Israël en guerre - Jour 374

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Mort de 4 otages – les manifestants bloquent l’autoroute de Tel Aviv pour exiger un accord

Pour la proche d'un otage mort, Netanyahu et le gouvernement ont du sang sur les mains. Les manifestants ont allumé un feu lors d'une manifestation spontanée qui a donné lieu à deux interpellations

Des manifestants allument un feu de joie sur l'autoroute Ayalon à Tel Aviv suite à l'annonce de la mort de quatre otages israéliens aux mains du Hamas, le 3 juin 2024. (Avshalom Sassoni/Flash90)
Des manifestants allument un feu de joie sur l'autoroute Ayalon à Tel Aviv suite à l'annonce de la mort de quatre otages israéliens aux mains du Hamas, le 3 juin 2024. (Avshalom Sassoni/Flash90)

Une manifestation anti-gouvernementale spontanée a eu lieu, lundi soir, devant le quartier général de Tsahal, à Tel Aviv, suite à l’annonce par l’armée de la mort de quatre otages à Gaza. Les manifestants réclamaient la conclusion immédiate d’un accord en vue de la libération des otages du Hamas.

Sur les photos et vidéos de cette manifestation, on peut voir des centaines de personnes occupées à bloquer la circulation sur l’autoroute Ayalon et allumer des feux en plein milieu de la route, après minuit.

Selon les informations du Mouvement pour la démocratie, opposé à ce gouvernement, ailleurs dans le pays, des manifestants ont eux aussi battu le pavé. Par dizaines, ils se sont rassemblés à Jérusalem, Haïfa, Rehovot, Pardes Hanna-Karkur ou Raanana pour exiger la conclusion d’un accord.

Le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré lors d’un point presse, lundi soir, que l’armée n’était pas encore en mesure de confirmer les circonstances exactes de la mort de Chaim Peri, 79 ans, Amiram Cooper, 84 ans, Yoram Metzger, 80 ans, et Nadav Popplewell, 51 ans, mais qu’une enquête était en cours. La nouvelle est tombée suite à la collecte de nouveaux renseignements.

Sur les réseaux sociaux, des manifestants ont expliqué que, même si la manifestation de Tel Aviv s’était dispersée dans le calme dans la nuit de mardi, une dizaine de manifestants ont eu droit à une amende délivrée par la police.

Le groupe de surveillance des violences policières Alimut Israel a écrit sur X que deux manifestants qui protestaient contre ces amendes ont été
« brutalement » interpelés.

Suite à la confirmation de la mort des otages, le Forum des familles d’otages a publié une déclaration disant tout son « chagrin », estimant que cette nouvelle devait « ébranler l’ensemble de la population israélienne et susciter un profond examen de conscience chez les dirigeants ».

« Haim, Yoram, Amiram et Nadav étaient vivants lorsqu’ils ont été pris en otage. Pour certains, ils se trouvaient avec d’autres otages qui sont revenus à la faveur du précédent accord. Eux aussi auraient dû revenir vivants dans leur pays, chez eux, auprès de leurs proches », indique le communiqué, qui demande au gouvernement d’accepter sans plus de délais un accord pour libérer les otages.

Dans le sens des aiguilles d’une montre, en partant du haut à gauche : Haïm Peri, Amiram Cooper, Nadav Popplewell et Yoram Metzger. (Crédit : Autorisation)

Les quatre otages avaient déjà été vus vivants dans des vidéos de propagande filmées pendant leur captivité à Gaza et publiées par le Hamas.

Ils ont été enlevés lors du massacre du Hamas, le 7 octobre, lorsque près de 3 000 terroristes ont franchi la frontière israélienne par voie terrestre, aérienne ou maritime, pour venir tuer 1 200 personnes et faire 251 otages, avec une extrême brutalité et de multiples cas d’agressions sexuelles.

Einav Zangauker, mère de l’otage Matan Zangauker, a déclaré aux manifestants de Tel Aviv, lundi soir : « Aujourd’hui, nous avons reçu des preuves qui ne laissent aucun doute – c’est le résultat de la pression militaire : c’est morts que nous allons les retrouver ! »

Ayelet Metzger, belle-fille de Yoram Metzger, avait lancé un appel aux manifestants pour qu’ils descendent dans la rue suite à cette annonce.

« Le gouvernement a abandonné les otages, qui meurent assassinés en captivité. Netanyahu et son gouvernement ont leur sang sur les mains. Il y a déjà des centaines de personnes sur [Begin Street]. Descendez dans la rue. Il faut les sauver. »

Une manifestation spontanée demandant au gouvernement de passer un accord pour libérer les otages du Hamas à Gaza depuis le 7 octobre, Rehovot, le 3 juin 2024. (Mouvement pro-démocratie)

Quelques jours plus tôt, le président américain Joe Biden avait parlé vendredi de la proposition israélienne de libération progressive des otages et de cessez-le-feu.

L’annonce avait déclenché une véritable onde de choc au sein de la coalition gouvernementale, dont les partis d’extrême droite avaient menacé de se retirer si Netanyahu lui apportait son soutien .

Netanyahu aurait depuis déclaré que l’accord approuvé et la version évoquée par Biden étaient sensiblement différentes, ce que la Maison Blanche a nié.

Lundi, Biden a déclaré à l’émir qatari Tamim bin Hamad Al Thani, dont le pays a mené la médiation conjointement avec les États-Unis et l’Égypte, qu’Israël était prêt à s’engager sur la proposition d’accord faite la semaine passée. Il a demandé à Doha de convaincre le Hamas d’accepter l’offre.

On estime à 120 le nombre d’otages enlevés par le Hamas le 7 octobre et séquestrés à Gaza – pas tous vivants – depuis la libération de 105 d’entre eux à la faveur d’un cessez-le-feu d’une semaine, fin novembre, sans compter les quatre otages libérés un peu avant. Par ailleurs, trois otages ont été secourus par les soldats israéliens, sans oublier les corps de 19 otages, trois d’entre eux tués par erreur par l’armée.

Des manifestants affrontent la police lors d’une manifestation spontanée suite à l’annonce par l’armée israélienne de la mort de quatre otages israéliens aux mains du Hamas, à Tel Aviv, le 3 juin 2024. (Crédit : Erik Marmor/Flash90)

Sur la foi de récents renseignements collectés par les soldats déployés à Gaza, l’armée israélienne a confirmé la mort de 41 otages du Hamas.

Une autre personne est portée disparue depuis le 7 octobre, sans plus d’éléments.

Le Hamas séquestre par ailleurs deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza, respectivement en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats israéliens tués en 2014.

Emanuel Fabian a contribué à cet article.

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