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Netanyahu aux familles d’otages américains : un accord est sur le point d’être conclu

Les familles d'otages israélo-américains avertissent le Premier ministre de ne pas s'adresser au Congrès sans accord et l'exhortent à envoyer l'équipe de négociation avant jeudi

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son épouse Sara, ainsi que d'autres responsables, écoutent Gil Dickmann (2e gauche), cousin de Carmel Gat, lors d'une réunion avec des familles d'Israéliens retenus en otage à Gaza, à Washington, le 22 juillet 2024. (Crédit : Amos Ben Gershom/GPO)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son épouse Sara, ainsi que d'autres responsables, écoutent Gil Dickmann (2e gauche), cousin de Carmel Gat, lors d'une réunion avec des familles d'Israéliens retenus en otage à Gaza, à Washington, le 22 juillet 2024. (Crédit : Amos Ben Gershom/GPO)

WASHINGTON – À son arrivée aux États-Unis lundi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé aux familles d’Israéliens retenus en otage par le groupe terroriste palestinien du Hamas que les conditions en vue d’un accord pour leur libération étaient « en train de se colmater, aucun doute là-dessus ».

Lors de cette rencontre dans la capitale américaine, qui doit précéder un discours devant une session conjointe du Congrès mercredi, le Premier ministre a attribué les progrès à la pression militaire intense qu’Israël exerce sur le Hamas dans la bande de Gaza.

« C’est un bon signe », a-t-il déclaré. « Et un autre signe est que nous constatons également que le moral de l’ennemi commence à s’affaiblir. Nous assistons à un certain changement et je pense que ce changement va continuer à s’accentuer. »

Assis aux côtés de son épouse Sara et de Gal Hirsch, le responsable de la question des otages pour le gouvernement, Netanyahu a expliqué aux familles que si Israël restait ferme, « nous parviendrons à un accord ».

« Je précise d’emblée qu’il s’agira d’un long processus, qui ne se déroulera malheureusement pas en une seule fois, il y aura des étapes », a-t-il poursuivi, « mais je pense que nous pouvons parvenir à un accord et maintenir les moyens de pression qui permettront d’obtenir la libération des otages restant ». Il est important de noter que Netanyahu a parlé d’un accord en plusieurs étapes, alors qu’il avait été rapporté qu’il ne comptait initialement adhérer qu’à la première étape de l’accord en cours de discussion.

Netanyahu a indiqué qu’il aimerait avoir plus de temps pour intensifier la pression sur le Hamas afin d’améliorer la position de négociation d’Israël. Cette approche est jugée inacceptable par les familles des otages, surtout après l’annonce des autorités israéliennes confirmant la mort de deux autres captifs quelques heures plus tôt.

Netanyahu a souligné qu’il faisait tout ce qui était en son pouvoir pour ramener les otages tout en protégeant l’existence même d’Israël. « Je ne suis en aucun cas prêt à renoncer à la victoire sur le Hamas », a-t-il insisté. « Si nous abandonnons, nous serions menacés par l’ensemble de l’axe maléfique de l’Iran. »

23 membres de familles d’otages étaient présents à la réunion, dont douze ont la double nationalité israélienne et américaine, ainsi que l’otage libérée Noa Argamani et son père Yaakov, et deux soldats qui ont combattu à Gaza.

Plus tôt dans la journée, lors d’une conférence de presse, des membres des familles d’otages israélo-américains ont exhorté Netanyahu à annuler son discours prévu devant le Congrès si aucun accord sur les otages n’était conclu d’ici là.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu serre la main de Liz Hirsch Naftali avant une réunion avec les familles d’Israéliens retenus en otage par le Hamas, à Washington, le 22 juillet 2024. (Crédit : Amos Ben Gershom/GPO)

« Nous considérons comme un échec total toute intervention qui n’annoncera pas la signature et la conclusion d’un accord de libération des otages », a affirmé Jon Polin lors d’une conférence de presse à laquelle participaient huit autres parents d’otages américains. Hersh, le fils de Jon Polin, fait partie des huit citoyens américains enlevés lors de l’assaut du Hamas le 7 octobre. Comme les 108 autres otages, il est toujours aux mains du Hamas dans la bande de Gaza.

