Manifestation contre un accord commercial avec Israël lors d’une conférence de Google
Les manifestants se sont enchaînés et accusent le géant de la recherche et Israël d'utiliser le projet Nimbus pour commettre un génocide à Gaza
Des centaines de manifestants pro-palestiniens et anti-israéliens ont manifesté contre les relations de Google avec Israël et l’armée israélienne lors de la conférence annuelle des développeurs de la société de technologie à Mountain View, mardi.
Les manifestants se sont enchaînés au niveau de l’entrée de la conférence, ce qui a contraint les participants à la conférence à emprunter un autre accès. Ils portaient une grande banderole sur laquelle on pouvait lire « Google, arrête d’alimenter le génocide ».
Le principal cheval de bataille des manifestants est le projet Nimbus, un contrat de 1,2 milliard de dollars entre le gouvernement israélien et Amazon et Google destiné à fournir des services d’IA et de cloud computing également utilisés par l’armée israélienne.
Le projet va permettre aux ministères israéliens ainsi qu’à d’autres entités de transférer des serveurs et des services à des centres de données cloud locaux.
« Ce que vous n’entendrez pas de la bouche des personnes qui prendront la parole aujourd’hui, c’est qu’en ce moment-même, l’État d’Israël utilise la technologie de Google pour mener le tout premier génocide de l’histoire alimenté par l’IA », a déclaré l’un des manifestants, cité par The Guardian.
Dans les rangs des manifestants se trouvaient d’anciens et d’actuels employés de Google, lesquels ont affirmé que le système était utilisé pour tuer dans le contexte de la guerre à Gaza – accusation que Google nie catégoriquement et que les manifestants n’ont adossée à aucune preuve.
« Nous sommes ici pour dire que nous ne pouvons pas rester les bras croisés pendant que cette entreprise alimente le génocide et en tire profit », a déclaré au Guardian, lors de la manifestation, Ariel Koren, une ex-employée de Google.
« [Google] crée non seulement les infrastructures permettant à l’armée israélienne de commettre ses crimes contre l’humanité, mais ses outils, en ce moment testés en Palestine, seront par la suite vendus aux armées du monde entier, qui à leur tour pourront commettre les mêmes atrocités », a-t-elle expliqué.
Elle a ajouté avoir été licenciée par Google en raison de son opposition au projet Nimbus.
Le mois dernier, Google avait annoncé le licenciement de 28 employés ayant organisé des sit-in « perturbateurs » dans les locaux de l’entreprise à New York et en Californie contre le projet Nimbus.
L’organisation de protestation No Tech For Apartheid a affirmé qu’une vingtaine d’employés avaient été licenciés la semaine suivante, sans plus de détails.
La guerre à Gaza a éclaté le 7 octobre lorsque le Hamas a lancé une attaque sans précédent contre Israël, qui a tué près de 1 200 personnes, principalement des civils, et fait 253 otages.
Selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas à Gaza, Israël a tué plus de 35 000 Palestiniens depuis le début de la guerre, un nombre invérifiable de manière indépendante et qui pourrait comprendre des terroristes du Hamas en plus des civils, dont certains ont été tués par des roquettes égarées du groupe terroriste.
L’armée israélienne revendique de son côté la mort de plus de 15 000 terroristes à Gaza, sans compter le millier d’hommes armés tués en territoire israélien le 7 octobre et dans les jours qui ont suivi. Selon le décompte officiel de l’armée, 272 soldats israéliens ont trouvé la mort depuis le début de l’offensive terrestre à Gaza.