Paris : Le spectacle de Dieudonné qui devait se jouer dans un bus interdit
Début août, le préfet de police de Paris avait prévenu le polémiste qu’il envisageait d’interdire son autre spectacle programmé au Zénith en septembre
La Préfecture de police de Paris a interdit la semaine dernière la tenue du spectacle « Dieudonné sous bracelet » qui devait se jouer dans le bus privé du polémiste, stationné rue de la Porte d’Issy, dans le 15ᵉ arrondissement de Paris. Au total, sept dates, du 10 août au 8 septembre, ont ainsi été annulées dans le cadre de cet arrêté publié le 9 août.
L’autorité de police a évoqué des menaces à l’ordre public pour justifier sa décision, soulignant la présence « d’un personnage de confession juive » dans le spectacle et notant le « caractère antisémite, incitant à la haine raciale » des propos et des gestes présents dans la pièce, « dans le prolongement [de ses] précédents spectacles ».
L’emplacement du bus a aussi été cité par l’arrêté : le véhicule, salle de spectacle mobile, se serait trouvé « à proximité d’une synagogue » de la commune limitrophe d’Issy-Les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).
Ce spectacle avait déjà été interdit à Montpellier par un arrêté municipal il y a quelques jours, pour une représentation prévue le 18 août.
Début août, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, avait déjà prévenu Dieudonné, en accord avec le ministre de l’Intérieur, qu’il envisageait d’interdire son autre spectacle, « La cage aux fous », joué avec le chanteur complotiste Francis Lalanne, programmé lui le 14 septembre au Zénith de Paris.
Ces décisions font suite aux nombreuses condamnations pénales dont Dieudonné a fait l’objet pour des propos injurieux, incitant à la haine raciale, négationnistes ou faisant l’apologie du terrorisme, et leurs caractères réguliers et répétés qui traduisent une volonté délibérée de diffuser un discours affectant le respect dû à la dignité de la personne humaine et contribuent à la fragmentation de la cohésion nationale.
Fin avril, le Zénith de Paris avait fait part de sa « vigilance », notamment en matière de respect de « l’ordre public », dans l’hypothèse de l’accueil de ce spectacle en septembre, en rappelant qu’une interdiction revenait « aux seules autorités compétentes ».
L’Union des étudiants juifs de France et la Licra ont récemment annoncé saisir la justice contre de nouveaux propos « manifestement antisémites » de Dieudonné tenus ce mois-ci dans une longue interview au journal d’extrême droite Rivarol.
Dieudonné a tenté un come-back ces derniers mois, à travers Israël Magazine dirigé par André Darmon. Dans ce cadre, le polémiste a essayé de se faire « pardonner » de la communauté juive, et Israël Magazine lui a donné régulièrement la parole depuis janvier. Si André Darmon explique aujourd’hui n’avoir « pas du tout souscrit » au « pardon » de Dieudonné, le Franco-Israélien écrivait mi-juin sur Twitter que Dieudonné était « sincère » dans sa démarche de repentance :