Israël en guerre - Jour 346

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Nikki Haley: « Israël est bien plus que le conflit israélo-palestinien seulement »

Pour l'ex-envoyée de Trump à l'ONU, la réussite du plan pourrait dépendre de la réponse des nations arabes : Les Palestiniens pourraient ne plus jouir du même "soutien" qu'avant

L'ex-ambassadrice américaine à l'ONU,   Nikki Haley, lors d'un événement au centre israélien des Addictions de Tel Aviv, le 27 janvier 2020 (Crédit :  Flash90)
L'ex-ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, lors d'un événement au centre israélien des Addictions de Tel Aviv, le 27 janvier 2020 (Crédit : Flash90)

Le plan de paix de Trump pourrait constituer « la dernière chance » des Palestiniens, et l’élément nécessaire pour que les Palestiniens le réalisent sera la réaction des pays arabes à la proposition, a déclaré lundi l’ancienne ambassadrice américaine aux Nations unies, Nikki Haley.

S’exprimant à Tel Aviv à la veille de la révélation du contenu de « l’accord du siècle », soit le plan de paix au conflit israélo-palestinien mis au point par l’administration du président Donald Trump, Haley a reconnu que les autorités palestiniennes avaient « dit qu’elles ne prendraient pas place à la table des négociations ». Elle a néanmoins vivement recommandé devant le public réuni dans la salle « d’observer ce que vont faire les pays arabes parce que c’est cela qui permettra de déterminer si les choses pourront se faire ou non ».

Détaillant son point de vue, l’ancienne ambassadrice a estimé que « si les pays arabes réagissent favorablement au plan, ou s’ils ne se précipitent pas du côté des Palestiniens, cela constituera une leçon importante et très parlante pour les Palestiniens, celle qu’ils pourraient bien ne plus bénéficier du soutien dont ils jouissaient dans le passé… Mon espoir est de voir la communauté arabe tenter de faire avancer le plan parce qu’elle aussi a réalisé qu’il fallait trouver une solution à ce conflit ».

Nikki Haley prenait la parole lors du lancement d’un événement au « Centre israélien sur les addictions », établi en 2018, qui a pour objectif de développer les traitements, la prévention, la formation et la politique sur ce fléau qui toucherait 500 000 Israéliens.

Interrogée par Danna Azrieli, membre du Conseil public ICA et présidente de l’Azrieli Group, elle a clairement établi qu’elle ne s’attendait pas à ce que les pays arabes – qu’elle n’a pas spécifiquement identifiés – « soutiennent sans réserve le plan », mais elle a toutefois anticipé ce qu’elle a qualifié « d’ouverture au rassemblement. Et cela pourrait signaler aux Palestiniens qu’il s’agit d’une dernière chance. Et je pense que lorsqu’ils auront réalisé que cela pourrait bien être leur dernière chance, la porte s’ouvrira ».

« Ce qui est triste, c’est que l’Autorité palestinienne n’a pas représenté convenablement la population », a-t-elle continué. « Les Palestiniens veulent mieux que ça. C’est l’Autorité [palestinienne] qui n’a pas fait un bon travail. Et lorsque l’Autorité [palestinienne] réalisera qu’elle pourrait bien ne pas avoir les amis qu’elle pensait avoir, ou qu’elle pourrait bien ne pas avoir le soutien dont elle croyait bénéficier, je pense qu’on pourrait assister à un grand changement », a-t-elle estimé.

Le président américain Trump accueille le Premier ministre Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, le 27 janvier 2020. (Crédit : Kobi Gideon / GPO)

Haley, qui a démissionné de son poste d’ambassadrice aux Nations unies à la fin de l’année 2018 et qui n’a pas exclu de se présenter un jour à la présidence américaine, a ajouté qu’elle avait vu des versions antérieures du plan américain et que la « priorité numéro un » de leurs auteurs avait « toujours été la sécurité nationale d’Israël. Nous savions que nous ne pouvions rien faire qui puisse venir compromettre la sécurité d’Israël. Mais nous savions également que les Palestiniens méritent un meilleur mode de vie ».

Ce qui est actuellement mis en place, a-t-elle continué, « est un plan qui est faisable. Et, ce que j’espère, c’est que ce plan sera examiné par tous les acteurs avec une totale ouverture d’esprit – parce que vous méritez la paix ».

« Ce que vous ne verrez pas », a-t-elle prédit, ce sont « des tentatives de la part des États-Unis d’imposer quoi que ce soit aux parties. En fin de compte, la décision doit être prise entre Israéliens et Palestiniens. Et la région doit s’investir pour que l’on voit ce que le plan présente de bon ».

