Omar se justifie d’avoir traité de « nationaliste blanc » un conseiller de Trump
Stephen Miller, un conseiller de Trump à la Maison Blanche, a été sous le feu de critiques pour des politiques controversées de l'administration sur l'immigration
Mardi, l’élue démocrate Ilhan Omar s’est justifiée après avoir été critiquée pour un tweet dans lequel elle qualifiait le conseiller spécial de la Maison Blanche Stephen Miller de « nationaliste blanc ».
Miller est largement considéré comme l’architecte des politiques migratoires controversées de l’administration Trump.
« Vous savez, nous parlons de quelqu’un qui pense vraiment qu’aucun réfugié, aucun immigrant, ne devrait mettre le pied sur le sol américain », a déclaré Omar à CNN. « Je suis abasourdie par cela. Parce que contrairement à lui et à d’autres, je n’ai pas oublié mes racines. Je sais ce que cela a signifié pour moi d’avoir la possibilité de venir aux Etats-Unis et de recommencer à zéro ».
Omar a ajouté que Miller et le président américain Donald Trump venaient tous les deux de familles qui sont arrivées aux Etats-Unis en tant que réfugiés.
« Et beaucoup de personnes dans sa famille et dans celle de Trump sont venues ici pour avoir cette opportunité et ils l’oublient », a-t-elle déclaré. « Alors quand on a eu cette chance, on ne tourne pas le dos à la personne suivante qui désire profiter de cette opportunité. Je suis ici pour m’assurer qu’ils n’oublient jamais. »
Miller a de nouveau été au centre de l’attention après un récent appel de la Maison Blanche à mener une politique plus dure sur l’immigration, y compris avec un remaniement au sein du Service de protection des frontières.
Des responsables ont indiqué que c’était l’œuvre de Miller, le conseiller qui se cache derrière certaines de politiques les plus controversées de l’administration Trump.
Ces affirmations viennent de trois responsables qui se sont exprimés lundi auprès de l’Associated Press sous couvert d’anonymat, parce qu’ils n’étaient pas autorisés à s’exprimer publiquement. Ils ont déclaré que Trump envisageait à nouveau de séparer les familles de migrants à la frontière, en reprenant une pratique qui a entraîné beaucoup de critiques l’année dernière.
Miller aurait aussi été derrière cette décision.
Lundi, la page Wikipédia du terme Kapos, les prisonniers juifs qui ont collaboré avec les Nazis dans les camps de concentration pendant la Shoah, a été brièvement illustrée avec une image de Miller. La photo principale de la page a été remplacée, mais portait toujours la légende : « Un chef kapo au camp de concentration de Salaspils, en Lettonie, portant une Judenstern et un brassard Lagerpolizist (policier de camp) ».
Mardi matin, la photo originale était revenue.
Dans le passé, Miller a été très critiqué, en particulier pour la politique de séparation des enfants de leurs parents, des migrants illégaux.
Cette politique, qui a été instituée en mai, stipulait que quiconque traversait la frontière illégalement serait arrêté et poursuivi en justice. Cela impliquait que les enfants, qui ne peuvent pas être poursuivis et détenus comme des adultes, étaient séparés de force de leurs parents pour une période indéterminée.
Depuis le 5 mai, plus de 2 300 enfants ont été retirés à leurs parents et à des proches après avoir illégalement franchi la frontière. Ils ont été placés dans des camps, des tentes et d’autres structures, sans aucune possibilité de parler à leurs proches.
En juin, Miller a été comparé à un nazi par un conseiller de la Maison Blanche, selon Vanity Fair.
« Stephen aime vraiment voir ce genre de photos à la frontière », a déclaré le conseiller au magazine. « C’est un gars tordu, c’est la manière avec laquelle il a été élevé et choisi. C’est un Waffen SS. »
Miller a aussi été très critiqué dans la communauté juive américaine, et notamment par son rabbin d’enfance.
« Honnêtement, M. Miller, vous faites reculer la contribution juive à unifier spirituellement le monde avec votre séparation arbitraire de ces pauvres gens », avait ainsi déclaré le rabbin Neil Comess-Daniels dans son discours pour le nouvel an juif. « Les mesures que vous encouragez le président Trump à prendre me font clairement comprendre que vous n’avez pas reçu mon, ou notre, message juif ».
Comess-Daniels a fait ses déclarations à la congrégation Beth Shir Shalom, à laquelle Miller se rendait en famille de 1999 à 2003.
Omar a été vivement critiquée pour des remarques qu’elle a formulées plus tôt cette année au sujet d’Israël. Elle a notamment déclaré des soutiens américains d’Israël qu’ils militaient en « allégeance à un pays étranger », ce que certains ont interprété comme un message antisémite. Elle s’est ensuite excusée, déclarant que « l’antisémitisme est réel et je remercie mes alliés et collègues juifs qui m’ont aidé à comprendre l’histoire douloureuse des clichés antisémites ».
La semaine dernière, des procureurs fédéraux ont annoncé qu’un New-yorkais avait été inculpé pour avoir menacé de tuer Omar.