Le message de Jon Polin a été réitéré par les familles des otages américains lors de réunions séparées qu’elles ont tenues avec Netanyahu et avec le conseiller à la Sécurité nationale des États-Unis, Jake Sullivan, plus tard dans la journée de lundi.

« Nous pensons qu’il annoncera lors de son discours la conclusion de l’accord sur les otages que nous attendons tous », a indiqué Polin lors de la conférence de presse.

Les parents des otages américains détenus à Gaza tiennent une conférence de presse à Washington, le 22 juillet 2024. (Crédit : Jacob Magid/Times of Israel)

Pourtant, rien n’indique que Netanyahu fera une telle annonce. Interrogé sur les raisons de cette prévision, Polin a reconnu qu’il n’avait pas été informé du contenu du discours de Netanyahu. Il a toutefois souligné que l’establishment de la Sécurité et la population israélienne étaient favorables à un accord. D’après un récent sondage, 67 % des personnes interrogées favorisent la libération des otages et un accord de cessez-le-feu, tandis que 26 % soutiennent la poursuite de la guerre.

« Après tous les appels à la conclusion d’un accord en Israël, j’en déduis que s’il a volé jusqu’à Washington en pleine crise, c’est qu’il est ici pour annoncer un accord », a indiqué Polin.

Avant de quitter Israël, Netanyahu, arrivé à Washington lundi, a déclaré aux journalistes qu’il profiterait de son discours pour tenter « d’ancrer le soutien bipartisan qui est si important pour Israël. « Je dirai à mes amis des deux partis que, quel que soit le prochain président choisi par le peuple américain, Israël restera un allié indispensable et solide de l’Amérique au Moyen-Orient. »

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son entourage, ainsi que les familles des otages détenus par le Hamas à Gaza – Noa Argamani et son père Yaakov sont au centre, à côté de Sara Netanyahu – posent devant l’avion officiel israélien avant leur départ pour Washington, à l’aéroport Ben Gurion, le 22 juillet 2024. (Crédit : Amos Ben Gershom/GPO)

Vendredi, Sullivan a déclaré s’attendre à ce que le discours de Netanyahu soit très différent de celui qu’il avait prononcé devant une session conjointe du Congrès en 2015.

Ce discours, controversé, avait été orchestré par l’ambassadeur israélien aux États-Unis de l’époque, Ron Dermer, aujourd’hui ministre des Affaires stratégiques, en collaboration avec le président républicain de la Chambre des représentants de l’époque, John Boehner. Cette démarche avait été faite sans l’accord du président Barack Obama, dans le but de pousser le Congrès à s’opposer à l’accord sur le nucléaire iranien proposé par l’administration démocrate.

Ce discours avait accentué la fracture entre Israël et le Parti démocrate, avec près de 60 démocrates le boycottant. Certains législateurs de gauche continuent de le citer comme un élément ayant nui à la nature bipartisane des relations entre les États-Unis et Israël.

Un nombre encore plus important de démocrates pourrait boycotter le discours de mercredi, Netanyahu se rendant à Washington à la tête de ce qui est largement reconnu comme le gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël, un gouvernement qui rejette catégoriquement une solution à deux États, que l’administration Biden continue de soutenir.

Sullivan s’attend néanmoins à ce que le discours de Netanyahu mette l’accent sur la coopération entre les États-Unis et Israël pour faire face aux menaces régionales, ainsi que sur les efforts pour parvenir à un accord concernant les otages.

Dermer et le conseiller à la Sécurité nationale Tzachi Hanegbi « ont donné un aperçu global des sujets que le Premier ministre a l’intention d’aborder dans son discours » lorsqu’ils étaient à Washington au début du mois, a indiqué Sullivan. « Ils ont indiqué que Netanyahu avait l’intention de souligner des thèmes et arguments qui ne sont pas en désaccord avec notre politique. »

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) avec son épouse Sara, à bord de l’avion officiel Wing of Zion, le 22 juillet 2024. (Crédit : Amos Ben Gershom/GPO)

Netanyahu devrait rencontrer le président américain Joe Biden jeudi, après plusieurs tentatives avortées d’organiser une rencontre plus tôt en raison de la contraction du COVID par Biden la semaine dernière. Le Premier ministre devrait également avoir une rencontre séparée avec la vice-présidente Kamala Harris, devenue la candidate présomptive du Parti démocrate à la présidentielle après le retrait de Biden et son soutien à Mme Harris dimanche.

