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Netanyahu reconnaît que la réouverture de l’économie a été prématurée

Alors que la colère monte face à l'échec gouvernemental à aider les entreprises face à la pandémie, le Premier ministre annonce une nouvelle enveloppe d'aide pour les Israéliens

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'exprime lors d'une conférence de presse sur le coronavirus à son bureau de Jérusalem, le 9 juillet 2020 (Capture d'écran :  YouTube)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'exprime lors d'une conférence de presse sur le coronavirus à son bureau de Jérusalem, le 9 juillet 2020 (Capture d'écran : YouTube)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a dévoilé, jeudi soir, une nouvelle enveloppe d’aides à destination des entreprises et des travailleurs ayant perdu leurs revenus en raison des restrictions entraînées par la pandémie de coronavirus, reconnaissant que certaines initiatives gouvernementales visant à rouvrir l’économie avaient été prématurées et qu’elles avaient été à l’origine de la nouvelle vague d’infections qui frappe l’Etat juif.

Lors d’une conférence de presse organisée au bureau du Premier ministre à Jérusalem, Netanyahu a indiqué qu’avec le recul, il estimait que la réouverture d’une grande partie de l’économie avait été « prématurée ».

« J’en assume la responsabilité et j’assumerai la responsabilité de faire évoluer favorablement la situation », a-t-il dit.

Alors qu’Israël fait face à une recrudescence alarmante du nombre de cas de coronavirus depuis ces dernières semaines, Netanyahu affronte, pour sa part, des critiques grandissantes. Les Israéliens sont furieux de la gestion gouvernementale des conséquences du COVID-19 sur le pays et les sondages indiquent une désapprobation croissante de la prise en charge économique de la situation.

Le chômage, à son apogée, a dépassé les 25 %, avec plus d’un million d’Israéliens qui se sont retrouvés sans emploi. Aujourd’hui, plus de 800 000 personnes sont encore au chômage, et ce chiffre devrait à nouveau augmenter au vu des nouvelles restrictions mises en place pour réduire la courbe des infections.

Des secteurs variés de l’économie ont exprimé leur mécontentement, estimant que le gouvernement n’a pas mis en place les mesures suffisantes pour les aider à traverser la crise. Un grand nombre se sont aussi indignés d’un détournement présumé des aides financières et des complexités bureaucratiques qui se posent pour obtenir une assistance.

Ainsi, une grande manifestation sera organisée samedi soir sur la place Rabin de Tel Aviv afin de dénoncer l’absence d’aide gouvernementale pour les travailleurs frappés par les restrictions dues au coronavirus et par les retards de versement des fonds qui avaient été promis.

Les Israéliens manifestent contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu aux abords de sa résidence officielle de Jérusalem, le 27 juin 2020. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

« Je vous entends », a dit Netanyahu, s’adressant aux nombreuses personnes touchées par la crise et dont un grand nombre pousse à ce que des mouvements de protestation soient organisés pour dénoncer l’inaction présumée du gouvernement. « J’entends vos problèmes et je suis déterminé à vous apporter l’aide nécessaire. Je travaille pour vous nuit et jour. »

Netanyahu a expliqué que le gouvernement avait ordonné l’accélération du versement des aides qui avaient été allouées mais qui n’ont pas encore été distribuées.

Le Premier ministre a ajouté que des allocations seraient distribuées sans attendre aux entrepreneurs israéliens, dès la semaine prochaine, « sans conditions et sans bureaucratie et même sans législation de la Knesset ». Il a indiqué que des difficultés bureaucratiques importantes s’étaient jusqu’alors posées concernant l’approbation de ces paiements.

Les sommes atteindront 7 500 shekels, a-t-il précisé.

Cette enveloppe d’aide consistera en un « filet de sécurité » pour les employés salariés et pour les entreprises, et l’éligibilité aux allocations chômage sera élargie.

Les petites entreprises recevront 6 000 shekels tous les deux mois, a-t-il annoncé. Les firmes plus importantes pourront recevoir des aides d’un montant maximum de 500 000 shekels, en fonction des dommages qu’elles ont subis en raison de la crise.

« Et nous ferons plus si nécessaire », a-t-il continué. Quand un journaliste a diffusé l’enregistrement des paroles d’un entrepreneur, nommé Avi, suppliant le chef du gouvernement de lui venir en aide et réclamant une réponse, Netanyahu a invité Avi à lui téléphoner personnellement.

Le marché de Mahane Yehuda, vide, à Jérusalem, le 29 mars 2020. (Crédit : Nati Shohat/Flash90)

Le gouvernement a reporté mercredi la remise d’une enveloppe d’aide très attendue en direction des travailleurs et des entreprises israéliennes frappés de plein fouet par les restrictions dans un contexte de désaccords présumés sur la méthode de distribution de ces fonds.

De nombreux revers dans la lutte contre le virus ont eu lieu ces dernières semaines. Le nombre de nouveaux cas quotidiens de COVID-19, qui avait fortement baissé pendant la plus grande partie du mois de mai, s’élève dorénavant à plus de mille par jour, et le nombre de cas actifs n’a jamais été aussi élevé depuis le début de l’épidémie.

