Otages : Le chef du Shin Bet a rencontré son homologue égyptien au Caire
Ronen Bar s'est entretenu avec Abbas Kamel sur l'engagement du Hamas, la résolution des questions litigieuses du passage frontalier de Rafah et du corridor de Philadelphie

Le directeur du Shin Bet, Ronen Bar, s’est entretenu avec le chef des services de renseignement égyptiens Abbas Kamel au Caire ce dimanche, a indiqué le média Walla, citant « une source proche de cette rencontre ».
Selon Walla, les deux hommes ont évoqué l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations en vue d’un accord de cessez-le-feu et de libération des otages, sans progrès notable.
Les deux hommes auraient parlé du moyen de reprendre les pourparlers et de dialoguer avec le chef du Hamas, Yahya Sinwar, lequel aurait récemment pris contact avec le médiateur du Qatar après un silence de plusieurs semaines depuis Gaza.
Toujours selon la même source, figurait par ailleurs à l’ordre du jour la question du passage frontalier de Rafah entre Gaza et l’Égypte, fermé depuis mai, date à laquelle l’armée israélienne a lancé son offensive sur cette ville du sud de Gaza.
Le corridor de Philadelphie, qui longe la frontière entre Gaza et l’Égypte et est désormais sous contrôle militaire israélien, a lui aussi été évoqué.
Le Shin Bet n’a pas souhaité faire de commentaire sur cette information.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a dit et répété son opposition à toute forme d’accord exigeant qu’Israël se retire dudit corridor de Philadelphie, afin d’empêcher le Hamas de faire passer en contrebande via des tunnels des armes en provenance d’Égypte.
Le mois dernier, le ministre de la Défense Yoav Gallant a déclaré que l’armée israélienne pourrait se retirer du corridor de Philadelphie pendant six semaines dans le cadre d’un accord visant à libérer les otages sans mettre en danger leur sécurité.
Walla a indiqué que le déplacement de Bar était le premier, depuis le 22 août, de la part d’un haut responsable israélien en Égypte au sujet des négociations d’un cessez-le-feu. A l’époque, les chefs du Shin Bet et du Mossad s’étaient rendus au Caire pour évoquer le déploiement de Tsahal le long du corridor de Philadelphie et la réouverture du passage de Rafah dans le cadre d’un accord. Les pourparlers n’avaient alors pas abouti et les tensions entre Israël et l’Égypte n’avaient, depuis lors, fait que croître.
Le silence prolongé de Sinwar a également retardé ces pourparlers.

Les diverses tentatives pour parvenir à un autre accord avec le Hamas concernant la situation des otages – après celui de novembre qui a permis la libération de 105 otages à la faveur d’une trêve d’une semaine et en échange de centaines de prisonniers de sécurité palestiniens – ont échoué et stagnent depuis, Israël se concentrant par ailleurs sur la lutte contre le Hezbollah au Liban.
Cela fait maintenant un an que l’organisation terroriste tire presque quotidiennement des roquettes et des drones en signe de solidarité avec le Hamas.
Selon les États-Unis et Israël, le Hamas n’est pas, en ce moment, intéressé par un accord.
Dimanche, des proches d’otages du Hamas ont marqué le premier anniversaire du 7 octobre 2023, lors d’un événement auquel ont assisté des diplomates étrangers au siège du Forum des otages et familles de disparus à Tel Aviv.
L’objectif de cet événement était d’attirer « l’attention du monde entier » sur le sort des otages, explique le Forum, et de « signaler le besoin urgent d’agir pour obtenir la libération des otages ».
On reproche au gouvernement – y compris au sein des cercles de la Défense, des proches d’otages ou d’autres sources bien informées – de ne pas faire le nécessaire pour parvenir à un accord permettant de faire libérer la centaine d’otages encore à Gaza.
Ces allégations se sont poursuivies dimanche, le journal Haaretz citant des responsables de la défense témoignant sous couvert d’anonymat qui accusent le gouvernement de négliger les négociations avec le Hamas et de privilégier la poursuite de la guerre dans l’optique de reprendre et se réinstaller dans une partie de la bande de Gaza.
Selon ces sources, les autorités politiques n’ont pas parlé des otages avec les médiateurs étrangers depuis l’échec du dernier cycle de négociations en août.

Netanyahu nie régulièrement les rumeurs selon lesquelles Israël souhaiterait rétablir des implantations civiles au sein de l’enclave à la faveur de son combat contre le Hamas, mais des membres d’extrême droite de son gouvernement sont eux ouvertement favorables à ce que le pays revienne sur le départ de Gaza, en 2005, de ses civils et soldats.
Sur les 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023, il en resterait 97 à Gaza, dont les corps de 34 d’entre eux au moins dont la mort a été confirmée par l’armée israélienne.
Le Hamas détient par ailleurs deux civils israéliens entrés de leur plein gré dans la bande de Gaza, respectivement en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats israéliens tués en 2014.