Marseille : une stèle à la mémoire d’enfants juifs raflés et assassinés à Auschwitz vandalisée
La dégradation de la stèle, dont le responsable présumé a été interpellé par la police, a reçu une condamnation unanime des acteurs politiques, choqués que l'on puisse « piétiner » la mémoire des victimes de la Shoah

C’est un coup porté à la mémoire des enfants juifs déportés pendant la Shoah qui a été donné par un homme, soupçonné de vandalisme à Marseille vendredi 2 mai dernier. Ce jour-là, la stèle en mémoire de la rafle des enfants juifs de la Verdière a été découverte abîmée, a priori par l’acte volontaire de l’individu interpellé par la police.
« Il n’y a pas de ‘petit saccage’ quand il s’agit de mémoire. Il n’y a pas d’atteinte bénigne à l’histoire quand ce sont les enfants de la Shoah que l’on offense ! », s’est insurgée la la présidente du CRIF Marseille Provence, Fabienne Bendayan, sur les réseaux sociaux.
Elle a par ailleurs annoncé que le CRIF allait se constituer partie civile dans le procès futur contre le suspect.
C’est en 2007 que la stèle commémorative a été installée à l’emplacement de l’ancien château de la Verdière, où trente enfants juifs avaient été mis à l’abri avant d’être raflés par la Gestapo le 20 octobre 1943 et déportés au camp d’extermination d’Auschwitz.
« Passant, souviens-toi des enfants juifs de la Verdière, arrêtés en ce lieu le 20 octobre 1943 avec leurs mamans et leur monitrice », peut-on lire sur la stèle. « Ils furent tous assassinés par les nazis dès leur arrivée au camp d’extermination d’Auschwitz. »
La stèle a été retrouvée partiellement brisée par une pierre qui avait visiblement visé l’étoile de David dessinée en haut de la plaque commémorative. Un acte que la municipalité a qualifié « d’intolérable », annonçant qu’elle porte plainte et qu’elle s’engageait à une « remise en état immédiate » de la stèle.
De son côté, le président de la région Provence-Alpes-Côté-d’Azur Renaud Muselier a réagi en dénonçant « un acte antisémite, écœurant et insupportable ». « S’attaquer à la stèle des enfants déportés depuis le Château de la Verdière, c’est piétiner leur mémoire », a-t-il ajouté.
S’attaquer à la stèle des enfants déportés depuis le Château de la Verdière, c’est piétiner leur mémoire.
Un acte antisémite, écœurant et insupportable. Plein soutien à tous les Français de confession juive.
Merci aux forces de l’ordre pour l’interpellation rapide de l’auteur. pic.twitter.com/DC0jNr9Huu
— Renaud Muselier (@RenaudMuselier) May 2, 2025
Depuis le 7 octobre 2023, les actes antisémites se sont multipliés en France comme en Europe sur fond de guerre à Gaza et de « solidarité » avec le sort des Palestiniens. Ce n’est pas la première fois que le contexte actuel conduit à la dégradation d’un monument à la mémoire des victimes de la Shoah.
À titre d’exemple, le monument du « Frauen Post 1943 », en honneur aux épouses non-juives de victimes de la déportation qui ont protesté contre les nazis, avait été couvert de tags anti-Israël et de drapeaux palestiniens à Berlin.