Rachel Goldberg-Polin, l’épouse de Jon Polin, a indiqué lors de la conférence de presse à Washington qu’elle ne s’attendait pas à un changement dans l’approche de l’administration concernant l’accord sur les otages à la suite de l’annonce de Biden.

« Il est tellement déterminé à ramener ces personnes à la maison – en particulier les huit Américains, mais aussi tous les otages – que cela lui permettra de se concentrer davantage sur cet objectif qui lui tient tant à cœur », a-t-elle déclaré.

Goldberg-Polin a indiqué qu’elle avait également rencontré Mme Harris à deux reprises, et que cette dernière était « tout à fait en ligne » avec Biden.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré vendredi que les deux parties s’étaient rapprochées de leur objectif, après la soumission par le Hamas, au début du mois, d’une nouvelle proposition d’accord de libération d’otages qui renonçait à exiger d’Israël un engagement immédiat à mettre un terme définitif à la guerre.

Cependant, depuis la présentation de cette nouvelle offre, Netanyahu a formulé de nouvelles exigences, notamment le maintien de la présence israélienne dans le corridor Philadelphi, au sud de Gaza, pour bloquer la contrebande d’armes en provenance d’Égypte, ainsi que la création d’un mécanisme pour empêcher les terroristes armés de retourner dans le nord de Gaza. Ces nouvelles conditions ont ralenti les négociations, ont expliqué des responsables arabes et israéliens impliqués dans le dossier au Times of Israel.

Des Israéliens manifestent devant le quartier général de Tsahal à Tel Aviv pour réclamer un accord pour la libération des otages à Gaza, le 17 juillet 2024. (Crédit : Forum des familles des otages et disparus)

Critiquant Netanyahu pour son ton plus ferme, Jonathan Dekel-Chen, père de l’otage à la double nationalité israélienne et américaine Sagui Dekel-Chen, a dit aux journalistes lundi : « Nous attendons de notre Premier ministre qu’il cesse de gagner du temps, qu’il cesse de torpiller tout espoir d’un retour négocié des otages et d’un cessez-le-feu à Gaza qui mettra fin aux souffrances des habitants de la bande de Gaza. »

Polin a ajouté que « tout ce que le gouvernement israélien n’a pas encore accompli doit attendre et se produire à une autre date. Cela ne peut plus se faire sur le dos de nos proches ».

Peu avant son départ pour les États-Unis, le bureau de Netanyahu a annoncé qu’il avait ordonné à l’équipe israélienne de négociation des otages de partir jeudi pour une nouvelle série de négociations, ce qui semble indiquer qu’il n’y aura pas d’accord d’ici l’intervention du Premier ministre devant le Congrès mercredi.

Les collaborateurs du Premier ministre ont expliqué que Netanyahu voulait d’abord obtenir la bénédiction de Biden pour les demandes les plus ambitieuses.

Cependant, la rencontre avec Biden, initialement prévue pour lundi, semble maintenant devoir avoir lieu jeudi. Il n’est donc pas certain que l’équipe de négociation israélienne ne soit pas encore retardée.

Lors de leur rencontre lundi soir avec Netanyahu, à laquelle participaient d’autres Israéliens profondément affectés par la guerre de Gaza, les familles des otages américains ont exprimé leur souhait que le Premier ministre n’attende pas jeudi pour envoyer l’équipe de négociation.

« Il est ici en territoire sacré. Ce n’est pas un endroit propice aux drames politiques internes en Israël », a affirmé Dekel-Chen lors du briefing.

Ruby Chen, le père de l’otage assassiné Itay Chen, a souligné que le Forum des familles d’otages et de disparus avait publié un communiqué au début du mois exhortant Netanyahu à ne pas entreprendre cette visite, la jugeant « prématurée ».

