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Obama : la véritable sécurité d’Israël passe par la création d’un état palestinien

Pour le président américain, l'aide militaire aidera Israël à se défendre mais sa «sécurité sur le long terme» dépend de la création d’une "Palestine viable et indépendante"

Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël

Le président américain Barack Obama et le Premier ministre Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, en 2012. (Crédit : Avi Ohayon/GPO/Flash90)
Le président américain Barack Obama et le Premier ministre Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, en 2012. (Crédit : Avi Ohayon/GPO/Flash90)

Le président américain Barack Obama a affirmé mercredi que l’aide militaire la plus importante jamais accordée par Washington aidera Israël à se défendre, mais que sa « sécurité sur le long terme » ne pourra être obtenue que par la création d’une « Palestine indépendante et viable ».

Le nouvel accord militaire a été signé mercredi au département d’Etat lors d’une cérémonie. Il s’élève à 3,8 milliards de dollars annuels et dépasse les 3 milliards déjà accordés lors du protocole précédent. Il prendra effet à partir de 2018 et sera en vigueur jusqu’en 2028.

Dans le communiqué qui a suivi la signature de l’accord, Obama a décrit le protocole d’accord, comme l’expression de son « soutien inébranlable à la sécurité de l’état d’Israël », citant les milliards de dollars déjà fournis par son administration pendant ces huit dernières années.

« Ces huit dernières années, mon administration a prouvé encore et encore cet engagement en paroles et en actes », a-t-il déclaré, soulignant que cet accord aidera Israël à répondre à ses besoins en matière de sécurité.

« Le Premier ministre Netanyahu et moi-même sommes convaincus que ce nouveau protocole d’accord aidera significativement la sécurité d’Israël dans ce qui reste un environnement dangereux. L’approvisionnement continu en technologies militaires les plus sophistiquées au monde permettra à Israël d’assurer sa capacité à se défendre lui-même contre tous types de menaces », a déclaré Obama.

La signature du protocole d'accord sur l'aide militaire entre les Etats-Unis et Israël, le 14 septembre 2016. (Crédit : capture d'écran de la diffusion en direct du département d'Etat)
La signature du protocole d’accord sur l’aide militaire entre les Etats-Unis et Israël, le 14 septembre 2016. (Crédit : capture d’écran de la diffusion en direct du département d’Etat)

Cependant, le président américain a affirmé qu’une armée renforcée ne suffirait pas à sécuriser la stabilité à long terme de l’Etat juif. Il a ajouté que l’engagement des Etats-Unis à la sécurité d’Israël n’était pas seulement une question d’aide militaire.

« C’est précisément en vertu de cet engagement envers Israël et sa sécurité à long terme que nous continuerons également à faire pression pour une solution à deux états mettant fin à cet interminable conflit israélo-palestinien, malgré les tendances profondément troublantes sur le terrain qui ébranlent cet objectif », a-t-il déclaré.

« Comme je l’ai précédemment souligné, le seul moyen pour Israël de durer et prospérer en tant qu’Etat juif et démocratique passera par la mise en place d’une Palestine viable et indépendante. Au final, ce protocole d’accord et les efforts pour avancer dans la concrétisation d’une solution à deux états sont motivés par les mêmes objectifs américains fondamentaux qui ont été partagés par toutes les administrations, démocrates et républicaines, ces dernières décennies : assurer que les Israéliens puissent vivre aux côtés de leurs voisins en paix et en sécurité », a ajouté le président.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’était exprimé avant la cérémonie, remerciant les Etats-Unis pour un accord militaire « historique » et « sans précédent ».

« Cet accord assurera à Israël un niveau d’aide militaire sans précédent dans la prochaine décennie », a déclaré Netanyahu dans une vidéo. « C’est l’aide militaire la plus importante que les Etats-Unis aient jamais accordé à un pays. »

« Cet accord nous aidera à continuer de construire nos forces armées, d’améliorer notre système de défense anti-missiles », a-t-il ajouté. « Je souhaite remercier le président Obama et son administration pour cet accord historique ».
L’ambassadeur israélien aux Etats-Unis, Ron Dermer, a remercié Obama sur son compte Twitter pour « avoir forgé cet accord historique ».

L’ambassadeur israélien aux Nations unies, Danny Danon s’est également félicité de cet accord et a remercié son homologue américaine, Samantha Power, pour son rôle dans « le renforcement à venir des étroites relations entre nos pays et nos peuples. »

Dans un communiqué publié avant la signature, Danon a déclaré que l’Etat juif « n’avait pas d’allié meilleur, ni plus important, que les Etats-Unis d’Amérique »

La candidate démocrate Hillary Clinton a publié un communiqué saluant l’accord, déclarant qu’il « envoie un message clair à la région et au monde, que nous nous tiendrons toujours aux côtés d’Israël. »

« Cet accord contribuera à solidifier et à établir un projet pour les relations militaires entre Israël et les Etats-Unis au 21e siècle, alors que nous affrontons de nombreux défis communs, depuis les activités de déstabilisation de l’Iran, jusqu’aux menaces de l’EI [Etat islamique] et le jihadisme radical, et aux tentatives de délégitimer Israël sur la scène mondiale », a-t-elle déclaré.

Les termes du contrat prévoient qu’Israël s’engage à ne pas demander de financement supplémentaire au Congrès pendant les dix prochaines années. L’accord comprend également une provision qui réduit la capacité d’Israël de dépenser les fonds pour sa propre industrie militaire pendant les six années à venir, l’un des points de friction principaux pendant les négociations. Washington a voulu qu’Israël dépense une plus grande partie de ces fonds pour des produits américains.
Actuellement, Israël peut dépenser 26,3 % de l’aide militaire américaine pour sa propre production d’équipement et de matériel militaire.

Un missile Tamir tiré par la batterie anti-missile du Dôme de Fer pendant un test aux Etats-Unis, en avril 2016. (Crédit : système de défense avancé Rafael)
Un missile Tamir tiré par la batterie anti-missile du Dôme de Fer pendant un test aux Etats-Unis, en avril 2016. (Crédit : système de défense avancé Rafael)

Les Etats-Unis auraient également voulu supprimer une clause du protocole qui permet à Israël de dépenser 400 millions de dollars par an en « carburants militaires ».

Selon des informations précédentes, Israël avait demandé un accord séparé de 400 millions de dollars pour les dépenses de missiles, ce qui aurait fait augmenter le montant total de l’aide à quatre milliards de dollars annuellement. Cependant, le chiffre final a été établi sans cette provision.

Dans sa déclaration, Netanyahu a reconnu les récents incidents diplomatiques entre Jérusalem et Washington, mais a affirmé qu’ils « n’avaient aucun impact d’aucune sorte sur l’amitié merveilleuse entre Israël et les Etats-Unis. »

« Ce sont des disputes comme il en existe dans toutes les familles, a déclaré Netanyahu. Cet accord vient démontrer la simple vérité que la relation entre Israël et les Etats-Unis est forte et puissante. »

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