Le pays avait subi un confinement national pendant deux près de deux mois au début de l’épidémie, avant que ne soit levé une grande partie des restrictions au mois de mai afin de rouvrir l’économie.

La hausse actuelle des contaminations en Israël est l’une des plus élevées dans le monde, selon un graphique publié lundi après-midi par le ministère de la Santé.

Lundi, le gouvernement a imposé une série de restrictions pour contenir la nouvelle épidémie, notamment en limitant le nombre de personnes autorisées dans les restaurants et les synagogues, en réduisant le nombre de passagers dans les transports publics, en imposant des amendes pour l’absence de port de masque, en fermant les salles d’événements, les événements culturels, les piscines, les salles de sports, les bars et les discothèques.

« Nous nous trouvons au beau milieu d’une tempête mondiale qui se renforce », a commenté Netanyahu dans son discours, ajoutant que la gestion de la crise « exige des décisions fatidiques au quotidien ».

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors d’une conférence de presse au bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 30 juin 2020. (Crédit : Abir Sultan/POOL/AFP)

Il a ajouté que les gouvernements du monde entier prenaient en charge la pandémie par le biais de « tentatives et d’erreurs ».

« Lors de la première vague, nous avons connu une réussite étonnante », a-t-il affirmé. « Le bilan des décès a été bas – et il reste bas. Mais le confinement a eu des conséquences lourdes sur l’économie. »

Après avoir détaillé les initiatives prises par le gouvernement pour rouvrir l’économie, le chef du gouvernement a indiqué : « Avec le recul, dans le cadre de nos tentatives et des erreurs que nous avons commises, nous pouvons affirmer que la dernière étape a été prématurée. Nous l’avons effectuée parce que nous avons écouté quels étaient vos problèmes. »

Il a répété les appels antérieurs lancés au public en faveur de l’adhésion aux mesures de distanciation sociale tout en avertissant qu’avant que la courbe des infections ne baisse à nouveau, « elle s’élèvera pendant encore plusieurs semaines en raison des contaminations qui ont d’ores et déjà eu lieu ».

Netanyahu a émis une mise en garde en direction de ceux qui, au lieu d’organiser des mariages dans les salles accueillant des événements – ces dernières ont été fermées – prévoient d’accueillir de nombreuses personnes dans des habitations individuelles : « Ces gens pourraient bien se retrouver à organiser rapidement des funérailles. »

Il a toutefois pris la défense du ministre de la Santé Yuli Edelstein, qui s’est rendu à la fête d’anniversaire organisée pour son épouse dans une maison en présence de près de 50 personnes – quelques heures après avoir lui-même annoncé que ce type de rassemblement deviendrait illégal. Netanyahu a noté qu’au moment où Edelstein était allé à cette fête, les nouvelles restrictions n’avaient pas encore été mises en vigueur, et que le ministre de la Santé n’avait donc rien fait de répréhensible.

S’exprimant après Netanyahu, le ministre des Finances, Israel Katz, a partagé le même point de vue que le Premier ministre.

« Nous avons tiré des leçons des événements », a-t-il dit. « Et nous sommes là pour garantir que personne ne sera laissé de côté, sans aide et sans sécurité financière, dans ces temps durs que nous affrontons. »

Le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Israel Katz, s’exprime lors d’une réunion d’urgence au ministère des Affaires étrangères à Jérusalem, le 13 février 2020. (Flash90)

« Tous les employés salariés actuellement mis à pied ou au chômage recevront des allocations chômage revues à la hausse », a-t-il ajouté. « Nous avons abandonné les conditions antérieures qui définissaient l’éligibilité à ces allocations. »

La formation Kakhol lavan a salué ce plan, affirmant que son leader, le ministre de la Défense Benny Gantz, s’était réjoui de « la concrétisation et de la réalisation de toutes les demandes économiques et sociales soumises par Kakhol lavan ».

Le chef de l’opposition Yair Lapid a, pour sa part, eu une réponse féroce, qualifiant les paroles de Netanyahu de « creuses » et revenant sur une décision prise récemment, qui a accordé d’importants crédits d’impôt au Premier ministre.

« Quelqu’un qui a formé un gouvernement avec 36 ministres et 16 vice-ministres et qui, au beau milieu de la crise, s’est principalement préoccupé de ses propres crédits d’impôt, ne peut pas se permettre de nous faire la leçon au sujet de la ‘prise de responsabilité’, » a-t-il dit.

Lapid a averti, jeudi dans la matinée, que les mouvements de protestation en cours contre la réponse gouvernementale à l’épidémie de coronavirus pouvaient dégénérer dans la violence.

« Nous parlons à des personnes qui deviennent de plus en plus désespérées et furieuses et qui ont le sentiment, à juste titre, que le pays les a abandonnées dans les moments les plus durs », a ajouté Lapid, s’adressant à l’agence Reuters.

« Nous nous efforçons d’être responsables… d’apaiser les choses, de dire aux gens que : ‘Vous savez, la violence n’est pas une réponse' », a-t-il continué. « Mais cela devient de plus en plus dur… Je comprends très bien la colère et je m’inquiète également de la possibilité de violences qui résulteraient de cette colère. Ce que je tente de faire, c’est de ne pas l’encourager et de mettre en garde contre ce qui pourrait néanmoins arriver. »

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