Lors de leur rencontre avec Sullivan et le responsable de la Maison Blanche pour le Proche-Orient, Brett McGurk, les familles des otages américains ont demandé aux assistants de Biden de faire pression sur Netanyahu pour qu’il accepte un accord. Ils n’ont toutefois mentionné que le Premier ministre israélien et non le Hamas.

Les membres des familles d’otages américains présents en ville pour la visite de Netanyahu ont indiqué qu’ils le rencontreraient également mercredi, immédiatement après son discours. Lors des réunions de lundi et de mercredi, ils seront accompagnes par un groupe plus large de familles d’otages et de familles endeuillées, dont certaines ont voyagé avec le Premier ministre.

Goldberg-Polin a précisé que plusieurs parents d’otages américains avaient été invités à voyager avec Netanyahu. Bien qu’elle ait décliné l’invitation, elle a indiqué ne pas juger ceux qui ont accepté.

Le président américain Joe Biden tient dans ses bras l’ex-otage à la double nationalité israélienne et américaine Avigail Idan, 4 ans, lors de leur rencontre à Washington, le 24 avril 2024. (Crédit : Maison Blanche)

« Personne n’aurait la prétention de conseiller un père sur ce qu’il devrait faire pour sauver sa fille des griffes d’une organisation terroriste qui la détient depuis dix mois dans une zone de guerre active », a-t-elle souligné. « Nous avons tous de la compassion les uns pour les autres. Même si je n’ai pas les mêmes opinions politiques que quelqu’un, cette souffrance est tellement unique et complexe qu’il n’y a pas de place pour le jugement. »

Les familles américaines présentes au briefing presse ont également demandé une rencontre séparée avec Netanyahu pour les seuls parents des otages américains, ainsi que certains de leurs représentants au Congrès avec lesquels ils ont travaillé pour faire avancer un accord.

« Nous vivons ici à New York depuis 25 ans. Le Premier ministre vient dans notre pays. Il est l’invité des États-Unis. Nous attendons de lui qu’il parle à nos représentants qui nous aident tous depuis dix mois », a affirmé Ronen Neutra, le père de l’otage Omer Neutra.

Liz Naftali, dont la petite nièce Abigail Mor Edan, âgée de 4 ans, a été libérée lors du premier accord sur les otages à la fin de l’année dernière, a souligné l’influence unique des familles d’otages américains.

« Elles possèdent un passeport qui oblige le gouvernement à faire tout ce qui est en son pouvoir pour libérer leurs otages », a-t-elle déclaré, ajoutant que le groupe avait contribué à l’obtention d’un soutien bipartisan en faveur d’un accord aux États-Unis.

Les familles des otages américains rencontreront également Sullivan plus tard dans la journée de mardi, qui, selon elles, les informera de l’état d’avancement des négociations. Elles assisteront également à un événement organisé par Mike Johnson, président républicain de la Chambre des représentants, après le discours de Netanyahu, ainsi qu’à une réunion avec Hakeem Jeffries, chef de la minorité démocrate de la Chambre des représentants.

Orna Neutra et Ronen Neutra, les parents du soldat Omer Neutra, un ressortissant israélo-américain kidnappé le 7 octobre 2023, à de la Convention nationale républicaine à Milwaukee (Wisconsin), le 17 juillet 2024. (Crédit : AP/J. Scott Applewhite)

Ils assisteront au discours de Netanyahu en tant qu’invités de divers législateurs des deux bords.

Si les Démocrates se sont montrés favorables à l’accord sur les otages négocié par Biden, les Républicains se sont montrés plus discrets sur les détails de l’accord. Les familles ont néanmoins indiqué que les parlementaires du Parti républicain s’étaient montrés favorables à l’accord en privé.

Lors de la convention de son parti la semaine dernière, le candidat républicain à la présidence, Donald Trump, a averti tous les détenteurs d’otages américains à l’étranger qu’ils paieraient un « lourd tribut » si les captifs n’étaient pas libérés avant qu’il n’entre en fonction.

Orna Neutra, qui s’est adressée à la convention avec son mari, a déclaré que Trump faisait référence à l’accord soutenu par Biden qui est sur la table.

Le couple s’est entretenu au téléphone avec Trump environ deux semaines après la prise d’otage de leur fils et l’ancien président a reconnu que la cause devait rester bipartisane.

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