Le président américain Donald Trump et l’ambassadrice américaine aux Nations Unies Nikki Haley lors d’une réunion sur la réforme des Nations Unies au siège des Nations Unies le 18 septembre 2017 à New York. (Crédit : AFP / TIMOTHY A. CLARY)

Haley a également donné son avis personnel sur le travail qu’elle a accompli aux côtés de Trump ainsi que de son processus de prise de décision. « Tout le monde se sentait écouté », a-t-elle dit, commentant la période passée au sein de l’administration. « On peut débattre avec lui. On a pu échanger des idées avec lui. Ce qui ne signifie pas qu’il est toujours d’accord avec vous, mais ce n’est pas une personnalité rigide », a-t-elle ajouté.

Elle a continué en disant « qu’une fois qu’il a pris une décision et qu’il a une conviction, il s’y tient. Et ce qui est le plus important que toute autre chose à ses yeux, c’est de tenir ses promesses. Et c’est ainsi que lorsqu’il a promis aux Américains de transférer l’ambassade de Tel Aviv à Jérusalem, il a eu le sentiment qu’il fallait qu’il aille jusqu’au bout ».

De la même manière, « lorsqu’il a fait la promesse d’examiner l’accord iranien et qu’il a constaté que c’était une menace, une fois que nous avons été capables d’établir les faits face à lui et qu’il a très exactement constaté la menace à la sécurité nationale que le pacte représentait, il a initié avec force le retrait de l’accord sur le nucléaire iranien. Une décision prise très largement en raison de ce que nous lui avons montré. Et aussi à cause de la manière dont nous sommes parvenus à le convaincre ».

Rappelant la période passée aux Nations unies et le travail livré pour changer ce qu’elle a qualifié « d’obsession pour Israël », Haley a fait remonter cette obsession à 1967.

« Après la guerre de 1967, les ennemis d’Israël ont réalisé qu’ils ne seraient jamais capables de vaincre Israël sur le champ de bataille. Et c’est ainsi qu’ils ont opté pour la seule option qu’ils avaient, qui était de s’attaquer à Israël au niveau diplomatique », a-t-elle dit.

« A l’époque, il y avait un grand nombre de pays arabes qui avaient beaucoup d’argent et beaucoup de pétrole. Et les pays moins importants n’avaient d’autre choix que de les écouter. Et quand ils disaient : ‘Votez contre Israël’, ces pays ne votaient pas contre Israël à cause d’une haine nourrie à l’égard du pays ; ces pays votaient contre Israël à cause du pétrole, à cause de l’argent », a-t-elle continué.

Au moment où Haley a intégré l’ONU, au mois de janvier 2017, ces modèles de vote étaient devenus depuis longtemps « une habitude. C’était ce qu’ils faisaient… Frapper Israël… Mais quand vous demandez à ces pays [qui soutenaient les votes anti-israéliens] ce qu’ils pensaient réellement, ils ne haïssaient pas Israël. Ils votaient comme ça parce qu’ils l’avaient toujours fait », a-t-elle clamé.

Et lorsqu’elle a demandé aux pays arabes pourquoi ils se montraient si durs, « ils m’ont dit qu’ils le faisaient pour leurs électeurs. Ils ne se préoccupaient pas vraiment de l’adoption finale de la résolution ».

« Quand vous demandiez à tous les autres pays, ils étaient, en fait, inspirés par Israël. Ils voient beaucoup de bonnes choses en Israël… Je pense que nous devons continuer dans cette voie », a-t-elle encouragé.

« Je pense qu’il est important de continuer à raconter l’histoire d’Israël, pas seulement par rapport à la situation difficile des Palestiniens. Nous devons parler des innovations qui naissent en Israël, de l’éducation. Le fait que le pays s’implique dans le traitement des addictions, le fait qu’il a beaucoup de choses à offrir au monde, parce que je pense qu’Israël est bien plus que le conflit israélo-palestinien seulement. Mais il faut qu’on fasse connaître ce récit ».

A la question de savoir si elle voulait dire qu’un grand nombre des pays qui votent contre Israël ne haïssent pas, en fait, l’État juif, Haley a répondu : « Ils ne vous haïssent pas autant qu’on pourrait le penser. C’est plutôt une habitude avec laquelle il faut rompre ».

« C’est une addiction », a rapidement relevé Azrieli, se référant à l’événement auquel participait Haley et entraînant les rires de l’ancienne ambassadrice et du public présent dans la salle.

« Et que fait-on en cas d’addiction ? », a rétorqué Haley. « Tout d’abord, on fait en sorte de faire reconnaître, de faire avouer qu’il y a un problème. C’est ce que j’ai tenté de faire. Nous avons essayé de convaincre qu’ils avaient un problème ».

Au bout du compte, a-t-elle ajouté, les résolutions anti-israéliennes n’importent pas. « Elles ne comptent pas. Elles comptent à peu près autant que celle qui avait été adoptée contre nous lors du transfert de l’ambassade à Jérusalem. Nous l’avons quand même mené à bien ».

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