Naftali Bennett : les élections donnent la victoire au « gouvernement d’annexion »
Le chef de Yamina clame que la droite a remporté le scrutin après les sondages de sortie des urnes qui donnent l'avantage au Likud et promet que l'alliance religieuse restera unie
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Le président de Yamina, Naftali Bennett, a prononcé ce qui ressemblait en tous points à un discours de victoire lundi soir, après que les sondages de sortie des urnes ont indiqué que son parti nationaliste-religieux était parvenu à maintenir sa présence à la Knesset.
« Le camp de droite l’a emporté, et Yamina va garantir que la voie de la droite l’emportera également », a assuré Bennett à des dizaines de partisans au siège de l’alliance dans la ville centrale de Kfar Maccabiah. La formation du ministre de la Défense avait mené une campagne agressive sur l’idée que sa présence au sein du gouvernement était cruciale si les Israéliens voulaient que le Premier ministre Benjamin Netanyahu tienne véritablement ses promesses faites aux électeurs de droite, en particulier concernant les annexions en Cisjordanie.
« Avec l’aide de Dieu aujourd’hui, le gouvernement de la souveraineté israélienne [sur la Cisjordanie] a été établi », a-t-il commenté.
Yamina a obtenu sept sièges, selon les sondages de sortie des urnes initiaux révélés par la Douzième chaîne et la chaîne publique, et six sièges selon la Treizième chaîne.
Des projections révisées des trois chaînes, basées sur les résultats anticipés, accordent finalement six sièges à Yamina.
Bennett a expliqué avoir reçu un coup de téléphone de Netanyahu peu après la diffusion des sondages de sortie des urnes vers 22 heures et que les deux hommes se sont félicités avant de promettre de maintenir leur coopération afin d’établir un gouvernement de droite stable.
Il a noté que l’alliance Yamina, constituée de HaBayit HaYehudi, de l’Union nationale et de sa propre formation, HaYamin HaHadash, resterait unie. L’union s’était dissoute après les élections de septembre 2019, alors que Bennett et l’ex-ministre de la Justice Ayelet Shaked avaient cherché à séduire des électeurs de droite plus modérés et laïcs tandis que Rafi Peretz, de HaBayit HaYehudi, et Bezalel Smotrich, à la tête de l’Union nationale, avaient continué à représenter les électeurs religieux plus radicaux.
Craignant de ne pas franchir le seuil d’éligibilité en se présentant individuellement, les trois partis s’étaient finalement réunis dans les heures ayant précédé la date-limite de dépôt des listes, au mois de janvier, mais à l’issue d’amères tractations.
Cette nouvelle alliance n’avait été conclue qu’après le renoncement de Rafi Peretz à une fusion avec la formation Otzma Yehudit de droite et après le refus de Bennett d’inclure cette dernière sur sa liste. Le chef de file de HaBayit HaYehudi avait accepté l’union pour tenter de prendre le dessus sur Smotrich, plus populaire qui, espérait-il, accepterait alors de devenir son adjoint. Et le leader de l’Union nationale avait ensuite accepté de fusionner avec Bennett, poussant Peretz à le rejoindre et laissant à l’écart Otzma Yehudit.
Les sondages de sortie des urnes ont révélé que le parti d’extrême-droite n’est pas parvenu à franchir le seuil d’éligibilité.