israël pour revenir sur sa décision ».

Cette initiative israélienne risque « d’aggraver encore davantage la situation économique d’ores et déjà dure à Gaza ».

Kerem Shalom est le seul point de passage de marchandises entre Gaza et Israël. La bande est soumise depuis onze ans à un strict blocus qui, selon l’Etat juif, est nécessaire pour empêcher les groupes terroristes de faire entrer des armes. L’Egypte contrôle également étroitement le poste-frontière de Rafah, qui permet d’entrer dans le Sinaï, et qui reste la plupart du temps fermé.

Le communiqué de vendredi, émis par la porte-parole de la politique étrangère de l’UE, Maja Kocijancic, ajoute que « le Hamas et les autres acteurs à Gaza doivent cesser et s’abstenir de commettre des actions violentes et des provocations à l’encontre d’Israël, avec notamment le lancement de cerfs-volants et de ballons incendiaires dont l’objectif est d’endommager les biens et les avoirs israéliens ».

L’Union européenne « se joint pleinement et soutient les efforts livrés par l’ONU et les autres partenaires visant à réduire les tensions, à soutenir le processus de réconciliation intra-palestinien et à améliorer les situations humanitaire et économique à Gaza. C’est là-dessus que toutes les parties doivent dorénavant se concentrer », a-t-elle dit.

Le communiqué de l’UE suit un appel lancé par le coordinateur spécial pour le Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, de rouvrir pleinement le poste-frontalier de Kerem Shalom. Il a expliqué que la bande avait besoin du commerce et des marchandises.

« Je m’inquiète des conséquences de la décision israélienne de suspendre temporairement les importations et les exportations à l’exception des produits humanitaires de base à travers le carrefour de Kerem Shalom », a-t-il dit dans un communiqué.

« L’aide humanitaire n’est pas un substitut au commerce. Je demande aux autorités de revenir sur leur décision ».

Mladenov a également ajouté que « le Hamas et d’autres factions palestiniennes à Gaza doivent également assumer leur part de responsabilité en maintenant le calme, en mettant un terme aux cerfs-volants incendiaires et en empêchant les autres provocations ».

L’envoyé a déclaré que les Nations unies travaillent « auprès de leurs homologues israéliens et palestiniens ainsi qu’auprès de leurs partenaires régionaux et internationaux pour réduire les tensions, soutenir la réconciliation intra-palestinienne et résoudre tous les défis humanitaires ».

Nickolay Mladenov, Coordinateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, pose pour une photo lors de la conférence de l’INSS à Tel Aviv, le 30 janvier 2018 (JACK GUEZ/AFP).

Il a souligné que les derniers développements « ne doivent pas détourner notre attention de ces actions urgentes ».

Il a vivement recommandé aux parties de « quitter la trajectoire de la confrontation et de l’escalade ».

Lundi, le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum a qualifié cette fermeture quasiment totale du poste-frontière de « crime contre l’humanité ».

Il a également accusé la communauté internationale de « garder le silence face au siège suffocant de la bande de Gaza » et il a appelé à « des actions immédiates » pour mettre un terme au blocus de l’enclave.

Le groupe terroriste du Jihad islamique palestinien a déclaré que cette initiative était « une nouvelle déclaration de guerre », jurant d’y répondre.

« Une fois encore, le gouvernement du terrorisme sioniste annonce une guerre contre le peuple palestinien en intensifiant son siège oppressif qui a multiplié les souffrances de la population palestinienne pendant plus de onze ans », a-t-il noté dans un communiqué.

« Nous nous coordonnons avec les factions et les forces pour évaluer tous les développements de la situation, dont les mesures les plus récentes adoptées par l’occupation, que nous considérons comme une nouvelle déclaration de guerre contre le peuple palestinien », a ajouté le Jihad islamique.

Des combattants du groupe terroriste du Jihad islamique marchent durant un exercice militaire à proximité de la frontière avec Israël, à l’est de la ville de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 27 mars 2018 (Crédit : Abed Rahim Khatib/Flash90)

Durant son annonce de la fermeture presque complète du point de passage de la frontière, lundi, Netanyahu a indiqué que l’Etat juif prendrait une série de mesures pour mettre la pression sur le Hamas, notamment celle de fermer Kerem Shalom.

Le ministre de la Défense Avigdor Liberman a également déclaré qu’il avait donné aux militaires l’instruction « d’entreprendre un certain nombre de démarches » pour répondre aux « provocations du Hamas » à la frontière.

« Nous ne cherchons pas la confrontation ou l’aventure militaire mais avec la manière dont opère le Hamas, la situation se détériore et le Hamas a la responsabilité d’en payer le prix, un prix bien plus élevé que l’opération Bordure protectrice », a expliqué Liberman, faisant référence à la guerre de 2014 avec l’organisation terroriste.

Au cours des trois derniers mois, des affrontements hebdomadaires ont eu lieu sur la frontière avec Gaza, Israël accusant le Hamas d’utiliser les manifestations organisées là-bas comme couverture pour commettre des attentats et tenter d’ouvrir des brèches dans la clôture de sécurité. Le mouvement de protestation de la « marche du retour » a également vu les Palestiniens lancer des dispositifs incendiaires vers le territoire israélien, allumant des centaines d’incendies dans le sud d’Israël.

Immédiatement après les propos tenus par Netanyahu, l’armée israélienne a confirmé que Kerem Shalom serait fermé à tous les produits commerciaux, à l’entrée comme à la sortie de la bande de Gaza.

L’armée a affirmé que l’aide humanitaire, notamment la nourriture et les médicaments, serait toujours autorisée à entrer à Gaza, mais nécessitera une autorisation spéciale de la part du responsable de la liaison militaire avec les Palestiniens, le major-général Kamil Abu Rokon.

Elle a également précisé que l’idée de la fermeture de Kerem Shalom avait été proposée par le chef d’Etat-major Gadi Eizenkot et approuvée par Netanyahu et Liberman.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (au centre), le ministre de la Défense Avigdor Liberman et le chef d’état-major de l’armée, Gadi Eizenkott, assistent à une réunion du cabinet de sécurité au siège de l’armée à Tel Aviv, le 10 février 2018 (Ariel Hermony / Ministère de la Défense)

Les militaires ont par ailleurs noté que la situation persistera tant que les Palestiniens continueront à lancer des cerfs-volants et des ballons incendiaires en Israël.

Le poste-frontière a été fermé à un certain nombre d’occasions au cours des trois derniers mois après qu’il a été endommagé par des incendies allumés par des manifestants palestiniens.

De plus, l’armée a fait savoir qu’elle avait mis prématurément un terme à l’extension temporaire de la zone de pêche autorisée à Gaza, qui permet aux pêcheurs de naviguer jusqu’à presque 15 kilomètres de la côte afin de profiter de la saison de pêche estivale.

Adam Rasgon, Raoul Wootliff et Judah Ari Gross ont contribué à cet article.

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